Partisan de l'absolutisme, témoin des guerres de religion, de la St Barthélemy (1572) et d'une certaine radicalisation, dans laquelle la monarchie est attaquée aux deux extrêmes, Bodin opère un tournant absolutiste où il s'attache à renforcer et à définir clairement les prérogatives du souverain. Il cherche à renforcer l'autorité de l'Etat face aux factions qui déchirent la France, et notamment l'autorité du Roi, symbole de l'unité du royaume dans un contexte de polémique entre protestants et catholiques. Il y a ainsi eu la création de la Ligue catholique, alliance des princes de sang contre les huguenots et contre le Roi Henri III. Le but de Bodin par cet ouvrage s'inscrit dans un contexte, souci militantiste.
Bodin cherche dans la République (1576) à poser une théorie abstraite de la puissance politique, théorie qui se base comme nous le verrons d'abord sur le concept de souveraineté. Nous verrons ensuite comment cette souveraineté se met en pratique, et pour quel type de souveraineté prend parti Bodin. Enfin, il s'agira de mettre en évidence que c'est par la loi que se déploie l'autorité du souverain, mais que cela ne veut pas dire qu'il dispose de tous les droits.
Cette analyse se basera sur les points essentiels du texte que je discuterai pour voir plus en détail où veut aller Bodin, et ce pour quoi il prend parti.
[...] Transition : si cette souveraineté est inhérente à toute communauté politique, comment Bodin met-il ce concept en pratique ? Comment la souveraineté se déploie-t-elle dans le champ politique ? II) Différenciation entre souveraineté et puissance - La souveraineté est une puissance absolue et perpétuelle : C'est la phrase la plus importante pour définir précisément la souveraineté, qui est ainsi vue comme perpétuelle et sans partage. - Principe essentiel: l'exécutif n'est qu'un mandat, assigné, délégué par le souverain. Ce dernier peut toujours révoquer le dépositaire de la puissance. Alors, le mandataire ponctuel redevient un simple sujet. [...]
[...] La famille, comme la république, n'a qu'un maître. De plus, ce n'est vraiment que dans la monarchie que la souveraineté absolue peut prendre forme. C'est une question d'efficacité. En effet, pour Bodin, il est clair que les risques de désordre, de mésentente sont beaucoup plus importants dans une démocratie ou aristocratie. La monarchie royale est la meilleure car elle reflète l'ordre de la Nature. Il faut un chef et s'y tenir. Transition : de quelle manière s'illustre pratiquement cette détention de la souveraineté ? [...]
[...] Cette souveraineté n'est pas sans limites morales, n'est pas arbitraire (elle exige des conseils et des «états généraux pour corporations, c'est-à-dire des intermédiaires), c'est dans cet espace que se développe un pluralisme et la chaîne sociale. Mais tous ces intermédiaires ne doivent pas s'arroger de pouvoir de décision, monopole du souverain. C'est grâce à l'indivisibilité du pouvoir du souverain que l'harmonie peut être atteinte. - Le souverain n'a aucun contrat avec le peuple, sinon ça ne serait pas une vraie souveraineté. [...]
[...] Le but de Bodin par cet ouvrage s'inscrit dans un contexte, souci militantiste. Bodin cherche dans la République (1576) à poser une théorie abstraite de la puissance politique, théorie qui se base comme nous le verrons d'abord sur le concept de souveraineté. Nous verrons ensuite comment cette souveraineté se met en pratique, et pour quel type de souveraineté prend parti Bodin. Enfin, il s'agira de mettre en évidence que c'est par la loi que se déploie l'autorité du souverain, mais que cela ne veut pas dire qu'il dispose de tous les droits. [...]
[...] Nous reviendrons sur cette importance de la loi par la suite. - C'est une souveraineté indivisible absolue au sens de sans partage La souveraineté de Bodin (qu'elle soit monarchique, aristocratique, démocratique, en effet Bodin montre que différentes formes d'Etat et par conséquent de gouvernement peuvent exister. Il n'exprime que plus tard sa préférence) travaille déjà pour le Roi de France: elle élimine la solution concurrente de gouvernement mixte (défendue par Aristote, Platon, Machiavel, avec le mélange des 3 formes classiques de gouvernement). [...]
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