Contrairement à l'approche Wéberienne classique, Jean Joana va, dans l'article intitulé « L'invention du député Réunions parlementaires et spécialisation de l'activité politique au XIX ème siècle » paru dans Politix en 1996, étudier la professionnalisation politique à travers l'activité parlementaire en elle-même.
Ainsi, la création des réunions parlementaires qui vont, peu à peu, s'institutionnaliser au XIX ème siècle signale le passage d'un système parlementaire basé sur une non homogénéisation des pratiques associées au mandat à un système codifié et réglé. (I) Plus encore, l'auteur analyse le lien entre l'ordre politique et l'ordre social. (II)
[...] Les parlementaires passent alors de plus en plus de temps aux réunions pour accroître leur visibilité. Ils doivent connaître leurs dossiers Le travail parlementaire, au sein des commissions par exemple, engendre une spécialisation des représentants de la Chambre. Même si les notables ne vivent pas DE la politique ils y consacrent un temps non négligeable. A ce sujet, l'auteur parle de proto professionnalisation II. Pour autant, la coupure qui s'opère entre l'ordre politique et l'ordre social est à nuancer En effet, le personnel notabiliaire va, peu à peu, reprendre les nouvelles techniques introduites par les professionnels. [...]
[...] Ainsi, les réunions ont souvent à leur tête une personnalité qui désire obtenir un portefeuille. On peut ici citer la Réunion Piet. De plus, l'auteur donne alors l'exemple de Béraud pour qui la participation aux débats parlementaires ainsi que le talent d'orateur ne sont pas nécessaires. Cependant, les comportements des députés vont changer. En même temps que la Chambre s'autonomise et gagne en pouvoir, la participation aux réunions parlementaires augmentent. La présence à une réunion devient un véritable enjeu. En effet, le statut de député leur permet d'obtenir un crédit politique à l'extérieur de la Chambre et, notamment, envers les électeurs. [...]
[...] Jean JOANA, L'invention du député Réunions parlementaires et spécialisation de l'activité politique au XIXème siècle Contrairement à l'approche Wéberienne classique, Jean Joana va, dans l'article intitulé L'invention du député Réunions parlementaires et spécialisation de l'activité politique au XIXème siècle paru dans Politix en 1996, étudier la professionnalisation politique à travers l'activité parlementaire en elle-même. Ainsi, la création des réunions parlementaires qui vont, peu à peu, s'institutionnaliser au XIXème siècle signale le passage d'un système parlementaire basé sur une non homogénéisation des pratiques associées au mandat à un système codifié et réglé. [...]
[...] Néanmoins, la confusion entre le politique et le social qui existait au début du XIXème siècle va perdurer. Ainsi, les députés juxtaposent l'action collective et publique au sein des chambres au démarchage et au courtage individualisés et officieux qui formaient, jusque là, l'essentiel de son activité Les deux registres d'action demeurent. Joana s'inscrit donc dans la lignée d'auteurs tels que Phélippeau et Garrigou[3] qui ne pensent pas qu'au XIXème siècle il soit possible de parler d'une fin des notables pour reprendre le titre de l'ouvrage de Daniel Halévy. [...]
[...] Jean Joana[1] voit le salon comme un lieu d'apprentissage mondain. Il y aurait donc assimilation entre le savoir vivre et le savoir faire politique. Néanmoins, face à l'arrivée de nouvelles couches sociales s'opère une professionnalisation. Pour faire face à la concurrence, les notables sont obligés de s'adapter. Il y aurait donc, dès cette période, une coupure entre l'activité politique d'un côté et la sphère sociale de l'autre. Ainsi, on va donner de plus en plus de valeur à l'action collective. [...]
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