La crise du militantisme devrait être requalifiée en crise du 'militantisme partisan' (I), notion qui englobe l'engagement dans les partis politiques et les organisations syndicales, afin de saisir plus justement les évolutions qui se produisent depuis quelques années. On pourra alors mieux observer le phénomène du passage de l'engagement à la mobilisation (II), qui illustre parfaitement l'évolution de la notion de militantisme. Un phénomène constitutif de l'apparition d'un 'nouveau militant', bien souvent ignoré par ses prédécesseurs, comme le constate Jacques Ion
[...] Le moteur de l'action collective réside par conséquent dans l'octroi d'avantages spécifiques à l'action ou, a contrario, dans la pénalisation du refus de participer à l'action collective entreprise. Ainsi, les partis politiques encouragent leurs militants avec un ensemble de responsabilités "honorifiques" récompensant leur dynamisme. Mais Mancur Olson délaisse -volontairement- des pans entiers de la "motivation partisane". Motivations mises en lumière par Philippe Braud. Philippe Braud distingue ainsi trois "catégories d'avantages" stimulant le militantisme[3]. La première est d'ordre matériel : l'action militante peut permettre de garder ou obtenir un emploi, ou cacher une ambition carriériste. [...]
[...] Ibidem. Ibidem. [...]
[...] Jacques Ion, La fin des militants ? Dans son ouvrage La fin des militants ? paru en 1997[1], Jacques Ion mène une étude sur la crise du militantisme, phénomène devenu récurrent en science politique depuis quelques années. L'extrait présenté ici analyse le discours de deux anciens responsables d'une confédération syndicale, pour le moins désabusés de constater que leurs propres enfants ne suivent pas les traces de leurs parents. Car les militants d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui. Pourtant, il serait erroné de conclure d'emblée qu'ils sont simplement moins nombreux. [...]
[...] Il existerait donc une évolution du militantisme, vers des formes plus directes et spontanées. C'est cette même conception que défendent Pascal Perrineau dans "L'engagement politique, déclin ou mutation et Jacques Ion dans "La fin des militants Une seconde analyse conjoncturelle déduit l'évaporation des militants de l'expression de la fin de l'ère des idéologies. Ainsi, les militants deviennent plus nomades qu'autrefois, et semblent également moins coupés des réalités sociales. Ce "nouveau militant" paraît mois impliqué que son ancêtre dans le sens où il parvient mieux à concilier son activité politique avec sa vie professionnelle et familiale. [...]
[...] Philippe Braud conclut avec l'idée que les motivations militantes dépendent également du sujet et surtout de la conjoncture. On observe ainsi, depuis la décennie 80, d'importantes évolutions conjoncturelles explicatives de la crise du "militantisme partisan". Les évolutions conjoncturelles depuis les années 80 Depuis les années 80, on note une sensible diminution du nombre d'adhérents, et donc du nombre de militants, au sein des formations politiques. Ce phénomène est expliqué par diverses analyses. La première repose sur l'affirmation d'une transformation des valeurs de la société. [...]
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