Pierre Rosanvallon s'impose aujourd'hui comme l'un des plus importants penseurs français du politique.
Né en 1948, diplômé d'HEC, il commence sa carrière à la CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail) entre 1969 et 1976 où il dirige la revue « CFDT aujourd'hui ». Il s'engage au Parti socialiste à la fin des années 70 et souhaite doter la gauche française « d'une vraie culture de gouvernement ». Ainsi, il apparait comme l'un des principaux inspirateurs du projet socialiste réformateur en France.
Il renonce toutefois à une carrière politique pour entrer dans l'Université en 1978. Ses travaux le conduisent en 1983 à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), puis en 2001 au Collège de France où il y occupe une chaire en histoire moderne et contemporaine du politique.
En 1992, il crée avec le philosophe François Furet la Fondation Saint-Simon, dissoute en 1999. Ses travaux eurent un retentissement tel qu'il fut désigné comme l'un des plus marquants think tanks français.
[...] La démocratie en tant que moyen en soi et non en tant que fin pourrait probablement servir à une meilleure appréhension des demandes de la nation concernée pour y répondre au plus juste. [...]
[...] Chose faite pendant la révolution du Jasmin en Tunisie où suite aux insurrections de toutes natures un régime démocratique est mis en place ce qui donne place à des élections ; toutefois suite à ces élections le parti islamique radical est élu, l'expression de la volonté générale ne serait-elle pas un frein aux libertés individuelles ? La démocratie ne s'accomplirait-elle pas sous une forme d'oligarchie exacerbée, à l'instar de l'ecclésia à Athènes ? La démocratie est le pire des régimes, à l'exception de tous les autres (W. Chruchill), en ce sens, la démocratie ne se limiterait pas par ses propres actions ? Pierre Rosanvallon se montre toutefois optimiste en montrant que la démocratie gagne en se faisant moins instrumentale et plus politique en centrant les débats démocratiques sur les objectifs et non plus les moyens. [...]
[...] Une approche plurielle semblerait plus pertinente selon P.R. En effet, la démocratie serait un régime et une forme de gouvernement, une activité civique permanente et une forme de société qui auraient le pouvoir d'insister sous la garantie des droits fondamentaux et de l'égalité des conditions. Toutefois, la démocratie est en passe à une crise de confiance. Les citoyens n'ont plus foi en les institutions et recourent à un désintérêt de la chose politique par le biais d'un repli sur la sphère privée stimulée par l'individualisme. [...]
[...] En effet, P.R met en évidence des critiques faites à la démocratie comme le déclin de la capacité de l'Etat à intervenir efficacement ou la perte de la double légitimité, démocratique, élective et administrative. R.P met alors trois types d'institutions qui poussent au renouvellement de la démocratie : - Les autorités indépendantes (CSA, BCE) qui sont chargées d'assumer des fonctions utiles pour le bien public de façon impartiale, ce qui contribue à instaurer une dimension d'équité. - La Cour constitutionnelle qui borne le pouvoir des élus et aide à accroître l'influence de la société au sein de la politique. [...]
[...] - La légitimité de proximité qui trouve sa source dans les interactions directes entre les gouvernants et les citoyens, interactions qui sont censées garantir l'attention de l'action gouvernementale à la diversité des situations. Pierre Rosanvallon dénonce ce qui pourrait nuire à la démocratie, comme le néolibéralisme qui rend inutile et dangereuse la volonté politique ; le souverainisme qui considère le peuple comme un cloc préétablit ou encore la mondialisation qui transpose au niveau mondial les institutions démocratiques représentatives établies au niveau de la nation En ce sens, la démocratie serait-elle universalisable ? [...]
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