« Ni les nations ni les classes ne semblent être des catalyseurs politiques ;seules les nations classes ou les classes nations le sont ». Ernest Gellner est né en 1925 à Paris. Il a enseigné la sociologie à la London School of Economics, puis l'anthropologie à Cambridge. Il a particulièrement étudié les Berbères de l'Atlas nord-africain.
Dans son ouvrage "Nations et nationalismes" paru en anglais en 1983, Gellner propose sa théorie de l'émergence des nations et du nationalisme, qu'il définit comme un "principe politique qui affirme que l'unité politique et l'unité nationale doivent être congruentes ". Pour Gellner, les nations sont des constructions artificielles, fruit des nécessités du fonctionnement de la société industrielle.
Pour que la mobilité des individus sur le marché du travail soit assurée, il faut que tous aient reçu une éducation semblable jusqu'à un certain point ; la nation fournit un cadre adapté aux réalités et aux exigences d'homogénéité de la société industrielle.
[...] Il y a des nationalismes qui n'existent pas alors qu'ils le pourraient. En effet, si le nationalisme correspond au désir de faire coïncider culture et société politique, et si l'on pense qu'une différence culturelle se traduit par une différence de langue (ce qui est un peu réducteur mais pas totalement faux), force est de constater qu'il existe des milliers de nationalismes potentiels : le nombre de langues parlées dans le monde est de très loin supérieur au nombre d'États, et ce même si l'on ajoute au nombre d'États le nombre de nations qui n'en ont pas mais expriment, avec une intensité variable, des revendications en ce sens, comme les Basques ou les Tchétchènes. [...]
[...] L'exemple principal de ce nationalisme de diaspora et des problèmes qu'il rencontre est le cas des Juifs. L'avenir du nationalisme Gellner a montré que le nationalisme naissait des transformations nécessaires au passage à une société industrielle. Lorqu'écarts de condition sociale ou de richesse et écarts de culture se superposent, toutes les conditions sont réunies pour l'apparition du nationalisme. Mais partant du constat que la transition vers un monde industriel est achevée ou presque, et que les écarts de richesse se rétrécissent, ou en tout cas, ne sont plus aussi insupportables qu'auparavant, l'auteur s'interroge sur l'avenir du nationalisme. [...]
[...] "Nations et nationalismes", Ernest Gellner (1983) Ni les nations ni les classes ne semblent être des catalyseurs politiques ;seules les nations classes ou les classes nations le sont Introduction Ernest Gellner est né en 1925 à Paris. Il a enseigné la sociologie à la London School of Economics, puis l'anthropologie à Cambridge. Il a particulièrement étudié les Berbères de l'Atlas nord-africain. Dans Nations et nationalisme, paru en anglais en 1983, Gellner propose sa théorie de l'émergence des nations et du nationalisme, qu'il définit comme un principe politique qui affirme que l'unité politique et l'unité nationale doivent être congruentes Pour Gellner, les nations sont des constructions artificielles, fruit des nécessités du fonctionnement de la société industrielle. [...]
[...] Le troisième type de nationalisme identifié par Gellner est celui des diasporas. Le mécanisme en est le suivant : dans certaines sociétés, pour éviter la corruption, les postes-clefs ou sensibles, susceptibles de conférer un grand pouvoir à ceux qui les exercent, sont confiés à des étrangers ; mais ces derniers sont maintenus à l'écart, ils sont politiquement et militairement impuissants. Vient le jour où cette minorité étrangère est utilisée comme bouc-émissaire par le reste de la société, surtout en période de crise. [...]
[...] Tout cela montre que dans certains cas le cas français- l'existence de la nation n'est pas le simple produit du nationalisme du XIXème siècle ; il ne s'agit pas ici de nier que la nation soit une construction et ne soit pas naturelle ; mais cette construction est parfois un processus dont le début est bien antérieur à l'industrialisation. Les aspirations à faire coïncider les frontières politiques aux frontières culturelles ne datent pas du XIXème siècle dans l'exemple étudié ! Gellner propose donc une explication intéressante du nationalisme, mais qui peut être complétée. Il s'accorde parfaitement cependant avec les autres auteurs cités dans cette partie quant à l'importance de l'Etat dans le processus de construction de la nation et quant au fait que les nations ne sont pas des réalités naturelles mais construites. [...]
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