Les démocraties contemporaines sont en crise. Elles se cherchent, par conséquent, de nouveaux fondements. Ainsi, les formes classiques de la représentation politique survivent, mais leur légitimité tout comme leur efficacité déclinent. Les autorités représentatives sont remises en cause et leur pourvoir est rogné. On assiste à la fois à une perte de confiance envers les représentants du peuple et à une volonté du peuple de s'exprimer, de manifester son opinion en dehors des périodes électorales. Une distance s'est donc créée entre les élus et le peuple. Cependant, cette crise ne signifie pas la mort de la démocratie elle-même mais une évolution de cette dernière vers un renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision politique. Pourtant, la situation ouverte par l'élection présidentielle de 2007 semble offrir paradoxalement un démenti à ce constat. L'ambition de ce livre est, tout d'abord, descriptive mais elle est également politique et critique.
En 1960, la notion de démocratie participative est formulée pour la première fois de façon conceptuelle. Elle s'enracine dans les mouvements de contestations américains radicaux, qui donnent ses premières formulations théoriques. En France, l'idée d'une participation active des citoyens est promue par divers courants de la gauche non communiste. Dans les années 1960 et 1970, à travers l'action des GAM (Groupements d'action municipaux), ainsi que dans le discours des acteurs de l'époque, la participation est pensée comme un instrument de contestation du système politique. Ces premières expériences de démocratie participative sont issues d'un mouvement « ascendant » car portées par des mobilisations associatives. Après une éclipse dans les années 1980, il y a un renouveau du thème de la participation des citoyens dans les années 1990 mais qui résulte d'un mouvement « descendant » car les élus en son l'origine.
[...] En France, l'idée d'une participation active des citoyens est promue par divers courants de la gauche non communiste. Dans les années 1960 et 1970, à travers l'action des GAM (Groupements d'action municipaux), ainsi que dans le discours des acteurs de l'époque, la participation est pensée comme un instrument de contestation du système politique. Ces premières expériences de démocratie participative sont issues d'un mouvement ascendant car portées par des mobilisations associatives. Après une éclipse dans les années 1980, il y a un renouveau du thème de la participation des citoyens dans les années 1990, mais qui résulte d'un mouvement descendant car les élus en son l'origine. [...]
[...] La position de ces citoyens est donc délicate. Chapitre 2 : Les versions plurielles de l'idéal participatif Démocratie participative ou démocratie délibérative ? Les premiers théoriciens de la démocratie participative, dans le contexte américain des années 70 et 80, s'inscrivent clairement dans une filiation philosophique, qui est celle de Jean-Jacques Rousseau et de John Stuart Mill. Ils fondent leur démarche sur une critique de la représentation et font a contrario de l'engagement de chacun dans les affaires de la cité une condition de la liberté et de l'épanouissement individuels. [...]
[...] Les raisons d'une telle attention sont le fait que la maîtrise du cadre de la participation constitue un enjeu de pouvoir décisif, il importe qu'il puisse être négocié. Il importe également que les règles institutionnelles de la discussion, lorsqu'elles sont établies, soient exposées clairement, afin que chacun des interlocuteurs puisse prendre appui sur elles et les invoquer. Les formes matérielles comptent également, car il est évident qu'elles influent sur la nature même de l'échange. Le recours aux nouvelles technologies de l'information offre, par exemple, des possibilités que les modalités classiques de discussion en face à face ne permettent pas et qu'il convient d'explorer systématiquement. [...]
[...] Elle suppose aussi que l'on dispose de la liberté et du temps nécessaires. La marginalisation des groupes les plus défavorisés, absents des circuits de représentation politique traditionnels, mais aussi des dispositifs participatifs supposés les rapprocher du pouvoir, n'est pas sans conséquence. Le risque est bien celui d'une privatisation d'un espace public donné comme représentatif, au profit de quelques-uns, généralement des mieux dotés et des plus forts. Il est aussi celui d'une nouvelle forme de sélection politique, de l'émergence d' habitants professionnels censés parler au nom de l'ensemble de la population. [...]
[...] La question du statut de ces animateurs est fondamentale. Pour que l'institutionnalisation de la participation puisse entrainer des effets, il est essentiel que ces intermédiaires jouissent d'une indépendance réelle à l'égard de tous les autres acteurs en présence. L'autorité des animateurs est d'abord indispensable au crédit des instruments mis en place. Mais il convient aussi que puisse émerger, autour de la participation, ce que l'on pourrait appeler un pouvoir neutre sous la forme d'un acteur tiers, garant du bon déroulement des opérations de participation. [...]
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