Jean-Marc Salmon définit la globalisation comme un phénomène de « compactage de l'espace et du temps », rendu possible par le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). La globalisation ne serait donc pas un phénomène purement spatial - après tout, le monde est « fini » depuis les grandes explorations de la Renaissance et des Temps modernes. Elle n'est pas non plus une nouveauté sur le plan intellectuel, puisque l'unité du genre humain est « une idée vieille comme le monde », que l'on peut faire remonter au rêve alexandrin d'empire universel.
La « mondialisation » ne s'est transformée en « globalisation » qu'avec l'abolition la contrainte du temps. L'avion à réaction permet de faire le tour du globe en vingt-quatre heures, le téléphone et le réseau Internet permettent une communication instantanée entre les antipodes. Si cette « accélération de l'Histoire » est souvent ignorée, elle serait la caractéristique essentielle de la globalisation. Cette mise au point établie, Salmon se penche sur les manifestations et les conséquences de la « contraction du temps » avant d'aborder la question de son traitement politique : comment s'adapter au « monde à toute vitesse » ?
[...] Or, l'accélération du temps consubstantielle à la globalisation n'épargne pas le champ politique. Le bombardement continu d'informations induit une politisation croissante de problèmes toujours plus nombreux ; la meilleure information des citoyens augmente leurs attentes vis-à-vis des pouvoirs publics ; et le culte du court terme exige des réponses rapides. Dans ce contexte, Salmon fixe deux rôles complémentaires à l'État : d'une part, accompagner la globalisation en suivant le rythme des évolutions qu'elle induit d'autre part, agir comme un ralentisseur face aux menaces dont elle est porteuse A. [...]
[...] P La vélocité est devenue l'un des principes organisateurs de nos sociétés. La transition vers une société de la grande vitesse remodèle les champs des activités humaines. Sur le caractère spécifique de l'accélération du temps, comme caractéristique de la mondialisation actuelle P La mondialisation, une idée vieille comme le monde P La contraction du temps est rejetée dans les coulisses de la mondialisation. Elle constitue, cependant, une question éminemment politique, même si les gouvernants n'en disent mot. Elle est tout aussi importante dans la dynamique sociale que le compactage de l'espace. [...]
[...] P La flexibilité est le nom de code sous lequel la grande vitesse se diffuse dans le monde du travail. 2. La réorganisation du pouvoir au sein des entreprises P. 80-81. Alors même que la compagnie est flexibilisée en étant fragmentée, réorganisée autour de pôles et de noyaux, les dispositifs de contrôle et de commandement se concentrent sur la détermination des objectifs, et particulièrement de ceux des profits, du sommet aux unités inférieures. P Prenant appui sur les prolongements de la révolution culturelle des années 1960, ses aspirations libertaires individualistes, la hiérarchie et l'autorité sont priées de s'assouplir. [...]
[...] Un monde à grande vitesse - globalisation, mode d'emploi, par Jean-Marc Salmon L'auteur Né en 1943, Jean-Marc Salmon se fait d'abord connaître en tant qu'animateur du Groupe de Protection et d'Autodéfense, la milice de l'Union des jeunesses marxistes-léninistes, un éphémère groupuscule maoïste dissous en juin 1968. Il fut d'ailleurs l'un des protagonistes de Génération, de Hervé Hamon et Patrick Rotman. Sociologue de formation, il a travaillé comme chargé de mission au Centre d'études des systèmes et des technologies avancées, puis comme directeur du Bureau du livre français de New York de 1987 à 1991 avant d'enseigner la géopolitique à l'Institut National des Télécommunications. [...]
[...] P à 145 : Il retrace l'histoire de l'émergence et de la coordination de mouvements altermondialistes. Chapitre II : Cyberpolitiques P : Des statistiques sur le taux d'accès au réseau Internet en Afrique, aux Etats-Unis et en Suède appuient la thèse de l'auteur selon laquelle la connexion au Réseau constitue désormais une condition indispensable au développement dans le cas des individus, au travail). P à 166 : L'auteur recense quelques utilisations d'Internet par les pirates de l'informatique et les forces de l'ordre, qui appuient les craintes d'une mise sous contrôle de la Toile par les Etats. [...]
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