La laïcité et Jean Baubérot

Thèmes abordés

laïcité, Jean Baubérot, concept politique, Etat neutre, sécularisation

Résumé du document

Commission STASI (2004) : commission qui a précédé la loi sur l'interdiction du foulard.
La laïcité falsifiée : Baubérot dénonce la façon dont peu à peu nous définissons la laïcité, une définition bien différente de la laïcité historique. Cette laïcité historique repose sur 1789 (1792 : autorisation du mariage civil), elle repose sur les lois Ferry (1880) et sur la loi de 1905. Le concept de laïcité est un concept politique : c'est du domaine politique ; il s'agit d'organiser le pouvoir. La laïcité, c'est selon Baubérot et Buisson (philosophe proche de Ferry, Clémenceau, Jaurès), « la laïcité c'est la situation d'un Etat neutre entre tous les cultes, indépendant de tous les clergés, dégagé de toute conception théologique ». Ainsi, la Grande-Bretagne actuelle n'est absolument pas neutre, contrairement à la France qui n'a plus de religion officielle de 1905. C'est une façon d'introduire l'égalité de tous les Français devant la loi et la liberté de tous les cultes. Ferry explique en 1882 que l'école doit être neutre « la liberté de conscience dût-elle être n'offensée que dans une seule conscience mérité qu'on fasse une loi pour empêcher cette offense » : il explique que la laïcité permet de faire exister la liberté de conscience.

Extraits

[...] Aujourd'hui, pour Baubérot, il y a confusion entre laïcité et sécularisation : ce n'est pas parce qu'on est dans un état laïque qu'il y a une baisse de la religion. Ainsi, la loi Veil, la loi pour le mariage pour tous et l'euthanasie sont des progressions de la laïcité comme progression de liberté de conscience. De plus, la loi de 1905 dit que la religion est une affaire privée, pour l'opposer à l'affaire publique. Baubérot dénonce le fait que certain affirme que la religion doit rester à la maison. [...]

[...] Le gallicanisme régit la gestion du religieux en France, c'est une tradition hérité du XIV° siècle et Philippe le Bel. Il est fondé par trois points : le pouvoir politique a le droit d'intervenir dans les affaires ecclésiastiques ; l'Eglise catholique française est autonome par rapport à Rome ; le pouvoir politique a un devoir de protection, s'il y a par exemple des hérésies. Cependant, Napoléon, va poser en 1801 un accord avec le pape, un concordat, et on va définir les cultes reconnus, lesquels sont les cultes catholiques, israélites et protestants. [...]

[...] La laïcité a été décidée pour donner plus de liberté aux catholiques. La République assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes [ ] sous les seules restrictions d'un ordre public démocratique : par l'article premier la loi de 1905, l'Etat abandonne le droit de contrôle de l'Etat politique sur la religion. La République ne reconnait, se salarie et ne subventionne aucun culte : par l'article second de la loi de 1905, l'Etat ne reconnait plus aucun culte ; cependant, l'Etat a toujours le devoir de l'entretien des lieux de cultes. [...]

[...] La liberté religieuse n'est qu'incluse dans la liberté de conscience. Cela veut dire que par cette liberté de conscience, je peux choisir une philosophie non religieuse ou l'athéisme. La liberté de culte, c'est la garantie de pouvoir pratiquer individuellement et collectivement sa religion. Dès lors, la liberté de culte est une liberté collective. Par la loi de 1969, les établissements doivent respecter la liberté de conscience des élèves. Le but d'un état laïc c'est la poursuite et a recherche d'une liberté de conscience. [...]

[...] Le concept de laïcité est un concept politique : c'est du domaine politique ; il s'agit d'organiser le pouvoir. La laïcité, c'est selon Baubérot et Buisson (philosophe proche de Ferry, Clémenceau, Jaurès), la laïcité c'est la situation d'un état neutre entre tous les cultes, indépendant de tous les clergés, dégagé de toute conception théologique Ainsi, la Grande-Bretagne actuelle n'est absolument pas neutre, contrairement à la France qui n'a plus de religion officielle de 1905. C'est une façon d'introduire l'égalité de tous les Français devant la loi et la liberté de tous les cultes. [...]