Olivier Carré retrace dans cet ouvrage l'évolution d'un concept particulier et plutôt méconnu : le panarabisme. La pensée panarabe s'est tout d'abord développée avec le Baas, philosophie et parti politique, et s'est ainsi étendue à tout l'Orient Arabe par le nassérisme ou encore par les revendications palestiniennes. Ensuite le panarabisme a pris une forme plus tactique, plus théorisée avec l'arrivée de Nasser au pouvoir en Egypte, tentant dès lors de centraliser les nationalismes arabes. Enfin il prendra un aspect plus radicale en s'intégrant dans la pensée palestinienne de « résistance nationale », après la guerre de 1967. L'héritage multiple de ce concept est dès lors non négligeable.
[...] Quel que soit l'inspiration de tel ou tel nationalisme arabe, il reste une idéologie se réclamant d'un pouvoir conquérant et totalitaire. Aujourd'hui, le Monde arabe après l'échec de la modernisation laïque à la française inspirée de la révolution française, et celui de la modernisation occidentalisée par des Etats Nationaux à base confessionnelle, il reste comme solution la mise en place d'un système d'union étatique entre pays arabes respectant les différences communautaires, tribales et confessionnelles de la région. Toujours dans les rapports complexes entre l'Orient et l'Occident, le Moyen Orient a toujours bien accueilli le développement des sciences et des techniques modernes favorisant le progrès technologique. [...]
[...] Olivier Carré donne son avis notamment sur l'avenir du Moyen Orient, un peu trop optimiste selon moi. Ma déception majeure sera peut être une impression de rupture vis-à- vis de l'actualité. En effet aujourd'hui le poids de l'islamisation s'est accrut depuis la parution de l'ouvrage en 1996. Mais cette remarque est à nuancer puisque ce livre a des ambitions avant tout historiques sur une période donnée : de la naissance du Baas à la résurgence islamique des années 90. [...]
[...] Le parti Baas est socialiste, voire marxiste en ce qui concerne le Baas syrien. Chapitre 3 Panarabisme linguistique La langue arabe est avant tout une langue miraculeuse car c'est la langue du Coran, la langue de la révélation divine. De plus la langue arabe est la langue dans laquelle les autres civilisations puisent leurs origines. Pour Arsouzi, le genre humain est un et il n'est qu'arabe. On l'a vu dans l'idéologie baassiste, la langue arabe est l'élément central de la philosophie nationaliste panarabe. [...]
[...] Ces théories envisagent donc plutôt une cœxistence pacifique avec la population juive. Les baassistes sont plutôt favorables à ces théories car la question palestinienne est la seule chance qui reste à la Nation arabe pour forger son unité nationale. En revanche les communistes arabes dénoncent le non respect de étapes de la révolution socialiste dans les théories de la révolution palestinienne. La pensée politique arabe est marquée également par un courant islamique hérité des Frères musulmans et par un courant plus sérieux prônant la rationalisation et la modération après 1973. [...]
[...] Sa thèse principale repose sur l'existence d'un nationalisme arabe qu'on peut diviser en deux grandes familles : le panarabisme linguistique et le panarabisme islamique. Son objectif est clair et revendiqué, il veut briser les préjugés occidentaux sur le Monde Arabe et va à l'encontre de notre vision traditionnelle et parfois clichée du Moyen Orient. En effet quel lycéen français n'a pas étudié Nasser comme le héros tiers-mondiste de la Conférence de Bandung, et non pas comme un dictateur impérialiste ? [...]
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