Né en 1917, Eric John Hobsbawm étudie puis enseigne dans les années 30 à l'université de Cambridge et de Londres. Communiste convaincu, il devient une figure originale de l'école marxiste anglaise. De plus, en tant que spécialiste de « ce siècle extrêmement long » (1789-1914), l'historien s'intéresse aux mouvements ouvriers, à la culture populaire et également à la genèse des idéologies nationales.
Historien britannique réputé, Hobsbawm publie son essai en 1990 (dans sa version originale au Cambridge University Press), une période féconde en matière d'analyses historiques du nationalisme et du concept de nation. Ainsi fruit de conférences et de discussions, l'ouvrage se compose de six chapitres, le dernier faisant office de conclusion.
[...] Par ailleurs, face aux déceptions issues des utopies des siècles précédents le nationalisme militant comble ces frustrations et de fait, représente un nouvel accès à cette communauté qui nécessairement aura muté (la réalité doit tendre vers la communauté). Les mouvements nationalistes (plutôt séparatistes qu'unificateurs) dégagent, dans une logique inverse, une communauté imaginée de la réalité devenant dès lors un substitut à la nation construit pour répondre aux fins du mouvement. De par une analyse par le haut, Hobsbawm observe corrélativement le développement de l'Etat à celui de la conscience d'être dans un pays spécifique. [...]
[...] Dès lors, le multilinguisme devient la norme, un mode d'identification et non de formation. Au fil de l'ouvrage, l'auteur hiérarchise les problèmes liés à un critère (notamment et principalement ceux posés par la langue) pour n'en retenir que l'essentiel. La conclusion de l'auteur admet la nation construite grâce à un système de croyances partagées dans lequel l'Etat, le peuple, la nation, voir le gouvernement seraient assimilés. Concrétisation de la communauté imaginaire L'essai retrace le parcours de quelques sociétés humaines qui tentent d'inscrire leur communauté imaginée dans une expérience réelle que serait la nation, cette concrétisation s'opérant de par l'imagination et la pratique de croyances collectives et évolutives. [...]
[...] Il existerai dès lors une relation de causalité entre ce moment et l'affirmation nationaliste ou nationale. Finalement, l'idée communément admise selon laquelle le monde (ou tout du moins l'Europe) serait confronté à l'évidence de la nation et qu'il ne serait nécessaire d'aborder les problèmes qu'engendrent ce concept, s'avère intégralement déconstruite par Hobsbawm, il dénonce la nation comme un pis aller et que les hommes se résoudraient à ignorer faute de mieux. L'argumentation de l'auteur remet en cause cette évidence avec succès. [...]
[...] Cette quête possède t-elle une fin nationale ? L'auteur prétend qu'il ne s'agirait que d'un facteur de politique interne pour gérer l'Etat de manière efficiente et non une politique renforçant la nation établie. Enfin, l'ère des nations semble progressivement sonner son glas. La conjoncture contemporaine s'ouvre sur de nouvelles perspectives de construction, cette évolution est perçue comme un bon signe preuve que la société humaine se développe. Or, divers exemples contemporains (résurgence du nationalisme balkanique) infléchissent ces prédictions, cet optimisme. [...]
[...] Dès lors, en quête d'homogénéité, des conceptions de la nation (démocratique, nationaliste, ) prennent leur essor. La nouveauté s'exprime par exemple à travers la théorie libérale bourgeoise de la nation qui émerge de la corrélation entre le libéralisme et le développement national moderne. Cependant, Hobsbawm constate la perpétuelle confusion des intérêts de l'Etat et de la nation émise par les mouvements nationaux, les programmes et contribue au flou environnant la nation. Grâce à l'expression d'évidences (principe de seuil, l'auteur formalise la réalité des croyances à propos du nationalisme, de la nation sans pour autant nécessairement y adhérer. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture