Dans La dynamique de l'occident, Norbert Elias développe deux notions principalement : celle du « processus de civilisation », et celle de la « sociogenèse de l'Etat ». C'est ainsi qu'il traitera parallèlement à une théorie sur la formation de l'Etat une théorie de la civilisation.
Pour rendre compte de la lecture de cette oeuvre, nous suivrons la même logique de réflexion que l'auteur. A savoir nous nous demanderons dans un premier temps, comment l'Etat, par différentes phases de monopolisation des organisations, s'est-il constitué. Puis nous verrons la relation entre la transformation progressive et inconsciente de la société en Etat et ce que l'auteur nomme le « processus de civilisation ». Enfin nous tenterons de mettre en parallèle la thèse d'Elias à d'autres sociologues pour nous interroger, en définitive, sur l'intérêt sociologique de l'oeuvre et sur ses limites éventuelles.
[...] Nous pouvons déceler en cela la notion de main invisible chère à Adam Smith. En effet, par la recherche de son intérêt propre, l'individu concourt à l'intérêt général. Nous pourrions aussi voir dans les chaînes d'interdépendance énoncé par Elias, un nouveau type de solidarité, selon Durkheim. Par une interdépendance accrue dû à une spécialisation de chaque individu, la société passe d'une solidarité dite mécanique à une solidarité organique. Cependant, j'ai bien peur que ce rapprochement sociologique soit quelque peu anachronique. Dans la deuxième partie, les influences sont plus philosophiques que sociologiques. [...]
[...] La noblesse de cour appartient à un groupe social, pour le moins fermé, qui dépend entièrement de la personne du roi. C'est à travers cette dépendance que ces deux ressentis s'accroissent, puisque les individus ont davantage tendance à s'observer réciproquement, lancés dans une lutte symbolique dont l'objectif est de se faire bien voir du roi. Pour clore cette analyse, il est important de comprendre cette analyse de façon dynamique, il s'agit là de processus, par définition sans cesse en mouvement et donc les causes et conséquences de ces processus aussi. [...]
[...] A savoir nous nous demanderons dans un premier temps, comment l'Etat, par différentes phases de monopolisation des organisations, s'est-il constitué. Puis nous nous verrons la relation entre la transformation progressive et inconsciente de la société en Etat et ce qu l'auteur nomme le processus de civilisation Enfin nous tenterons de mettre en parallèle la thèse d'Elias à d'autres sociologues pour nous interroger, en définitive, sur l'intérêt sociologique de l'œuvre et sur ses limites éventuelles. I. RESUME ANALYTIQUE A. La sociogenèse de l'Etat Dans la première partie de son œuvre, Elias montre que la création de l'Etat est un sous-produit des luttes concurrentielles entre les seigneurs. [...]
[...] En résumé, il semble que les critiques à l‘égard de Norbert Elias portent sur des points assez précis de sa thèse et, par conséquent, ne remettent pas en cause la globalité de son œuvre. Il est important d'insister sur l'intérêt d'Elias et notamment de souligner sa capacité à croiser les approches tant psychologiques, sociologiques qu'historiques. Son analyse de la sociogenèse de l'Etat est très complète car elle combine à la fois une approche subjectiviste, qui met l'accent sur les idées, et objectiviste, qui met l'accent sur les structures. [...]
[...] Les prolongements Certains points de la thèse d'Elias peuvent être comparé aux analyses d'autres sociologues. D'abord, au niveau de la première partie du résumé analytique en ce qui concerne la phase de concurrence libre dans laquelle les seigneurs luttent afin d'accumuler des territoires. Sans que personne ne l'ait réellement voulu, cette lutte aboutit au monopole de la puissance aux mains d'un seul. Ainsi Norbert Elias souligne l'importance de la naissance du monopole de la contrainte physique, seul l'Etat peut user de cette contrainte et non plus tous les hauts placés de la société Pierre Bourdieu nomme cette compétence capital de la force physique Nous pouvons ajouter, toujours selon Bourdieu que l'accumulation de ce capital spécifique constitue par ailleurs un capital réputationnel D'autre part, Elias reprend la définition de l'Etat par Weber, à savoir comme le monopole de la violence physique légitime En effet seul le roi peut user de la force et d'une manière légitime, c'est-à-dire que la population accepte cette violence du haut et pense même que c'est dans son intérêt. [...]
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