Si les français semblent de plus en plus sensibles à l'idée d'une classe politique corrompue (cf sondage CEVIPOF) c'est sans doute le résultat d'un travail d'acteurs qui ont contribué à exposer sur la place publique ces affaires de corruption ?
C'est du moins l'hypothèse que développe le livre sous la direction de Jean-Louis Briquet et Philippe Garraud, Juger la politique, Entreprises et entrepreneurs critiques de la politique. Cet ouvrage, qui reprend treize interventions d'une table ronde, met en avant le rôle des acteurs dans le dévoilement des affaires.
Nous composerons cet exercice en trois parties, les deux premières tenteront de résumer les différents articles du livre, en s'intéressant plus exactement d'une part à l'espace juridique et d'autre part aux espaces annexes qui font émerger, et reprennent les critiques. Enfin la troisième partie tentera d'aller plus loin, ou plus exactement de relever les points qui font défauts à l'ouvrage.
[...] Les mutations de l'institution judiciaire Philippe Garraud fait l'hypothèse que l'absence de sanction pénales et judicaires est liée à l'inaction de la justice et non à l'absence de fraudes. La clef de cette évolution semble être le rejet de l'intériorisation historique de la dépendance envers le pouvoir politique. C'est en particulier la procédure judiciaire qui favorise l'immixtion du politique, notamment par le poids hiérarchique du garde des sceaux sur le parquet[3]. A partir de la seconde moitié du XXème siècle une mutation des institutions juridiques va s'opérer. [...]
[...] Plus exactement comment ces individus perçoivent-ils leurs actions, pourquoi le politique accepte le clientélisme[10] ? Ou encore pourquoi malgré l'opinion défavorable envers la corruption, certains électeurs continuent de demander de l'aide à leurs élus ? Ou enfin pourquoi les fonctionnaires[11] ne s'opposent-ils pas à ces pratiques ? Mais ces questions relèvent probablement d'un autre livre. Enquête du CEVIPOF portant sur les opinions des français vis-à-vis de la corruption. Ainsi selon les chiffres repris, plus de des sondés considèrent que les «élus et dirigeants politiques sont plutôt corrompus»[2]. [...]
[...] Mais progressivement les condamnations furent plus légères, en particulier envers les européens. En réaction De Gaulle institua un nouveau tribunal, le Haut tribunal militaire, dans lequel il nomme des proches et en attend des condamnations plus fortes. L'accusation du Général Salan est pourtant l'occasion d'un revirement de situation, le procès devient une tribune politique qui marquera la fin de l'union nationale derrière le président et sa politique algérienne. Malgré un pouvoir politique fort les juges tendent vers cette indépendance, portés par des soutiens divers. [...]
[...] Anticor est une association transpartisane (droite et gauche) créée en juin 2002 regroupant des élus de toutes tendances politiques décidés à combattre la corruption et à réhabiliter la politique. Alain Garrigou, Le boss, la machine et le scandale. La chute de la maison Médecin, Politix v n 17, pp. 7-35 Cesare Mattina, Mutation des ressources clientélaires et construction des notabilités politiques à Marseille (1970-1990), Politix, p.129-155. Une piste de réflexion : Jean-Louis Rocca, La confusion des devoirs. Corruption et bureaucrates en Chine à la fin de l'Empire et dans les années 1980, RFSP v 44, pp. [...]
[...] Or dans un exemple inverse Jean Louis Briquet, étudiant le procès Andreotti, confirme l'importance des soutiens. Il relève que bien qu'au début l'action des juges était interprétée favorablement comme la dénonciation de l'ancienne république, à la mise en cause du système présent, la situation devint défavorable pour les juges. La présence de soutiens, d'alliés est facteur clef dans la reconnaissance en tant qu'entreprise de moralisation du politique. b . qui ne remettent pourtant pas en cause l'indépendance de la justice Les deux exemples suivants montrent que même dans des situations extrêmes où la justice fait office de bras armé du pouvoir politique, les magistrats arrivent à garder une certaine indépendance. [...]
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