LTI, langue du IIIème Reich, Victor Klemperer, Allemagne, Nazis, Lingua Tertii Imperii, résistance, régime hitlérien
Victor Klemperer (né en 1881 à Landsberg, mort en 1960 à Dresde) est un philosophe et philologue allemand célèbre pour son étude de la linguistique nazie. Fils de rabbin, le judaïsme ne tient qu'une place mineure dans sa vie, se convertissant en 1912 au protestantisme, religion de son épouse Elsa. Spécialiste de la littérature française du XVIIIe siècle et italienne, le régime hitlérien le destitue de sa chaire de professeur d'université en 1935.
[...] Travail de l'auteur : V. Klemperer définit son œuvre comme le carnet de notes d'un philologue Ce livre est en effet le résultat du journal qu'il tint clandestinement sous le IIIe Reich. Ses analyses sont donc le fruit d'événements vécus et retranscrits la plupart du temps le lendemain même. Les informations sur lesquelles il se base ne sont par ailleurs que partielles, son accès aux documents écrits étant drastiquement restreint, de même qu'il lui fût interdit de participer aux rassemblements et aux discours des responsables nazis. [...]
[...] L'auteur reconnaît son talent rhétorique à l'inverse d'A. Hitler qu'il définit comme un rhéteur qui asservit la langue, crie sans musicalité Mélange des registres : La LTI se fonde sur diverses sources d'inspirations. Ses principales semblent être le vocabulaire militaire, hérité de la Première Guerre mondiale ou encore le commentaire sportif. Dans le cadre du projet nazi de conquête et de rationalisation d'une société tout entière tournée vers la guerre, la présence d'éléments militaires dans les discours officiels semble évidente. [...]
[...] L'analyse de ces intellectuels juifs sur le sort qu'il leur a été réservé et leurs différentes manières de l'avoir vécu est capitale pour comprendre le régime nazi, à plus de soixante ans d'intervalle. La LTI fournit également un élément de réponse original à la diffusion du nazisme dans la société allemande. V. Klemperer écrit : Le nazisme s'insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s'imposaient à des millions d'exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente De plus, à la richesse culturelle du Régime de Weimar, succède la pauvreté et le prêt-à-penser spécifiques à Mein Kampf. [...]
[...] LTI, la langue du IIIème Reich Victor Klemperer Biographie de l'auteur : Victor Klemperer (né en 1881 à Landsberg, mort en 1960 à Dresde) est un philosophe et philologue allemand célèbre pour son étude de la linguistique nazie. Fils de rabbin, le judaïsme ne tient qu'une place mineure dans sa vie, se convertissant en 1912 au protestantisme, religion de son épouse Elsa. Spécialiste de la littérature française du XVIIIe siècle et Italienne, le régime hitlérien le destitue de sa chaire de professeur d'université en 1935. [...]
[...] De plus, la LTI se nourrit de métaphores sportives. On connaît le rôle du sport dans les régimes totalitaires, et il transparaît par exemple dans la langue utilisée pour rapporter les faits de guerre. Goebbels utilise alors la métaphore du match de boxe pour représenter l'incursion des troupes alliées sur le sol allemand par ces termes : Nous nous essuyons le sang des nos yeux afin d'y voir clair, et dès que commence le second round, nous sommes de nouveau solidement campés sur nos jambes quand bien même la situation dans les villes est catastrophique et la fin semble inévitable. [...]
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