Marx et les classes sociales

Résumé du document

Il s'agit d'étudier les définitions que donne Marx des classes sociales dans Le Manifeste du parti communiste, Le Capital et Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte.
Nous nous attacherons à montrer les différences entre les définitions que Marx donne des classes sociales (I). En faisant ressortir les enjeux sociologiques qui en découlent (II), nous mettrons en évidence certaines critiques de ces conceptions (III)

Extraits

[...] Par contraste, M. WEBER identifie trois dimensions dans l'analyse de la stratification sociale : le politique (parti), le social (statut) et, l'économique (classe). Pour P. BOURDIEU, la hiérarchie sociale comporte deux axes : le capital économique et le capital culturel. III Critiques de l'approche sociologique de Marx[5] Critique de l'économisme de Marx, surtout dans ses ouvrages militants Présent sous une forme atténuée dans Le 18 Brumaire, le déterminisme de l'infrastructure est discutable. Selon R. ARON, l'ordre politique est essentiellement irréductible à l'ordre économique : dire que l'appartenance à une classe, caractérisée par des contions économiques, détermine nécessairement une idéologie est réducteur. [...]

[...] Par exemple, selon R. ARON Marx assimile faussement la montée de la bourgeoisie au sein de la société féodale à celle du prolétariat dans le capitalisme. De même, R. NISBET critique le manque de fondement empirique de l'approche marxiste des classes, par opposition à celle de Tocqueville. B. Moyennisation et critique a posteriori des prédictions de polarisation Depuis la fin du XIXe siècle, on assiste à un développement de ce qui est appelé la classe moyenne (la petite bourgeoisie de Marx Cette augmentation des effectifs, faute d'affrontements, n'engendre pas cependant de réelle classe cohérente, ayant conscience d'elle-même. [...]

[...] (et al.), Histoire de la pensée sociologique, A. Colin DURAND J.-P., La sociologie de Marx, Edition de la découverte MENDRAS H., ETIENNE J., Les grands auteurs de la sociologie, Hatier CHATAGNER F., Les classes sociales. Pertinence et permanence, Le Monde édition FERREOL G., NORECK J.-P., Introduction à la sociologie, Armand Colin LEMEL Y., Les classes sociales, Puf ARON R., Les étapes de la pensée sociologique, Gallimard p 147. MARX K., Le capital, Livre II, Chapitre LII, Ed. sociales MARX K., ENGELS F., L'idéologie allemande, Éditions sociales On ne peut réellement penser chacun des styles de vie que par rapport à l'autre qui en est la négation BOURDIEU P., La distinction, Editions de Minuit p215. [...]

[...] Autrement dit, une classe au sens fort (classe pour-soi en termes hégéliens), moteur de l'histoire, consciente d'elle-même et organisée politiquement se distingue du simple groupe social (classe en-soi ou fractions de classe qui partagent seulement des conditions de vie similaires, et peuvent exister dans ou hors des deux grandes classes. Ces dernières les absorberont au fil de la polarisation de la société. Enfin, la notion de conscience de classe, indispensable chez Marx pour définir une classe comme communauté cohérente d'intérêts, pose la question de la nécessité d'un élément subjectif dans l'appréhension des classes sociales. M. WEBER, par exemple, les étudie seulement à partir d'éléments objectifs, ce qui débouche sur l'identification de simples groupes d'individus, sans conscience, ni action commune. B. [...]

[...] Marx ne donne jamais de définition systématique de la notion de classe, cependant, avec F. CHATAGNER, concluons en qualifiant sa théorie des classes de pensée complexe, réflexion inachevée, plutôt que contradictoire ou confuse Malgré des critiques justifiées, certains concepts sont féconds pour la sociologie. Ainsi, le fait que l'exclusion soit devenue un phénomène structurel, comme en témoigne les évènements récents, montre que la notion de polarisation n'a sans doute pas perdu toute sa validité . Bibliographie : MARX K., Le Capital, Ed. [...]