Né le 28 novembre 1881, Stefan Zweig est un humaniste autrichien ayant exercé son talent dans de nombreux genres littéraires (poèmes, traduction, pièces de théâtre et romans). Issu de la bourgeoisie viennoise, Stefan Zweig est le fils d'un fabricant fortuné de tissus et d'une fille de banquier, tous deux juifs. D'ailleurs, le premier chapitre de l'œuvre questionne la place des Juifs dans le développement culturel de l'Europe. Le Gymnasium (lycée) se révèle pour Zweig un véritable « bagne » que seule la découverte très précoce d'auteurs adulés comme Hoffmanstahl améliore. Docteur en philosophie, Stefan Zweig mène une vie cosmopolite en parcourant l'Europe et le monde. La Première Guerre mondiale marque une rupture majeure pour l'auteur qui maintient son activité d'écrivain pour continuer à défendre l'idée du monde sûr d'avant-guerre désormais en déperdition. Puis l'entreguerre est l'occasion pour Zweig nostalgique de recommencer à voyager dans une Europe détruite. Stefan Zweig vit les bouleversements que connaît sa patrie l'Autriche jusqu'à l'exil en 1934 à Londres face à la désillusion de la montée inexorable du nazisme. En 1940 il fuit définitivement l'Europe pour le Brésil où il termine la rédaction de l'œuvre analysée ici pour finalement se suicider avec sa seconde compagne à Pétropolis le 22 février 1942. Anecdotiquement Stefan Zweig fut un autographiste émérite.
[...] D'ailleurs, le premier chapitre de l'œuvre questionne la place des Juifs dans le développement culturel de l'Europe. Le Gymnasium (lycée) se révèle pour Zweig un véritable bagne que seule la découverte très précoce d'auteurs adulés comme Hoffmanstahl améliore. Docteur en philosophie, Stefan Zweig mène une vie cosmopolite en parcourant l'Europe et le monde. La Première Guerre mondiale marque une rupture majeure pour l'auteur qui maintient son activité d'écrivain pour continuer à défendre l'idée du monde sûr d'avant-guerre désormais en déperdition. Puis l'entreguerre est l'occasion pour Zweig nostalgique de recommencer à voyager dans une Europe détruite. [...]
[...] En 1940 il fuit définitivement l'Europe pour le Brésil où il termine la rédaction de l'œuvre analysée ici pour finalement se suicider avec sa seconde compagne à Pétropolis le 22 février 1942. Anecdotiquement Stefan Zweig fut un autographiste émérite. Le monde d'hier est un mémoire commencé par Stefan Zweig en 1934 et achevé juste avant son suicide à l'âge de soixante ans. L'œuvre est publiée en 1944. C'est un panégyrique de l'Europe d'avant-guerre, une ode à sa culture et sa production intellectuelle et littéraire. L'œuvre suit ainsi un mouvement descendant de chute anxieuse et inexorable, illustrant la faillite de la paix et de la sécurité en Europe par un glissement inéluctable. [...]
[...] Le questionnement sur l'humanité auquel se livre Stefan Zweig s'intègre dans le combat de toute une vie, dont l'effondrement complet avec les deux conflits mondiaux sous les coups de boutoir du Destin l'amène paradoxalement à reprendre définitivement sa vie en main par son suicide, c'est-à-dire la constitution d'une fédération pacifique européenne. La vie cosmopolite de Zweig l'empêche en effet de son propre aveu de céder aux flambées du patriotisme. Il décrit parfaitement la persistance d'un fragment de conscience universelle pour quelques écrivains qui maintiennent le contact entre eux pendant la guerre. [...]
[...] Belle revanche du Vieux Continent dépeint un siècle auparavant comme désenchanté pour sa jeunesse ! La question de l'évolution et du changement (technique, artistique et sociétale) est donc sous-jacente dans l'œuvre à l'exemple de l'affaiblissement (dans son ampleur) en Europe de la prostitution résultant de la libéralisation des mœurs. Néanmoins, des constantes se distinguent : tout comme en 1900 la mode vestimentaire continue à révéler la morale de notre temps et les querelles l'absurdité des passions humaines (et le cadeau empoisonné de la Révolution française avec le concept de Nation) à l'instar de l'improbable guerre de la bière à la frontière bavarde tyrolienne ! [...]
[...] Le conflit symbolise la rupture entre la vision idyllique d'une conscience nationale européenne à laquelle Zweig aspire et la tournure tragique des évènements. L'oeuvre tout entière semble être placée sous le signe de la fatalité, de la montée inexorable d'une catastrophe prochaine. Tel un Cassandre moderne l'auteur livre son témoignage (sous-titre de l'œuvre : souvenirs d'un Européen d'un vieux continent autodestructeur auquel il élève un hymne à ce monde d'hier qu'il pense irrémédiablement perdu (il se suicide à l'annonce du désastre des Britanniques en Indonésie). [...]
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