Les origines du totalitarisme, tome III, le système totalitaire, Chapitre XIII, idéologie et terreur, une forme nouvelle de gouvernement, Hannah Arendt, sciences politiques, Allemagne, vie politique, totalitarisme, procès d'Adolf Eichman, fiche de lecture
Hannah Arendt (1906-1975) est une politologue, philosophe et journaliste américaine du XXe siècle, d'origine allemande. Sa réflexion s'inspire des travaux de Heidegger, philosophe allemand, dont elle était l'élève, mais précise qu'elle est davantage tournée vers les théories politiques plutôt que philosophiques. Étant juive dans un contexte de montée du nazisme, elle est arrêtée et doit s'enfuir à plusieurs reprises, avant de retourner en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. Elle donnera ensuite des conférences dans le cadre universitaire comme professeur de Sciences politiques, en Allemagne, mais aussi aux États-Unis.
[...] Pour Hannah Arendt, le totalitarisme repose sur la terreur. En effet, il cherche à promouvoir un homme nouveau, qui suppose l'élimination de tout opposant à cette Loi : « La terreur est l'essence de toute domination autoritaire ». Elle permet d'intégrer l'ensemble du genre humain à la force de la Nature ou de l'Histoire et d'empêcher qu'une action individuelle ne s'y oppose. C'est ainsi que le totalitarisme distingue des ennemis au régime : des « races inférieures » s'opposant au mouvement de la Nature et de l'Histoire. [...]
[...] Si on compare son étude du totalitarisme à la lumière des dernières recherches faites sur l'Allemagne nazie, certains remettent en cause l'idée selon laquelle le totalitarisme est le produit de l'effondrement de la société de classes et du système des partis. Pour l'historien britannique Ian Kershaw, par exemple, “elle ne parvient pas à élaborer une théorie claire ou une conception satisfaisante des systèmes totalitaires. Enfin, son argument essentiel pour expliquer le développement du totalitarisme — la disparition des classes et leur remplacement par une ‘société de masse' — et à l'évidence erroné”. [...]
[...] L'œuvre Les origines du totalitarisme sont composées de trois tomes, portant sur l'Antisémitisme (1) ; l'Impérialisme et le Système totalitaire Dans le Système autoritaire, chapitre XIII « IDÉOLOGIE ET TERREUR : UNE FORME NOUVELLE DE GOUVERNEMENT » Hannah Arendt souligne la singularité du totalitarisme qui s'installe dans les sociétés de masse, fondée sur la désolation. La première idée est que le régime totalitaire est sans précédent, mais puisque toutes les études sur les différents régimes politiques semblent définies, nous l'interprétons comme une « forme moderne de la tyrannie ». [...]
[...] Si l'on se met d'accord sur une prémisse et que le Parti applique cette prémisse, “historiquement parlant, le Parti a toujours raison”. À partir de là, celui- ci doit punir. Si on n'avoue pas avoir commis un crime, on entre en contradiction avec soi-même : c'est la “tyrannie de la logique”. Ainsi, la contrainte de la terreur totale et la force autocontraignante de la déduction logique forment les bases du totalitarisme. Ceci est possible par l'expérience fondamentale de l'isolement, mais aussi de la désolation : la nouveauté du régime totalitaire est de détruire non pas seulement la vie politique, mais aussi la vie privée. [...]
[...] À ses débuts, le régime totalitaire se doit d'être tyrannique pour détruire les bases de lois instaurées par l'Homme. Mais ces lois sont remplacées par un « lien de fer » qui unit les hommes en un seul. Le régime totalitaire détruit la capacité de se mouvoir, ce qui empêche la réalisation de toute liberté : l'homme ne doit pas avoir l'occasion de créer de nouveau commencement. Les régimes politiques ont besoin de ce que Montesquieu appelait un « principe d'action », un principe directeur de conduite, mais il n'y en a pas besoin en régime totalitaire puisque le but est justement d'empêcher les hommes d'agir. [...]
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