Pierre Rosanvallon publia en 1995 un ouvrage « La nouvelle question sociale » dans la continuité de sa réflexion sur la crise de l'État Providence. Nous allons à présent tenter d'en faire une synthèse et une analyse critique. Mais avant cela, il convient tout d'abord de retracer la biographie de l'historien et sociologue français contemporain, et de situer cet essai dans l'évolution de sa pensée. Puis nous tenterons de mettre en lumière les grandes lignes et propositions de l'essai. Pour finir, nous mettrons en débat les analyses et les réponses aux limites de l'État Social de l'auteur.
[...] Il est l'un des théoriciens du courant réformiste du Parti. Ses convictions politiques le conduisent à devenir secrétaire général de la Fondation Saint- Simon réunissant des intellectuels, hauts fonctionnaires, syndicalistes, industriels, journalistes (dont les plus connus et importants sont François Furet, Alain Minc, Roger Fauroux, Emmanuel Le Roy-Ladurie, Laurent Joffrin, Christine Ockrent). Il y participe dans l'objectif de dépasser certaines pesanteurs du passé et à en finir avec la diabolisation de toute culture de gouvernement, pour ouvrir intellectuellement un nouvel espace à la pensée réformatrice Pierre Rosanvallon, La Fondation Saint-Simon, une histoire accomplie, Le Monde juin 1999. [...]
[...] Les Etats-Unis ont opéré de telles mutations en ne versant que les aides sociales à 20% des plus pauvres. Les démocrates ont perdu les élections en se coupant ainsi des classes moyennes. A contrario, il cite l'exemple de la gauche française du début des années 1980 qui instaura des prestations sociales universelles (l'allocation de rentrée) en haussant les impôts aux plus riches, sans pour résoudre toutefois la grogne montante des classes moyennes. Le deuxième bilan de Pierre Rosanvallon est que certaines réformes de l'État Social sont dangereuses à tout point de vue. [...]
[...] La deuxième cause provient de l'incapacité de plus en plus grande des prestations sociales à opérer une redistribution horizontale et surtout verticale des richesses nationales. Pour Pierre Rosanvallon, le système actuel d'assurance est de plus en plus basé sur une redistribution horizontale des richesses, étant donné que depuis les années 1980 et 1990 tout le monde (les actifs occupés et inoccupés, les retraités) contribue au financement de la Sécurité Sociale (avec notamment la CSG). On est donc passé d'un système assurantiel à un système solidariste sans que la mutation n'ait été complète et officielle. [...]
[...] Il prend pour exemple les chômeurs de longue durée qui ont chacun une expérience personnelle et professionnelle propre que nous devons saisir si on souhaite les aider. C'est ainsi que le professeur du Collège de France compte redonner l'égalité des chances à tout le monde. Il espère par cette méthode réduire l'écart entre le droit formel et le droit réel. Mais, il a conscience des risques d'arbitraire (pour ne pas dire de retour à un paternalisme d'autrefois par ce traitement social au cas par cas. [...]
[...] Il y voyait dans les expériences québécoises une solution alternative employant les ressources marchandes, publiques et les relations de don et de contre-don ainsi que du bénévolat. Mais la solution sera vite mise de côté à cause de la gestion de la solidarité par les pouvoirs publics. Il convient toutefois de souligner que l'économie solidaire se distingue du troisième secteur du fait que J.-L Laville ne lui donnait pas une mission d'insertion à l'image du sociologue français contemporain (13). Quant à l'individualisation du social Robert Castel va se montrer très critique à l'égard du second axe de modernisation de l'État Providence défendue par Pierre Rosanvallon. [...]
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