Les modernisations de l'Etat et le thatchérisme est en fait une version épurée et adaptée de la thèse de doctorat en science politique soutenue par Philippe Keraudren en décembre 1991 à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris. Dans cet ouvrage paru en 1994, l'auteur s'interroge sur la réforme de l'Etat en Grande-Bretagne, et notamment de l'administration : le Civil Service. L'auteur constate tout d'abord les nombreux reproches que l'on adresse souvent à l'administration : le fait qu'elle soit inefficace, qu'elle gaspille les deniers publics. Il s'interroge ensuite sur cette image plus ou moins mauvaise que peut avoir depuis quelques années l'administration afin de savoir si l'on assiste à une véritable crise, à des changements profond et un véritable mouvement de fond ou si ces reproches adressés au Civil Service n'ont pas été formulés de tout temps. L'auteur tente de répondre à trois questions différentes afin de savoir s'il existe différents modèles de l'organisation administrative de l'Etat, si le « modèle classique de l'administration » disparaît progressivement et enfin s'il existe ou non l'ébauche d'un nouveau modèle.
Dans cette optique, il affirme ne pas vouloir s'intéresser à l'Etat français sur lequel il juge que l'on a déjà tout écrit mais plutôt à l'Etat anglais. S'il apparaît à première vue que le Civil Service a connu une révolution profonde sous le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher, Philippe Keraudren estime que l'évolution de l'administration britannique est plus ancienne car on peut retrouver certaines similitudes entre les réformes conservatrices et celles entamées par le gouvernement travailliste de Wilson dans les années 1960. Il s'attache donc à étudier l'histoire du Civil Service depuis le XIXème siècle et notamment depuis 1870 et l'introduction par Gladstone du concours pour le recrutement des agents du service public.
[...] Cette période, qualifiée d'âge classique dure, pour reprendre le découpage de l'auteur, de 1900 à 1960. Au début du siècle, la cooptation apparaît encore, pour de nombreux fonctionnaires comme le meilleur mode de recrutement mais les mêmes reconnaissent parfois que cela n'est pas convenable notamment vis-à- vis de l'opinion publique. La cooptation est alors jugée impraticable par principe Le concours s'impose donc peu à peu et beaucoup de débats ont alors lieu sur la question de l'introduction d'un oral. On souhaite en effet interroger le candidat et le rencontrer afin d'avoir une idée de son caractère et de ses valeurs morales L'administration est alors confrontée à de nombreuses critiques. [...]
[...] Ces réformes interviennent dans un contexte de crise économique et de déclin de la Grande-Bretagne dont la prise de conscience remonte aux années 1960. On remet alors en cause la relative autonomie dont disposent les administrations au niveau local afin de mieux contrôler les dépenses sociales. Cette évolution se poursuit après 1979 : pour l'auteur, la pesée du centre s'est accrue Les politiques promeuvent l'idée d'un managérialisme afin de mieux gérer les fonds publics mais ce discours n'est pas repris par des fonctionnaires qui préfèrent garder leurs distances. [...]
[...] Les Modernisations de l'Etat et le thatchérisme, penser et faire l'Etat en Grande-Bretagne de Gladstone à Thatcher, Philippe Keraudren Les modernisations de l'Etat et le thatchérisme est en fait une version épurée et adaptée de la thèse de doctorat en science politique soutenue par Philippe Keraudren en décembre 1991 à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris. Dans cet ouvrage paru en 1994, l'auteur s'interroge sur la réforme de l'Etat en Grande-Bretagne, et notamment de l'administration : le Civil Service. L'auteur constate tout d'abord les nombreux reproches que l'on adresse souvent à l'administration : le fait qu'elle soit inefficace, qu'elle gaspille les deniers publics. [...]
[...] S'il reconnaît que l'open competition et la mise en place du concours restent des innovations incontournables au XIXème siècle, il relativise cependant leur portée en estimant que cette réforme n'a pas abouti. C'est pour lui : l'échec principal de la réforme administrative du XIXème siècle. 1870 aurait d'ailleurs permis l'instauration d'une nouvelle forme de recrutement : la cooptation administrative par le biais de la Clause 7 de l'Order in Council. Cette dernière prévoyait le recrutement exceptionnel de personnels sans concours. Cette mesure a été largement utilisée. [...]
[...] Dans les années 1920, on assiste à une réduction drastique des effectifs du Civil Service puisqu'ils passent de 194000 en 1919 à 106000 en 1928. Pour répondre à ces critiques, l'administration tente de se réformer. L'auteur insiste fortement sur le fait que les réformes menées à cette époque le sont à souvent l'initiative des hauts fonctionnaires ou du moins, avec leur soutien. En 1920, trois classes sont créées : la classe administrative, la classe exécutive et la classe de bureau. La première regroupe en fait les fonctions exerçant les responsabilités les plus importantes, laissant les activités plus secrétariales aux deux autres classes. [...]
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