Le présent n'a pas d'avenir sur le continent.
Pourquoi l'Afrique meurt…La seule question qui importe. Ce continent, « Ubuland » sans frontières, terre de massacres et de famines, est le mouroir de tous les espoirs. Il n'y a plus d'excuses. Pourquoi l'Afrique meurt-elle ? En grande partie, parce qu'elle se suicide. C'est comme si, à bord d'une pirogue déjà prise dans la tourmente d'une mer démontée par la mondialisation, les passagers, au lieu de pagayer pour gagner une terre ferme, s'acharnaient à trouer la coque de leur frêle esquif. En 1997, Raymond Depardon intitule un documentaire : Afriques. Comment ça va la douleur ? Ca va mal, très mal. L'Afrique agonise, quoiqu'en disent les optimistes. Certes, à long terme, les Africains s'en sortiront. Aujourd'hui, le seul panafricanisme réellement existant, c'est celui de la douleur, des souffrances. Les chantres de la « négritude » sont des racistes à l'envers qui ont intériorisé les préjugés dont ils font l'objet pour mieux les revendiquer.
En Côte d'Ivoire, lorsque les accords de Marcoussis sont entérinés en janvier 2003 en présence du secrétaire général des Nations unies, tout ce qui est français à Abidjan est attaqué, pillé, brûlé.
L'Afrique est un continent où la pitié est inabordable. En mai 2003, l'hebdomadaire Pèlerin magazine a publié un sondage « l'Afrique vue par les Français ». Il en ressort une image négative. « Pauvre » (76 %), « instable » (52 %), « corrompue » (39 %) et « violente » (32 %). Il ne s'agit pas d'accabler l'Afrique qui n'en a pas besoin. Il s'agit de mettre fin à une double hypocrisie : celle des Africains, bien conscients de leurs limites, mais qui sont juchés sur leur « dignité d'homme noir », et donc aussi racistes que certains colons. Ils rejettent toute critique radicale pour ne pas perdre une pension alimentaire. Et celle des occidentaux. La fin de la Guerre froide a marqué la fin de l'Afrique comme territoire stratégique. Les médias ont donc expliqué que l'Afrique non seulement était tombée au plus bas, mais surtout qu'elle ne pourrait pas s'en remettre. L'afro-pessimisme à l'européenne est une idéologie qui relève d'une volonté politique, celle de garder l'Afrique en dépendance.
René Dumont, L'Afrique noire est mal partie (1962). Alcoolisme des Africains, ignorance et faible productivité, nouvelles bureaucraties parasites, classe dirigeante incapable et corrompue.
Axelle Kabou, Et si l'Afrique refusait le développement ? (1991). Les pouvoirs africains sont « plus attachés à réclamer des droits élémentaires à l'Occident qu'à les accorder à leurs propres citoyens ».
Le paludisme était selon l'un des premiers témoins, Ibn Battuta, « le plus dangereux des gardiens secrets de l'Afrique ».
Entre 1950 et 1990, l'Afrique subsaharienne triple sa population, passant de 200 millions à 600 millions. Au milieu des années 1990, 719 millions dans toute l'Afrique, 728 millions en Europe. En 2050, selon les projections des Nations unies, 1.8 milliards d'habitants, contre 650 millions pour l'Europe. L'espérance de vie augmente de 39 à 52 ans. Au milieu des années 1960, la première poussée scolaire met sous forte tension les systèmes d'enseignement africains. Au début des années 1970, la première génération sauvée des maladies endémiques arrive sur le marché du travail. En 1960, il n'existait dans toute l'Afrique subsaharienne, l'Afrique du sud exceptée, que dix universités. Dix ans plus tard, une bonne partie est sous ajustement structurel. L'Education nationale et la Santé publique subissent des coupes claires.
En 1920, le taux d'urbanisation était seulement de 2,5 %. En 2003, 55 %, plus que la moyenne, vu que l'ensemble de la planète ne devrait atteindre ce pourcentage qu'à la fin de la première décennie du 21ième siècle.
[...] L'emploi et un salaire conséquents passaient alors pour un droit de l'Homme dont même les opposants pourfendant le régime en place estimaient devoir bénéficier. Ils admettaient plus facilement des séjours en prison que la radiation de la fonction publique, au demeurant exceptionnelle. Ils ont ensuite été brutalement paupérisés. Dans les pays anglophones, aux monnaies instables, l'inflation a laminé leurs traitements de plus de 80% depuis les années 1980. Dans les pays francophones, handicapés par la stabilité de la zone franc sous la tutelle du Trésor à Paris, les gouvernements se sont mis à ne plus verser qu'un salaire sur deux. [...]
[...] De hauts responsables de l'ANC auraient touché des pots-de-vin pour peser sur l'attribution de contrats de fourniture de matériels de guerre d'une valeur de 4.8 milliards de dollars destinés à moderniser l'équipement de l'armée sud-africaine. Le Parlement a adopté définitivement la Constitution en mai 1996. Depuis que le président Robert Mugabe a décrété une réforme agraire accélérée en réponse à sa défaite, en février 2000, dans un référendum constitutionnel visant à cimenter son régime, jadis le grenier de l'Afrique australe, tout manque, à commencer par le maïs et d'autres aliments de consommation courante. [...]
[...] Axelle Kabou, Et si l'Afrique refusait le développement ? (1991). Les pouvoirs africains sont plus attachés à réclamer des droits élémentaires à l'Occident qu'à les accorder à leurs propres citoyens Le paludisme était selon l'un des premiers témoins, Ibn Battuta, le plus dangereux des gardiens secrets de l'Afrique Entre 1950 et 1990, l'Afrique subsaharienne triple sa population, passant de 200 millions à 600 millions. Au milieu des années millions dans toute l'Afrique millions en Europe. En 2050, selon les projections des Nations unies milliard d'habitants, contre 650 millions pour l'Europe. [...]
[...] Négrologie : pourquoi l'Afrique meurt (2005) Stephen Smith Journaliste à Libération, puis au Monde. Spécialiste de l'Afrique. Le présent n'a pas d'avenir sur le continent Pourquoi l'Afrique meurt La seule question qui importe. Ce continent, Ubuland sans frontières, terre de massacres et de famines, est le mouroir de tous les espoirs. Il n'y a plus d'excuses. Pourquoi l'Afrique meurt-elle ? En grande partie, parce qu'elle se suicide. C'est comme si, à bord d'une pirogue déjà prise dans la tourmente d'une mer démontée par la mondialisation, les passagers, au lieu de pagayer pour gagner une terre ferme, s'acharnaient à trouer la coque de leur frêle esquif. [...]
[...] Les Zulu constituent le groupe ethnique le plus important de ce pays. Les onze langues officielles sont une barrière supplémentaire. Oui la négrologie obère l'avenir de l'Afrique du Sud. Aujourd'hui, tous les Africains sont concassés par une mondialisation subie comme une énième aliénation. En guise de résistance, l'africanité est réinventée tous les jours. L'Afrique, c'est à la fois le tam-tam et le téléphone satellite, la paillote et le gratte-ciel, le roi nègre authentique et le vrai démocrate chef de l'Etat. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture