Charles Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, dit Montesquieu, est né près de Bordeaux en 1689, sous le règne du Roi Soleil, dans une famille noble de magistrats. Il fait des études de droit puis devient Conseiller du Parlement de Bordeaux à 25 ans. Deux ans plus tard, il devient « Président à mortier » par héritage d'une charge. Il va la vendre quand il rentrera à l'Académie française en 1728. Montesquieu se passionne pour les sciences, et s'intéresse aussi à la géographie, l'économie, la politique et les mœurs des pays qu'il va visiter lors de sa longue série de voyage à la fin des années 20. Dès 1721, il publie anonymement Les lettres persanes, mais l'œuvre de sa vie est incontestablement De l'Esprit des lois pour laquelle il va consacrer 20 ans de travail. Montesquieu est un des philosophes des Lumières, c'est un aristocrate libéral, digne héritier des idées de Locke. L'œuvre de Montesquieu s'inscrit dans le contexte politique de la fin de l'absolutisme de Louis XIV et des idées de gouvernement éclairé des Lumières. Malgré les efforts consentis par le Régent puis Louis XV, la France demeure une monarchie absolue qui finira dans une révolution bien des années plus tard certes, mais les idées des Lumières ont alimenté la pensée révolutionnaire.
De l'Esprit des lois représente un travail long et fastidieux, Montesquieu a réunit beaucoup de documents, de témoignages, a beaucoup voyagé et observé ce qui se passait à l'étranger, pour aboutir à un tel résultat. C'est le foisonnement d'idées, d'exemples qui donne parfois l'impression d'un livre-fouillis et qui fait dire à Voltaire, dans Idées républicaines en 1765, « je cherchais un fil dans ce labyrinthe ; le fil est cassé presque à chaque article ». Montesquieu explique son travail dans la préface de l'œuvre : « J'ai d'abord examiné les hommes, et j'ai cru que, dans cette infinie diversité de lois et de mœurs, ils n'étaient pas uniquement conduits par leurs fantaisies. J'ai posé les principes, et j'ai vu les cas particuliers s'y plier d'eux-mêmes, les histoires de toutes les nations n'en être que les suites, et chaque loi particulière liée avec une autre loi, ou dépendre d'une autre plus générale. ». Il faut savoir que si son livre a remporté un succès énorme auprès de nombreux hommes d'esprit de l'époque, qu'il est considéré comme l'ouvrage fondateur de la science politique mais également comme un précurseur de la sociologie (cf. Aron et Durkheim), il a aussi été fortement critiqué ce qui a valu à Montesquieu d'être mis à l'Index par l'Eglise catholique en 1751, après la sortie de son livre « la Défense de l'Esprit des lois » en 1750.
Le passage étudié ici correspond aux chapitres 2 et 3 du 1er livre et constitue ainsi une introduction à l'ensemble de l'œuvre. L'auteur y distingue d'abord les 2 sortes de lois qui régissent les rapports entre les hommes, de l'état de nature à la vie en société. Il explique ensuite le but de son ouvrage, la façon dont il a procédé et définit ce qu'il entend par « Esprit des lois ».
[...] L'œuvre de Montesquieu s'inscrit dans le contexte politique de la fin de l'absolutisme de Louis XIV et des idées de gouvernement éclairé des Lumières. Malgré les efforts consentis par le Régent puis Louis XV, la France demeure une monarchie absolue qui finira dans une révolution bien des années plus tard certes, mais les idées des Lumières ont alimenté la pensée révolutionnaire. De l'Esprit des lois représente un travail long et fastidieux, Montesquieu a réunit beaucoup de documents, de témoignages, a beaucoup voyagé et observé ce qui se passait à l'étranger, pour aboutir à un tel résultat. [...]
[...] Pour conclure, il convient de citer Goethe : Montesquieu remplit l'attente générale, et mit le comble à sa gloire, par son immortel ouvrage De l'Esprit des Lois, l'un des plus beaux monuments de son siècle, et même de tous les siècles. Bibliographie - MONTESQUIEU, De l'Esprit des lois, Paris, Gallimard - CHEVALLIER, Jean-Jacques, Histoire de la pensée politique, Paris, Payot - CHEVALLIER, Jean-Jacques, GUCHET, Yves, Les grandes œuvres politiques de Machiavel à nos jours, Paris, Armand Colin - RAVAZ, Bruno, Mémento des grandes œuvres politiques, Paris, Hachette - STAROBINSKI, Jean, Montesquieu, Paris, Seuil, 1994. [...]
[...] On lit les prémices de la théorie des climats. Les lois doivent entretenir tout un tas de rapports, que ce soit avec les conditions physiques du pays donc, mais aussi avec la constitution de sa société, son histoire, sa religion etc. Par ailleurs, les lois ont des rapports entre elles. Montesquieu dit qu'il veut examiner tous ses rapports, il entreprend véritablement, selon les mots de Chevallier, une dissection de la législation universelle et ce depuis l'Antiquité. Le premier des rapports qu'il souhaite étudier est le rapport que les lois ont avec la nature et avec le principe de chaque gouvernement (cf. [...]
[...] C'est une sorte de contrat. Montesquieu évoque alors les différentes formes de gouvernement envisageables (sans les nommer, ce qu'il fera plus tard dans l'œuvre avec sa célèbre typologie des gouvernements, à savoir : république, monarchie, despotisme), pouvoir entre les mains d'un seul ou de plusieurs il semble s'incliner en faveur du pouvoir de plusieurs (aristocratie) ce qui est une remise en cause du régime en place, mais finalement il dit surtout qu'un gouvernement doit être adapté au pays qu'il va diriger. [...]
[...] L'homme à l'état de nature : de la crainte réciproque au rapprochement Dans le chapitre II, Montesquieu s'oppose radicalement à l'idée hobbesienne de la guerre de chacun contre chacun Bien au contraire, selon lui, les hommes à l'état de nature se sentent faibles, inférieurs les uns aux autres, ils développent ainsi une crainte réciproque qui permet la paix et ne provoque donc pas de guerre comme on aurait pu le croire. Mis à part ça, Montesquieu décrit donc les lois qui régissent l'humanité à l'état de nature. Il en définit plus une autre, de sorte et d'importance différente, qui est celle de l'idée de créateur (l.6-7). La première loi naturelle est celle de la paix, comme nous l'avons vu. Au sentiment de sa faiblesse, l'homme joindrait le sentiment de ses besoins L'objectif principal de l'homme est la conservation de soi, c'est là la seconde loi de la nature. [...]
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