L'axe directeur du livre [Jihad, Gilles Kepel] est une analyse du mouvement islamiste des années 1920 jusqu'au 11 septembre 2001 dans le monde arabe (ici les pays du Maghreb jusqu'au Pakistan, Iran et Afghanistan inclus). Articulée autour de la question fondamentale des causes de la réussite de l'islamisme dans un nombre très limité de pays et de son échec dans d'autres, cette analyse est contextualisée à la fois temporellement et géographiquement. Temporellement d'abord, au gré des données nouvelles qui poussent les mouvances islamistes à se redéfinir constamment, mais surtout au travers d'un plan marquant une césure nette entre une phase d'expansion de l'islamisme et une phase de déclin. Géographiquement ensuite, selon les différentes cultures politiques et religieuses et les différents régimes auxquels les islamistes doivent faire face dans les différents pays arabes, et qui font l'objet de commentaires séparés ici sans pour autant êtres détachés d'une perspective globale.
[...] En définitive, l'Irak, entièrement façonnée par la Grande-Bretagne en 1921, n'a jamais réussi à trouver son unité tant politique que sociale et doit faire face à un délitement complet de ses mouvances et de ses groupes sociaux. Dans ce contexte, il semble extrêmement délicat pour la coalition anglo-américaine de reconstruire la nation irakienne selon les schèmes et les valeurs des démocraties libérales conformément au projet exprimé par les États-Unis. [...]
[...] Jihad, de Gilles Kepel et La question irakienne, de Pierre-Jean Luizard Fiche de lecture 1 : Gilles Kepel, Jihad L'axe directeur du livre est une analyse du mouvement islamiste des années 1920 jusqu'au 11 septembre 2001 dans le monde arabe (ici les pays du Maghreb jusqu'au Pakistan, Iran et Afghanistan inclus). Articulée autour de la question fondamentale des causes de la réussite de l'islamisme dans un nombre très limité de pays et de son échec dans d'autres, cette analyse est contextualisée à la fois temporellement et géographiquement. [...]
[...] Le président Bush décide néanmoins de ne pas terminer le travail, laissant la Garde républicaine écraser dans le sang un soulèvement massif de l'opposition en 1991. Il subira longtemps les critiques du parti républicain pour avoir laissé Saddam Hussein au pouvoir, ce qui explique en partie l'initiative de son fils en 2003 sous prétexte d'une identification d'armes de destruction massives dans le pays (dont on sait aujourd'hui qu'il s'agit tout du moins d'une erreur de la CIA). Entre temps, les États unis, qui soit surveillaient soit pilonnaient le pays, étaient devenus un partenaire indispensable tant pour le régime baasiste que pour une opposition divisée et en exil. [...]
[...] Dérive qui aboutit aux attentats du 11 septembre, provocation frappante destinée à entraîner une réplique occidentale en Afghanistan de manière à bâtir une nouvelle solidarité panislamique avec les victimes afghanes qui en naîtraient. Fiche de lecture 2 : Pierre-Jean Luizard, La question irakienne L'objectif fondamental de cet ouvrage est la mise en perspective de l'actualité immédiate sur les événements d'Irak (guerre engagée par les Etats-Unis en avril 2003 et tentative de pacification du pays encore aujourd'hui) avec l'histoire de la politique irakienne. C'est après une conquête longue et difficile qui fait plus de 100000 morts que les Britanniques modèlent cette nouvelle nation sur les décombres de l'Empire Ottoman. [...]
[...] Le coup d'État de 1958 met fin à la monarchie hachémite et proclame la république, laissant espérer une réconciliation entre l'État et le peuple. Mais, tirant parti de la profonde instabilité politique et du manque d'assise populaire qui caractérisent le régime, le parti Baas, largement dominé par des sunnites issus de quelques clans régionaux, élimine ses rivaux jusqu'à instaurer un pouvoir incontesté. S'ensuit une impitoyable persécution des mouvances sociales ou politiques non contrôlée par le raïs avec notamment la soumission ou l'anéantissement du parti communiste, des structures sociales et religieuses chiites et des nationalistes kurdes ou tout simplement non- baasistes. [...]
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