Fernand Braudel est né à Lunéville en 1902. Agrégé d'histoire en 1923, il enseigna dix ans à Alger où il se prit de passion pour la Méditerranée. Il eut alors son idée de thèse sur la Méditerranée. Mobilisé puis capturé et fait prisonnier pendant la guerre en Allemagne, il n'abandonna pas son idée et composa là-bas son ouvrage sans l'appui d'aucun document mais en se fondant sur sa seule mémoire.
Il a soutenu sa thèse en 1947 et la fit publier en 1949 : La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II ; le titre était révélateur : il reléguait à l'arrière plan le souverain pour faire d'un espace, la Méditerranée le principal acteur de son oeuvre. Il rompait ainsi avec l'histoire traditionnelle évènementielle qui s'organisait autour des grands hommes et des évènements politiques, pour s'inscrire dans le cadre des Annales (fondées par Marc Bloch et Lucien Febvre en 1929) qui privilégiaient la longue durée et cherchaient à s'ouvrir aux autres sciences humaines. Il était donc question de repenser l'espace temps de l'histoire. Fernand Braudel prit la direction des Annales en 1946 et celle du Collège de France en 1949 en succession à Lucien Febvre. Il écrivit en 1958 un célèbre article intitulé : histoire et sciences sociales : la longue durée. Il publia dès 1967 Civilisation matérielle et capitaliste, premier tome de Civilisation matérielle, économie et capitalisme XV-XVIIIeme siècles. A la dilatation du temps, Fernand Braudel ajoutait une vision de géographe. Elu en 1984 à l'Académie française, il publia en 1985 la Dynamique du capitalisme et mourut la même année.
[...] Le tome 1 de La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II traite de l'histoire quasi immobile de l'homme dans ses rapports au milieu qui l'entoure. Les chapitres I à III traitent de la diversité de la Méditerranée à travers une étude géographique très scientifique du milieu avec une organisation thématique très minutieuse : il est d'abord question des péninsules, de la terre et de leurs caractéristiques physiques et humaines, puis, des mers et des littoraux, et enfin de ce que Braudel appelle la "Grande Méditerranée" en dépassant les limites géographiques. [...]
[...] À tel point que le lecteur peut parfois se trouver perdu par l'évocation d'un personnage ou d'un évènement qu'il ne connaît pas, même si l'auteur est assez explicite. Cela aboutit également au fait que le lecteur ne peut pas juger de l'argumentation de Fernand Braudel à la seule lecture de son oeuvre. Enfin, la performance de l'écriture d'une oeuvre si précise à partir d'un seul outil, la mémoire de l'auteur, mérite d'être relevée. [...]
[...] La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, Fernand Braudel Fernand Braudel est né à Lunéville en 1902. Agrégé d'histoire en 1923, il enseigna dix ans à Alger où il se prit de passion pour la Méditerranée. Il eut alors son idée de thèse sur la Méditerranée. Mobilisé puis capturé et fait prisonnier pendant la guerre en Allemagne, il n'abandonna pas son idée et composa là-bas son ouvrage sans l'appui d'aucun document mais en se fondant sur sa seule mémoire. [...]
[...] Pour y remédier, les méditerranéens doivent aller chercher ailleurs et s'associer à l'économie des pays hors de leurs frontières. Les saisons, et plus particulièrement les duretés de l'hiver ont pour conséquence un repli presque total de l'activité des hommes. Cependant, Fernand Braudel met en garde le lecteur contre un déterminisme saisonnier en évoquant l'expression "vie volontaire des hommes". Ainsi, il rappelle tout au long de son oeuvre que la Méditerranée est telle que la font les hommes et plus on avance dans le temps, plus ils la maîtrisent. [...]
[...] Mais par la pratique de la Bonification, ils ont su résoudre cela. Le phénomène de transhumance met également en avant et de façon explicite les injonctions du milieu faites à l'homme puisqu'elles l'obligent à se déplacer et de la sorte détermine leur rythme de vie. D'autre part, Braudel décrit une bordure continentale caractérisée par la faiblesse des secteurs agricoles. Il évoque à ce propos les disettes de bois, notamment de chêne dont sont faites les coques des navires. C'est pour cela que s'établie peu à peu une association entre la vie maritime et l'économie montagnarde. [...]
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