Les auteurs, Philippe Estèbe et Patrick Le Galès, placent leur réflexion dans le cadre de la décentralisation, en s'appuyant sur le développement de la sociologie de l'action publique et de la gouvernance. La question à laquelle ils tentent de répondre est : qui gouverne l'agglomération parisienne ? De façon assez classique, ils dénoncent le manque de travaux dans ce domaine, qu'ils attribuent à sa complexité.
Ils cherchent à relativiser les quatre visions contradictoires que les politiques publiques ont de la tête de la métropole parisienne. Ces 4 visions sont :
- Une métropole ingouvernable, car trop d'acteurs et d'institutions aux frontières floues, et de groupes sociaux aux deux extrêmes de la hiérarchie sociale.
- Les intérêts économiques sont massivement présents et organisent via des réseaux et leur influence la gouvernance de la région parisienne en privilégiant les grandes infrastructures, les réseaux techniques efficaces, la politique immobilière, le prestige et la concurrence internationale.
- Paris reste la capitale d'un État centralisé et qui demeure d'abord structurée par les politiques et l'appareil d'État, le préfet et le préfet de police.
- La décentralisation impose progressivement sa logique, la région Île-de-France se banalise, et comme la région recouvre assez bien le gros de la région urbaine, la région Île-de-France fait office de fait de gouvernement métropolitain en formation.
Selon ces auteurs la question de la gouvernance de la métropole parisienne est mal posée, car l'action d'un gouvernement est toujours partielle et discontinue il est inutile de vouloir dégager un acteur unique. D'autant qu'en île de France l'imbrication institutionnelle est plus inextricable qu'ailleurs du fait qu'elle est très urbanisée et que tous les acteurs jouent sur le même terrain, même si c'est à des échelles différentes.
[...] "La métropole parisienne : à la recherche du pilote Philippe Estèbe et Patrick Le Galès Partie 1 : Présentation du texte Introduction Je vais vous présenter un texte de Philippe Estèbe et Patrick Le Galès, datant de 2003, ce qui a son importance comme on le verra par la suite, portant sur : La métropole parisienne : à la recherche du pilote ? Cadre Les auteurs placent leur réflexion dans le cadre de la décentralisation, en s'appuyant sur le développement de la sociologie de l'action publique et de la gouvernance. [...]
[...] Ils sont actuellement en train de rédiger un nouveau PDU, pour la prochaine décennie, pour lequel ils échappent à toute pression étatique. Ensuite, les contrats de plan Etat région sont cités par les auteurs comme un exemple du dialogue entre l'Etat et la région, mais depuis la jurisprudence de CE a montré qu'ils n'étaient contraignant pour l'Etat ni dans les objectifs à atteindre, ni dans les budgets à allouer pour atteindre ses objectifs. Ils sont donc un des nombreux leurres de la décentralisation à la française. [...]
[...] Partie 2 : Critiques Mes critiques sur le texte proviennent principalement du fait qu'il est daté. En effet, ces auteurs l'ont écrit pendant la rédaction de l'acte II de la décentralisation, qui a entraîné de nombreuses évolutions pour la région Île-de-France, que les auteurs ont parfois mal anticipé. Je citerai deux exemples. Tout d'abord la question du syndicat de transport d'île de France, cité par les auteurs comme un exemple de contrôle de l'Etat sur la vie de l'île de France. [...]
[...] En outre c'est bien mal connaître la population francilienne que de nier son attachement à ses départements, soit ils sont plus récents qu'ailleurs puisqu'ils datent du redécoupage de Paris en 1964, mais il y a une forte identification au département, on se souvient de l'expression 9-3 devenue aujourd'hui 9 cubes, ralliement de toutes les cités de Seine Saint-Denis. Enfin, la région a réellement pris son autonomie par rapport à l'Etat l'été dernier lors du vote de son rapport-cadre Europe, qui permet à la région Île-de-France de rejoindre le club très prisé des régions européennes qui disposent d'une vraie politique européenne et d'un bureau de lobby à Bruxelles qui lui permet de négocier directement avec les instances européennes en passant outre l'échelon étatique. [...]
[...] Par exemple, le développement de Roissy se heurte aux communes et départements, l'Etat et la région se retrouvent en position d'arbitrage. Cependant, la région a gagné en indépendance face à l'Etat. D'une part car elle s'est localisée, c'est-à-dire qu'elle porte une attention plus soutenue aux enjeux de liaison interne entre solidarité et développement et aux problèmes de cohésion sociale et spatiale, et d'autre part la région s'est globalisée cherchant à maintenir sa place dans la compétition internationale entre grandes villes, ce qui est une puissante affirmation de son autonomie par rapport à l'Etat. [...]
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