Cet ouvrage se propose d'étudier la chose politique sous l'angle de l'antagonisme entre couples de notions ; en effet la politique est plus une « conjonction irréductible des contraires » qu'une démarche didactique. Cette étude se fondera tant sur les grands textes de la science politique que sur l'Histoire.
Contrairement à l'idée reçue, la notion d' « individu » n'est pas une invention du libéralisme, mais apparaît au Moyen Âge et à la Renaissance.
Qu'est-ce que l'individu, au sens politique ? Janet Coleman définit l'individualisme comme a) un espace autonome d'affirmation de soi ; b) la reconnaissance du caractère unique et de l'autonomie morale de la personne humaine ; c) l'octroi d'un statut public à l'individu-citoyen. L'individu se profile donc déjà au Moyen Âge, avec la reconnaissance par les théologiens de l'autonomie morale des hommes (autonomie morale qui ne permet pas, cependant, de contester le caractère alors absolu des valeurs de Bien et de Mal.)
Cependant pour que cette liberté intérieure trouve une expression politique, il faut une société d'individus. Le protestantisme (la lecture individuelle de la Bible) a ouvert les portes de l'individualité ; travail de subversion repris par Descartes, Hobbes, Locke et Rousseau, qui établissent leurs systèmes philosophiques en se basant sur l'individu.
A présent que l'individu a triomphé, on se demande de façon récurrente si l'individualisme peut être un danger pour la cohésion sociale. Le libéralisme protège la figure de l'individu, tandis que le républicanisme à la française privilégie celle du « citoyen », de l'individu conscient du bien public. Enfin, le courant démocrate affirme le concept de l'électeur compétent.
[...] Si le pouvoir et la domination sont indépassables en politique, on peut se demander s'il existe vraiment des révolutions politiques : ne fait-on pas que passer d'une structure de domination à une autre ? - Le pouvoir peut être séparé, divisé (séparation des pouvoirs en démocratie) ou fusionné (incarné par un seul homme ou Parti, dans le totalitarisme.) Le libéralisme et la question de l'Un : séparation et représentation - La société est divisée, la politique garantit sa cohésion. - Le fondement du libéralisme, c'est la distinction public-privé (cf. [...]
[...] L'Etat est souverain en ce que lui seul peut désigner l'ennemi. Dès lors, le libéralisme, qui vise à pacifier au maximum les conflits, est impolitique. Chapitre VI. Vérité et opinion - L'arrachement du politique au religieux est considéré comme l'acte fondateur de la modernité. - On oppose le sujet ancien, dépendant de et constitué par un ordre social, et l'individu moderne, indépendant de et constitutif de l'ordre social qu'il invente et dont il n'est l'obligé qu'à la mesure de son consentement. [...]
[...] - Paradoxe du représentant : le représentant a tout le pouvoir, pourtant son autorité n'est que commise. Paradoxe du représenté : c'est un être politiquement passif, mais qui est pourtant à l'origine du pouvoir. - On parle d'Etat souverain (forme permanente du politique), et de gouvernement représentatif (forme mouvante du politique.) - Les idéologies intégralistes ne partagent pas les mêmes présupposés libéraux, liant gouvernement et représentation. Les marxistes-léninistes refusent le parlementarisme bourgeois et prônent une révolution violente visant à l'instauration de la dictature du prolétariat, première étape vers une société sans classes. [...]
[...] - On a donc une opposition entre l'égalité des Anciens, métaphysique, subordonnée à la différence et ordonnée à la vérité du tout (l'ordre social), et l'égalité des modernes, physique, subordonnée à l'indifférence et ordonnée à la liberté de la partie (l'individu.) - Le caractère physique de l'égalité a été posé par Hobbes : il consiste en ce que tous les hommes peuvent se nuire mutuellement de façon égale. Chez Locke, l'égalité devient le fondement de la liberté. - Pour Tocqueville, l'égalité des conditions (absence de classes sociales trop différenciées, possibilité d'ascension sociale) est caractéristique de la vie en démocratie. L'égalité entre les Hommes renvoie chaque individu à se créer une identité singulière. [...]
[...] - Dernier critère : le totalitarisme substitue l'autorité à la domination. En effet, l'autorité suppose que soit conservée la liberté de ceux qui obéissent . Conclusion - Si l'on considère que le politique est la mise en relation d'individus posés comme égaux dans un vivre-ensemble non contraint, le totalitarisme se trouve à la marge du politique. - Faut-il renier toute idéologie, ou suivre le précepte wéberien de conjuguer éthique de la conviction et éthique de la responsabilité ? Chapitre IV : Intérêt et volonté - La modernité politique se définit comme un ordre politique fondé sur la raison et l'intérêt, contre toute transcendance. [...]
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