« Le problème des générations est un problème important qu'il faut prendre au sérieux » affirmait déjà Mannheim . Pourtant, dans le champ de la sociologie, les approches générationnelles sont relativement peu visibles. C'est contre cet état de fait que Louis Chauvel, récemment aidé par le CPE , travaille depuis 1992. Il a soutenu sa thèse sur les inégalités générationnelles en 1997 , puis publié un livre sur le même sujet. Il est, depuis 1998, membre de l'Observatoire Sociologique du Changement. Le texte qui nous intéresse ici, intitulé « Social Generations, Life Chances and Welfare Regime Sustainability », est extrait de l'ouvrage Changing France édité en 2006.
Les objectifs de ce passage sont multiples. Conceptuellement, il s'agit de montrer l'intérêt de plusieurs notions : social generation, transitional socialization etc. Empiriquement et méthodologiquement, il s'agit d'analyser la distribution générationnelle du well being en France, démontrant ainsi l'existence d'une fracture générationnelle multiple. Enfin, ce texte s'inscrit dans une démarche comparatiste, dans la mesure où il confronte les tendances des régimes de welfare français et américain.
Après avoir mis en évidence les étapes de la démonstration de Chauvel (I), il faudra en évaluer les apports scientifiques en la replaçant dans le contexte de la sociologie des générations (II).
[...] Le texte qui nous intéresse ici, intitulé Social Generations, Life Chances and Welfare Regime Sustainability est extrait de l'ouvrage Changing France édité en 2006. Les objectifs de ce passage sont multiples. Conceptuellement, il s'agit de montrer l'intérêt de plusieurs notions : social generation, transitional socialization etc. Empiriquement et méthodologiquement, il s'agit d'analyser la distribution générationnelle du well being en France, démontrant ainsi l'existence d'une fracture générationnelle multiple. Enfin, ce texte s'inscrit dans une démarche comparatiste, dans la mesure où il confronte les tendances des régimes de welfare français et américain. [...]
[...] Voir en particulier les articles de Chauvel dans les grands quotidiens français : «Rien de sérieux n'a été entrepris en vingt in Libération, 1er février 2006 ; La France a sacrifié les jeunes depuis vingt ans in Le Monde mars 2006 ; classes moyennes, le grand retournement in Le Monde mai 2006. CHAUVEL, Louis, Evolution du système de stratification sociale et succession des cohortes : grandeur et décadence des générations dans la société française des Trente glorieuses à nos jours, Thèse de doctorat en Sociologie, Université de Lille I CHAUVEL, Louis, Social Generations, Life Chances and Welfare Regime Sustainability in P. D. CULPEPPER, HALL P. A. et B. PALIER (dir.), Changing France, The Politics that Markets Make, Palgrave Macmillan, Houndmills, Basingstoke, Hampshire p 12. ibid., p 29. [...]
[...] Dans une tradition ouverte par Esping-Andersen[15], Chauvel étudie les agencements sociaux qui caractérisent la France et les Etats-Unis, à l'aune de leur système de welfare. Cela permet de montrer empiriquement que, malgré les différences, le cas français de fracture générationnelle n'est pas unique. Néanmoins, un examen de la situation des pays scandinaves permettrait sans doute de montrer que ces inégalités ne sont pas totalement généralisables dans tout le monde développé. En tout cas, si un certain principe de responsabilité générationnelle[16] n'est pas respecté, on peut penser, avec Lester Thurow[17], que la lutte des générations remplacera celle des classes MANNHEIM, Karl, Le problème des générations, Paris, Armand Colin [trad. [...]
[...] CHAUVEL, Louis, Génération sociale et socialisation transitionnelle : Fluctuations cohortales et stratification sociale en France et aux Etats- Unis au XXe siècle, Mémoire d'habilitation à diriger des recherches p 27. RYDER, Norman B., The Cohort as a Concept in the Study of Social Change American Sociological Review pp. 843-861. Dans Le problème des générations, Mannheim parle de Generationenlage, littéralement : situation de générations Pour constituer une génération, il faut être né dans le même espace historico-social (MANNHEIM, Karl, op. cit. [...]
[...] La spécificité américaine réside dans le fait qu'à ces inégalités intercohortes s'ajoutent des inégalités intracohortes encore plus marquées. Concrètement, les jeunes pauvres sont de plus en plus pauvres, ceux des classes moyennes stagnent et les riches s'en sorte encore mieux que leurs aînés. Finalement, la question centrale est: will younger generation in France continue to sustain a system where their social condition is ever devaluated [ ] ? Will the American poor [ ] accept an even lower quality of life compared to the top? [...]
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