Ecrit par Karl Marx et Friedrich Engels en 1847 (un an avant le « printemps des peuples »), le Manifeste du Parti communiste est l'un des textes ayant eu le plus d'influence sur la pensée politique de la fin du XIXe siècle à nos jours. Dans ce texte, les deux philosophes veulent expliquer la pensée communiste, son combat, son but. La thèse principale de cet ouvrage est que, dans une société où la bourgeoisie domine le prolétariat, une union internationale de celui-ci est nécessaire pour permettre sa prise de pouvoir à un niveau mondial et ainsi abolir une lutte des classes millénaire. Comment Marx et Engels justifient-ils qu'une révolution prolétarienne entrainant de profonds bouleversements structurels dans la société est indispensable et inéluctable ?
[...] Le pouvoir politique, à proprement parler, est le pouvoir organisé d'une classe pour l'oppression d'une autre. Si le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie, se constitue forcément en classe, s'il s'érige par une révolution en classe dominante et, comme classe dominante, détruit par la violence l'ancien régime de production, il détruit, en même temps que ce régime de production, les conditions de l'antagonisme des classes, il détruit les classes en général et, par là même, sa propre domination comme classe. [...]
[...] Les communistes ne sont alors pas les seuls à lutter contre la bourgeoisie. Les autres mouvements socialistes sont insuffisants et voués à l'échec Les auteurs effectuent une intéressante typologie des mouvements socialistes ou se définissant comme tels. Pour eux, il existe trois formes de socialisme : le socialisme réactionnaire (lui-même subdivisé en socialisme féodal petit-bourgeois et en socialisme allemand ou vrai le socialisme conservateur ou bourgeois et enfin le socialisme critico-utopique Ces formes de socialisme sont insuffisantes en ce que, s'il arrive que de véritables philanthropes qui veulent effectivement une amélioration de la condition des prolétaires soient à leur origine, ils ne se focalisent pas sur la lutte des prolétaires et ne s'attaquent pas au capital. [...]
[...] Les auteurs écrivent ainsi eux-mêmes : Le Manifeste explique lui-même que l'application des principes dépendra partout et toujours des circonstances historiques données, et que, par suite, il ne faut pas attribuer trop d'importance aux mesures révolutionnaires énumérées à la fin du chapitre II». Et c'est probablement cette souplesse dans l'application des thèses de ce livre qui a donné lieu à des formes de communisme et des interprétations très différentes suivant les pays, les époques et même les individus. * Les antagonismes des classes une fois disparus dans le cours du développement, toute la production étant concentrée dans les mains des individus associés, alors le pouvoir public perd son caractère politique. [...]
[...] II) Le matérialisme omniprésent dans l'ouvrage présente et explique les rapports conflictuels des différentes classes. L'intensification du négoce et l'augmentation de la production, liées à l'industrialisation, sont à l'origine de l'émergence de la bourgeoisie et du prolétariat. C'est véritablement la société industrielle qui est la mère de la classe nouvelle du prolétariat. La bourgeoisie acquiert de plus en plus de puissance, par l'essor d'abord des manufactures, puis par les grandes industries. Le capital tend à se concentrer dans quelques mains seulement. [...]
[...] Cependant, le Manifeste du Parti Communiste montre explicitement le soutien du parti aux autres partis ouvriers. Ainsi, les communistes des différents pays doivent s'adapter à des réalités nationales propres : ils s'allient avec les démocrates- socialistes en France, avec les Radicaux en Suisse Toutefois sans jamais oublier d'éveiller chez les ouvriers une conscience claire et nette de l'antagonisme violent qui existe entre la bourgeoisie et le prolétariat Ils se doivent dès lors de soutenir tous les mouvements visant à renverser l'ordre établi. [...]
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