La légitimité démocratique : Impartialité réflexivité proximité, Pierre Rosanvallon, légitimité, institutions démocratiques, crise des subprimes, tensions politiques, crise mondiale, La Contre-démocratie, Alexis de Tocqueville, Karl Marx, Le sacre du citoyen, Le Peuple introuvable, La Démocratie inachevée, États-Unis, vote sanction, souveraineté, peuple, technique de décision, pouvoir populaire, liberté d'expression, clientélisme, France, pouvoir administratif, légitimité de réflexivité, Interstate Commerce Commission, raison constitutionnelle, légitimité de proximité, société civile, politique de présence, Nicolas Sarkozy, Abraham Lincoln
Cet essai de Pierre Rosanvallon a été écrit en 2008. Il s'inscrit dans le contexte de la crise économique dont on voit arriver les prémisses aux États-Unis et qui va toucher le monde entier. En effet, cette « crise des subprimes » a décrédibilisé les efforts mis en place pendant une dizaine d'années. Elle révèle les tensions politiques sous-jacentes au pouvoir. Cette crise mondiale remet aussi en cause les institutions démocratiques et la confiance du peuple dans celles-ci. Les politiques paraissent impuissants et n'ont pas de solutions pour résoudre ce problème. C'est pour cela que Rosanvallon a jugé nécessaire d'exposer les bases de la légitimité démocratique et d'émettre ses doutes quant aux différentes institutions mises en place depuis l'Antiquité.
[...] C'est ce que Pierre Rosanvallon s'attache à démontrer dans son essai La Légitimité démocratique : impartialité, réflexivité, proximité. Il aborde d'abord la légitimité démocratique d'un régime : elle existe si le régime est lié à l'établissement d'une démocratie. Rosanvallon indique ainsi que cela ne peut se faire que par une élection. En effet, il s'agit d'une technique de décision et de mise en exergue du pouvoir populaire et de sa liberté d'expression. L'auteur évoque alors le concept d'unanimité qui prévalait pour toute élection avant la mise en place de la majorité par son « adoption technique ». [...]
[...] Pour l'indépendance, Rosanvallon prend alors l'exemple des cités italiennes de la Renaissance qui recrutaient des dirigeants étrangers, des podestats, qui avaient pour fonction de gérer les affaires de la ville de manière la plus impartiale possible. Malheureusement, pour lui, il s'agit d'une « impartialité utopique » tel un juge qui aurait l'égal d'un pouvoir divin indépendant. Ainsi, l'impartialité correspond à une aspiration démocratique d'où la volonté politique d'établir davantage d'institutions indépendantes. Deuxièmement, Rosanvallon se tourne vers la « légitimité de réflexivité » de manière à compenser la démocratie électorale par la démocratie réflexive. Il y a alors une prise de conscience de la démocratie. [...]
[...] Rosanvallon enchaîne ensuite sur une critique de la « raison constitutionnelle » : la légitimité des juges, des institutions est remise une nouvelle fois en question. Vient alors la « légitimité de proximité » où l'auteur exacerbe le lien de confiance qui lie le pouvoir élu et les institutions indépendantes comme les cours constitutionnelles aux citoyens, détenteurs de la souveraineté. Les citoyens sont ainsi soucieux de la reconnaissance que l'on peut leur porter. C'est ce que l'auteur appelle « l'attention à la particularité » : chaque citoyen possède une spécificité et souhaite qu'elle soit reconnue par le plus grand nombre. [...]
[...] La presse l'exerce en partie, mais c'est Internet qui l'a véritablement révolutionné grâce à la facilité de mise en relation des citoyens. En conclusion, pour Rosanvallon, il existe un idéal historique entre les gouvernants, les tenants du pouvoir et les gouvernés, qui possèdent la souveraineté. On assiste pourtant à une séparation de la démocratie : les citoyens rejettent les bases de la politique dans l'objectif de « dépolitiser » la démocratie. Cela complique en effet cette notion, car le terme de démocratie demeure très vague. [...]
[...] Les définitions de la démocratie Dans ce texte, Pierre Rosanvallon précise les différentes définitions de la démocratie et la légitimité qu'elle tire de la souveraineté du peuple. La démocratie actuelle est une démocratie représentative qui repose sur les bases d'une légitimité forte des politiques (liée à l'élection) et de l'appareil administratif. Cette administration a justement la volonté d'exprimer une impartialité qui pourrait renforcer la cohésion sociale et le progrès. Mais, face à cette « double légitimité », Rosanvallon conceptualise le fait que la population perd confiance en ces deux institutions et qu'elle ne souhaite plus participer au débat politique et cherche des solutions pour résoudre ce manque de confiance. [...]
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