Contrairement à la science politique qui est une science autonome, la sociologie politique s'inscrit dans l'investigation du social. La sociologie est orchestrée par une valse à trois temps l'interprétation, la compréhension et l'évaluation. La sociologie interprétative observe des faits dans le but d'objectiver le social comme une construction humaine et non une essence divine ou naturelle, elle pointe également du doigt le processus d'incorporation des normes du social par chacun des individus et prône une auto-distanciation du chercheur capable de rompre avec le sens commun. Cette approche du positivisme sociologique hérité de Durkheim tente de justifier la scientificité de la sociologie. Comprendre les raisons qui font agir ces mêmes individus est le deuxième temps du regard sociologique. Par la reconstruction du sens subjectivement vécu, la taxinomie des idéaux-types d'actions sociales et l'individualisme méthodique, la sociologie compréhensive justifie son approche spécifique. Enfin, la sociologie évaluatrice tente de rendre intelligible les phénomènes sociaux, en vue d'améliorer l'ordre social, à l'aide d'une posture épistémologique invoquant la neutralité axiologique...
[...] Ainsi l'Etat-Nation est le produit d'une construction sociale et culturelle et non le cadre naturel de l'activité politique. Son émergence résulte de la dépatrimonialisation des rapports de pouvoir survenue suite à un passage d'une féodalité de bénéfices à un fief avec des feudataires autonomes, à une concentration monopolistique en sociétés nationales-étatiques et à la production du caractère légitime de l'autorité politique. L'Etat-nation provient aussi d'un processus pacificateur entre la monopolisation de la violence, l'amplification des échanges sociaux et l'élargissement de chaînes d'interdépendance ; les violences privées, l'intériorisation des normes sociales et le règne de l'autocontrainte. [...]
[...] Le scénario incrémentaliste, par sa vision pragmatique, fait aussi partie des interprétations compréhensives de la politique publique. L'incrémentalisation de la politique provient du fait qu'elle se crée et se transforme par succession de changement de faible amplitude, par succession d'essais-erreurs. Les interprétations désenchantées pensent la politique comme une pathologie de l'action publique. Les anarchies organisées les comparent à des prises de décision que personne ne connaît, plus ou moins obscures. Une autre critique est adressée à cette politique qui la pense comme une non-décision. [...]
[...] Mais il est également lié à une conjoncture historique. La puissance est à distinguer du pouvoir : elle désigne la chance de faire triompher sa volonté dans une relation sociale. De ce fait, tout commandement n'est pas forcement légitime. Des Sociétés sans Etats : Les travaux de Pritchard sur les Nuers, une population africaine, montrent que l'absence d'instance centrale n'empêche pas une régularisation de l'organisation de la contrainte. En effet, dans cette société, les mécanismes sociaux reposent sur l'existence de segments qui se scindent ou s'unissent en fonction des tâches à accomplir, des conflits à réguler ou des combats à conduire. [...]
[...] Introduction à la sociologie politique Jean Baudouin est professeur de science politique et directeur du Centre d'Etudes et de Recherche Autour de la Démocratie. Il est aussi responsable de la publication de la revue de son laboratoire Politeia. Jean Baudouin trace les impasses de la sociologie à étudier la politique et montre ainsi en quoi la théorie politique est plus à même de penser le Politique. Tout au long de son écrit, il s'investit pleinement, n'hésitant pas à faire des remarques cinglantes. [...]
[...] Comprendre les raisons qui font agir ces mêmes individus est le deuxième temps du regard sociologique. Par la reconstruction du sens subjectivement vécu, la taxinomie des idéaux- types d'actions sociales et l'individualisme méthodique, la sociologie compréhensive justifie son approche spécifique. Enfin, la sociologie évaluatrice tente de rendre intelligible les phénomènes sociaux, en vue d'améliorer l'ordre social, à l'aide d'une posture épistémologique invoquant la neutralité axiologique. Chapitre 2 : La tentation wébérienne de la sociologie politique Les apports de Weber dans le domaine de la sociologie politique sont considérables. [...]
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