Ghassan Salamé, politologue libanais, ancien directeur du Centre National de la Recherche Scientifique et aujourd'hui directeur d'étude à l'Institut d'Etudes Politique de Paris est l'auteur du livre Quand l'Amérique refait le Monde. Dans son oeuvre, Salamé soutient que le système mondial est un échiquier multidimensionnel constitué sur plusieurs niveaux, où prédomine la puissance américaine. Cette hégémonie débute avec la fin de l'ordre bipolaire de la Guerre Froide, d'où découlent différentes thématiques.
La première est la recherche d'une stratégie nouvelle: la fin de la guerre froide a projeté les Etats-Unis en tête. Seuls, ils se trouvent forcés de rechercher une nouvelle ligne de conduite. D'où l'expression de Bush père: “New World Order”. La montée de cette idéologie s'entame sous Woodrow Wilson puis sous Reagan, puis Clinton, avant d'atteindre son apogée sous Georges Walker Bush, qui prône l'interventionnisme moralisateur et le triomphe de l'idéologie wilsonienne: “Making the world safe for democracy”. Certes, aujourd'hui l'Amérique connaît un “moment unipolaire”, mais même les plus fervents néo-conservateurs sont conscients que cela reste une phase, et que le retour à un multipolarisme est prévu. La recherche d'une nouvelle stratégie se fonde sur des principes capitalistes démocratiques, avec les Etats-Unis comme garants de l'ordre et des normes. Son hégémonie est possible car elle est la seule à être une puissance complète: riche, forte dans tous les domaines culturel, économique, politique et militaire. La domination, s'inscrit comme une stratégie impériale nouvelle. Mais, cette politique extérieure, conduit à une dérive au sein de l'élite américaine: le néo-conservatisme.
[...] Ainsi, les Etats-Unis, malgré le fait que l'on ne puisse s'opposer à eux, et que l'on ne puisse pas vivre sans eux, mais encore moins avec eux, sont indispensables : leur disparition serait source de grande instabilité. Fatiha Dazi-Héni, Monarchies et sociétés d'Arabie : le temps des confrontations Dans cet ouvrage, Fatiha Dazi-Héni, tente de nous montrer qu'au sein même de la Péninsule d'Arabie, il existe certes, des monarchies, mais qui s'organisent de façons différentes en fonction de l'évolution qu'elles ont connue avec la globalisation et la fin de la tutelle britannique. [...]
[...] Avec la proximité égyptienne, on assiste à une infiltration progressive de l'islamisme qui voit sa popularité croître rapidement et qui rejette toute forme de participation étrangère qu'elle soit financière, économique, et encore moins politique. On en arrive donc au modèle intermédiaire : monarchie conservatrice, mais libérale dans son ouverture économique. Les deux monarchies représentatives de cette exception sont les Emirats Arabes Unis et le Qatar. La naissance des Emirats Arabes Unis vient de l'affiliation en terme de défense et de sécurité entre plusieurs micro-monarchies soucieuses de leur avenir et déterminées à survivre dans un environnement local instable (guerre du Golfe surtout). [...]
[...] Le lien avec l'Europe était autrefois possible, car l'union était idéologique et stratégique donc séculière. Aujourd'hui ce n'est plus le cas, car le fossé qui se creuse devient religieux. Une autre cause qui empêche le rapprochement durable entre les deux rives de l'Atlantique, est une fois de plus la considération de l'ONU. L'Amérique voit le Conseil de Sécurité comme un moyen pour l'Europe de son hégémonie. Donc, le rejette totalement. En vue donc de ces divergences, on peut se demander pourquoi il n'y a toujours pas de séparation radicale. [...]
[...] En effet, ces derniers vont mettre en application le principe de guerre préventive. Les auteurs néo-conservateurs ont une lecture pathologique de l'islam : les musulmans s'en prennent aux Américains en raison d'un complexe d'infériorité. Pourtant, ayant peur d'offusquer des musulmans et d'exacerber leur contestation, l'Amérique va se limiter à la lutte des groupes terroristes qui ont un “global reach”, c'est à dire qui ne sont pas strictement locaux. Les néo-impérialistes trouvent des difficultés à respecter cette règle, mais s'y limitent tout de même, pour éviter de nouveaux conflits, de nouvelles insurrections à l'encontre des Etats-Unis. [...]
[...] Dans cette logique de globalisation, les intérêts nationaux américains ne peuvent en aucun cas être dissociés de la question pétrolière. La globalisation est aussi un moyen pour les Etats-Unis de se présenter en tant qu'“état catalyseur”: un état dominant au sein d'une coalition de plusieurs états puissants. Ainsi par ses problèmes liés à la volonté de respecter les intérêts nationaux, de les défendre, les Etats- Unis sont de moins en moins appréciés et se retrouvent face à de nouveaux ennemis. Ce nouvel ennemi, n'est autre que le fondamentalisme islamique. [...]
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