Il devient aujourd'hui incertain qu'en persévérant dans la voie de l'inflation scolaire, la France prenne le chemin du progrès et de la justice sociale. Au contraire, cette fuite en avant pourrait conduire à esquiver les vrais problèmes, à savoir « les modes d'entrée dans la vie des jeunes aujourd'hui et [le] rôle de l'école en la matière. » (p. 7) La prolongation des études et l'élévation des qualifications scolaires s'imposent comme des politiques consensuelles de part l'idéal méritocratique qui veut que tous aient les mêmes chances d'accéder aux positions sociales, l'institution scolaire, avec ses diplômes, ayant la charge de gérer cette méritocratie. En outre, « les acteurs sociaux en présence ont [tous] de bonnes raisons de défendre l'expansion continue des scolarités. » (p. 10) Pourtant, Duru-Bellat pose la question gênante : « des études de plus en plus longues sont-elles la seule manière d'aider les jeunes à entre dans la vie ? » (p. 11) Pour y répondre, les effets de l'éducation, à la fois pour les individus et pour la société dans son ensemble sont à prendre en compte.
[...] Marie Duru-Bellat, L'inflation scolaire. Les désillusions de la méritocratie Intérêt du livre Ce livre pose la question de la pertinence de toujours plus d'école. En effet, Duru-Bellat montre que, tant du point de vue individuel que collectif, l'allongement des scolarités n'est ni efficace ni juste. Ce texte s'oppose ainsi à l'idée reçue partagée par les élèves, les parents et l'État qui voudrait que plus on fait d'études, mieux on se porte. Résumé du livre Il devient aujourd'hui incertain qu'en persévérant dans la voie de l'inflation scolaire, la France prenne le chemin du progrès et de la justice sociale. [...]
[...] Les apports de la recherche, Commission du débat national sur l'avenir de l'école p. 9-24 Jencks Christopher, Inequality: a reassessment of the effect of gamily and schooling in America, New-York, Basic Books (Trad. L'inégalite. Ingluence de la famille et de l'école en Amrique, PUF, 1979) Meuret Denis (dir.) La justice du système éducatif, Bruxelles, De Boeck Merle Pierre, La démocratisation de l'enseignement, Paris, La Découverte Passeron Jean-Claude, L'inflation des diplômes. Remarques sur l'usage de quelques concepts analogiques en sociologie Revue française de sociologie p. [...]
[...] Puisqu'une année supplémentaire d'étude supérieure apporte un avantage financier au niveau individuel, et que cette prolongation des études provoque une dévaluation des diplômés pour tous, une demande d'éducation rationnelle s'ensuit et entretient le phénomène de dévalorisation. Au final, la baisse du rendement des diplômes a contrecarré l'effet qu'aurait dû avoir la baisse de l'inégalité des chances scolaires. Mais la compréhension du décalage entre démocratisation scolaire et augmentation de la fluidité sociale passe aussi par une certaine relativisation de l'influence du diplôme. [...]
[...] Que ce soit au niveau du secondaire ou du supérieur, l'école doit s'appuyer sur le monde du travail, à travers l'apprentissage et les stages, afin que les élèves s'orientent en connaissance de cause dans la vie professionnelle. Au niveau du secondaire, les modèles allemands, japonais et anglais sont intéressants à étudier dans cette perspective même s'ils ne seront jamais transférables. Au niveau du supérieur, il y aurait nombre d'avantages à casser la dichotomie entre secteur ouvert (l'université) et secteur fermé (les grandes écoles) en accueillant tous les bacheliers dans de grands ensembles de formations de niveaux diversifiés, [ . ] menant à de grandes familles d'emplois et conjuguant formation scolaire et premiers contacts professionnels. (p. [...]
[...] Maurin (La nouvelle question scolaire, Seuil, Paris, 2007) estime que cette comparaison ne fait aucun sens. En même temps, il ne propose pas d'alternative convaincante. Critique 2 : Maurin (2007) a essayé de démontrer que le développement de l'éducation dans une génération la protégeait du chômage et lui permettait d'obtenir de meilleurs salaires. Mais sa démonstration est hasardeuse et ne permet pas vraiment de conclusion positive. Critique 3 : A l'instar de ce que propose Maurin (2007) dans son analyse, il pourrait être pertinent ici de comparer non pas plusieurs pays à la même époque ou un pays à différentes époques mais de combiner ces deux approches. [...]
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