L'occident a tendance à voir dans l'effervescence actuelle du monde islamique les signes annonciateurs de lourdes menaces pour la paix et la sécurité économique des nations concernées. Or, en réalité, il s'agit essentiellement de réactions de défense devant le modernisme, en tant que corollaire de l'impérialisme politique, économique et culturel de l'Occident. Contestation de la civilisation occidentale pour ce qu'elle représente de symboles d'aliénation. D'où la quête permanente de l'authenticité (ressourcement dans la foi et la culture islamique) à travers un discours de type fondamentaliste ou intégriste.
L'aire géopolitique et culturelle de l'islamisme est vaste. Plus d'un milliard d'hommes qui reviennent au premier plan. Depuis les années 50-60, ils ont émergé de l'ère coloniale. Beaucoup de pays musulmans en crise de croissance, mais aussi en quête d'une identité, d'une stabilité politique, d'un équilibre socioculturel.
[...] Dès 1917, la GB dévoile les véritables objectifs de sa politique au Proche-Orient : mainmise sur la Palestine et la Mésopotamie pour s'assurer le contrôle des Lieux saints (Jérusalem), la coopération du sionisme international et la maîtrise des champs pétrolifères de l'Irak (rapport de M. Sykes de juin 1916 : essentiels pour la puissance [ . ] de la GB Cette stratégie suppose l'indispensable coopération des Arabes, à commencer par le chérif Hussein roi du Hedjaz depuis le 1er janvier 1917), dont les intérêts sont désormais liés à ceux de la GB. La coalition anglo-arabe contraint rapidement les Turcs à évacuer la Palestine et la Syrie. [...]
[...] Un des rares souverains musulmans du 20e S. à avoir si complètement incarné la conscience de la nation. Les épreuves de sa déposition et de son exil (1953- 1955) ont pour effet de ressouder l'union nationale autour de son nom (symbole du Maroc en lutte pour son indépendance). Coup de force du 23 août 1953 contre sa personne : défi à la nation marocaine et injure à l'Islam nov : retour au pouvoir. Figure quasi légendaire du roi "sans peur et sans reproche". [...]
[...] En Inde, les élites musulmanes sont trop absorbées dans la lutte politique pour le statut futur de leur communauté. Par conséquent, seul le courant réformiste orthodoxe est de nature à rallier les suffrages, en tant qu'il représente la voie moyenne, illustrant de ce fait la vocation originelle de la Communauté. La décolonisation 2e Guerre mondiale : accélération du processus de libération à travers le monde musulman. Indépendance de la plupart des pays musulmans colonisés ou sous tutelle étrangère Indonésie 1957 Malaisie 1946 Syrie, Liban, Jordanie 1958 Guinée 1947 Pakistan 1960 Mauritanie, Mali, Niger, Sénégal, Somalie, Tchad 1951 Lybie (Nigéria, Cameroun, Côte-d'Ivoire, Togo) 1955 Soudan 1961 (Sierra Leone, Tanzanie) 1956 Maroc, Tunisie 1962 Algérie Fin de La Nuit coloniale (F. [...]
[...] La Commission King-Crane. Envoyée de Paris par Wilson pour recueillir les vœux des populations en Syrie, Palestine (et Mésopotamie) avant qu'il ne soit statué sur leur sort à la Conférence de la Paix. Enquête pendant 6 semaines (mai-juillet 1919). Conclusions : accent sur l'opposition unanime des Arabes à l'immigration juive et aux projets de tutelle européenne sous quelque forme que ce soit. Rapport King-Crane classé. La fin des illusions. Traité de Versailles (23 juin 1919) : les Arabes font les frais de la paix des vainqueurs Conférence de San Remo (19-26 mai) : légalisation des arrangements territoriaux précédemment conclus entre le F et la GB (notamment leurs engagements en faveur des Juifs) donnant satisfaction aux Puissances mandataires et aux sionistes au détriment des intérêts arabes. [...]
[...] La fin d'une époque Fin 18e s : tournant décisif dans l'évolution du monde islamique. Avant, la communauté musulmane vivait dans un univers mental et culturel à l'abri de toutes incidences extérieures (tradition et classicisme). Les peuples musulmans commencent à subir les assauts d'une Europe expansionniste qui remet en cause les certitudes de leur foi et de leur culture à l'intérieur de frontières réputées inviolables. Le choc colonial. Expansions coloniales d'abord perçues par les musulmans comme de nouvelles croisades contre leurs pays. [...]
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