Jacques Rupnik, né à Prague et aujourd'hui chercheur au Centre d'Etudes et de Recherches Internationales de Sciences-Po, a en grande partie basé ses recherches sur la transition démocratique en Europe de l'Est et sur les relations de cette région post-communiste avec le reste de l'Europe et plus largement avec l'Ouest. Il a de fait été chercheur associé au « Russian Research Center » à l'université de Harvard de 1974 à 1975, spécialiste de l'Europe de l'Est au BBC World Service de 1977 à 1982, et professeur à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris de 1982 à 1996. Parallèlement, de 1990 à 1992 il a été le conseiller du président tchèque Vaclav Havel. Enfin, J. Rupnik a été directeur exécutif de la Commission Internationale pour les Balkans à la « Carnegie Endowment for International Peace » de 1995 à 1996.
J Rupnik est par ailleurs l'un des directeurs de la revue Transeuropéenne, et notamment l'auteur de : Le nouveau continent (1986), L'Union européenne : ouverture à l'Est (1994) Unfinished Peace (1996), ou encore Les Balkans, paysage après la bataille (1996).
Au travers de son ouvrage L'Autre Europe, crise et fin du communisme, Jacques Rupnik procède à une étude du communisme non pas tel qu'il a été perçu en Occident ou vécu en URSS mais tel qu'il a été subit et démantelé en Europe centrale et de l'Est. En revenant sur la culture politique de cette Europe, il explore la réalisation particulière dans cette zone du totalitarisme communiste unitaire dans son essence mais pourtant bien différent selon les pays concernés.
[...] Si l'image de la Russie est sensiblement différente dans les pays de cette zone, il n'en demeure pas moins que pour ces derniers le communisme est un système imposé par l'extérieur, à savoir l'URSS culturellement étrangère et oppresseur voire même primitive, asiatique, brutale et autoritaire aux yeux des polonais ou des hongrois. À partir de Yalta se fonde, selon l'auteur, le péché originel le mythe fondateur d'une Europe divisée par les trois Grands. En réalité, la Déclaration sur l'Europe libre ne fait aucunement mention d'une division du continent. Yalta n'est autre chose qu'une tentative tardive à défaut d'être fructueuse pour limiter les dégâts (p. 93) causés à Téhéran un an auparavant. [...]
[...] La terreur au nom du soleil rayonnant du socialisme atteint son apogée entre les années 40 et 50 avec l'instauration de purges permanentes contre les non communistes ( en Bulgarie) afin de susciter la peur et rééduquer les masses. Mais rapidement cette terreur s'étend au parti même : on dénombre membres disparus de 1948 à 51 et après 1968 en Tchécoslovaquie million en Pologne après 1981. Les grands procès anti-titistes se multiplient à l'image de L. Rajk dont les extravagants aveux d'un complot occidental impérialo-titiste visant à renverser le régime hongrois furent extorqués par un mélange de torture et de chantage psychologique (p. 156). [...]
[...] L'auteur insiste par ailleurs sur le rôle joué par le parti lui-même dans sa désintégration. De fait, dès 1968, les croyants en l'Eglise communiste étaient des plus rares, c'est pourquoi un socialisme à visage humain tentant de sauver les vestiges de l'empire a fait jour. Mais cette dernière tentative de redonner un second souffle au communisme par Dubcek s'est avérée être un échec car les réformes par le haut ne suffisaient plus. De même, le pluralisme socialiste des réformistes ayant remplacé Kadar, remercié après 30 ans de bons et loyaux services, a échoué. [...]
[...] Au travers de son ouvrage L'Autre Europe, crise et fin du communisme, Jacques Rupnik procède à une étude du communisme non pas tel qu'il a été perçu en Occident ou vécu en URSS mais tel qu'il a été subit et démantelé en Europe centrale et de l'Est. En revenant sur la culture politique de cette Europe, il explore la réalisation particulière dans cette zone du totalitarisme communiste unitaire dans son essence mais pourtant bien différent selon les pays concernés. Tout au long de son ouvrage, Jacques Rupnik nous propose une intéressante relecture de la période débutant au lendemain du second conflit mondial et se terminant par l'effondrement du bloc soviétique en se focalisant sur l'Europe de l'Est en tant que sujet de sa propre histoire. [...]
[...] En ce qui concerne la société civile, la majorité des écrivains, tout comme une partie de la population, ont adhéré au communisme du fait du projet humain du communisme. Mais rapidement, ils ont été déçus, et si de 1956 à 1968 ils ont dénoncé les crimes staliniens au nom de l'idéal socialiste a marqué le renoncement définitif à ces valeurs. Ainsi s'est développé au sein de la jeune génération un fort ressentiment contre le militarisme et la tutelle idéologique imposée par Moscou. [...]
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