"Les nouveaux maîtres du monde - et ceux qui leur résistent", de Jean Ziegler - publié le 03/06/2008

Résumé du document

"Les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur résistent" est le 20ème ouvrage publié par Jean Ziegler, portant comme la plupart sur son sujet de prédilection : les conséquences du capitalisme, et des excès des capitalistes, sur l'équilibre mondial. Rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation aux Nations Unies de 2000 jusqu'à mars 2008, il postule actuellement au Conseil des Droits de l'Homme afin de poursuivre sa lutte. Ce livre est un essai résumant ses réflexions étayées par des exemples précis issus de ses études au sein de l'ONU : pamphlet accusateur à l'égard des abus occidentaux en matière de finance et de gouvernance notamment, il a pour but de tirer l'alarme quant à la situation dramatique des pays les moins développés et des populations pauvres.

Extraits

[...] Pour autant, le principal outil de cette mondialisation destructrice se trouve dans les transferts financiers. Presque 90% de l'argent échangé quotidiennement provient des transactions monétaires, sans objet réel : à l'aide des instruments de plus en plus divers à leur disposition, les traders redéfinissent la notion d'économie mondiale, mettant d'autant plus en danger les agents incapables de prendre part à ce jeu d'un genre nouveau. D'autre part, alors que 3 milliards d'hectares de végétation sont détruits annuellement, la pollution augmente de plus en plus chaque année. [...]

[...] "Les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur résistent" Ouvrage de Jean Ziegler Les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur résistent est le 20e ouvrage publié par Jean Ziegler, portant comme la plupart sur son sujet de prédilection : les conséquences du capitalisme, et des excès des capitalistes, sur l'équilibre mondial. Rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation aux Nations Unies de 2000 jusqu'à mars 2008, il postule actuellement au Conseil des Droits de l'Homme afin de poursuivre sa lutte. [...]

[...] Trop partiale, la crédibilité de sa prise de position est lésée. Ainsi, si initialement le style de Ziegler peut convaincre ou du moins interpeller sur les enjeux dont il est question, l'accumulation dramatisée des arguments et surtout des exemples- lasse au fil de la lecture et au final détourne le lecteur du cœur de son raisonnement. Il me semble que dans ce livre, l'auteur n'a plus ou moins que développé ses travaux de rapporteur à l'ONU : focalisant sur les problèmes et leurs sources, il n'y apporte pourtant pas de solutions concrètes. [...]

[...] Par conséquent, loin de pouvoir être comprise comme une globalisation, la mondialisation est source de fractionnement au niveau international. Le monde est ainsi beaucoup plus privatisé, soumis à la logique libérale qui règne sur le commerce. De fait, contrairement aux promesses et aux idées reçues en Occident, la mondialisation est loin d'être bénéfique à la majorité : si elle enrichit de manière remarquable les plus influents, les plus pauvres ont rarement connu une misère plus grande. De même, la théorie libérale qui fait du commerce le facteur de paix entre les peuples est démenti dans les faits par la violence des guerres actuelles et la lutte sans pitié que se livrent les pays en voie de développement pour attirer les capitaux au détriment des voisins concurrents. [...]

[...] Se promouvant descendante des idéaux révolutionnaires, dans une vision globale elle dépouille finalement les individus de leur identité voire de leur liberté d'action et de pensée. Toutefois, des résistances s'organisent, formant selon les termes de Ziegler une nouvelle société planétaire S'écartant des facteurs économiques de cohésion traditionnels, ces nouveaux groupes se réclament tant de mouvements syndicaux que culturels ou écologiques, leur forme la plus aboutie se retrouvant bien sûr dans les ONG internationales. Malgré les protestations contre les grands groupes économiques (comme lors de la réunion du G7 à Seattle en 1999) ou encore l'organisation du Forum Social de Porto Alegre de 2002 et autres manifestations de grandes échelles, leurs outils restent minimes pour faire valoir leurs revendications. [...]