L'ouvrage traite de l'interaction des organisations et institutions dans les processus de l'aide internationale et de leur poids dans la performance des programmes d'aide. Il vise en effet à analyser le rôle des organisations dans l'aide internationale en montrant que la performance d'un programme n'est pas seulement liée aux circonstances particulières du projet et ses managers, mais à l'environnement institutionnel tant des pays donateurs que des pays receveurs.
L'essai vise également à montrer l'influence d'éléments inattendus, susceptibles d'intervenir au cours du long processus d'aide, sur le comportement des agents impliqués dans le processus, ainsi que sur la performance finale des programmes d'aide. Cependant, il montre que ces éléments inattendus peuvent être évités par la mise en place d'institutions plus claires.
L'auteur explique que les quatre démonstrations (quatre chapitres) décrivent des situations qui suivent le modèle hiérarchique qui est le plus répandu au sein des organisations. Or ce système de délégation du dirigeant vers son agent entraîne des biais dans la réalisation des objectifs fixés: en effet à chaque niveau de hiérarchie ses propres niveaux de motivations et intérêts, et ses propres niveaux d'information, ce qui écarte un résultat final de son objectif initial.
[...] Peut-on en mesurer l'efficacité des financements ? Où vont les fonds quand ils ne sont pas entièrement alloués au projet lui-même ? En effet il apparaît important de prendre conscience des différents postes de coûts dans un programme d'aide internationale (salaires, évaluations ) qui sont tous des facteurs de réussite des programmes. L'évaluation d'un programme d'aide joue donc un rôle fondamental, et il convient de se pencher sur les explications théoriques et rationnelles de ce rôle. Enfin, il me semble que l'aide internationale ne peut échapper à la logique d'efficacité et d'efficience qui est celle des autres entreprises, qu'elles soient privées ou publiques. [...]
[...] Payant des impôts, ils ont un souhait de redistribution et de solidarité. Ils exigent donc des politiques qu'ils mettent en place des programmes d'aide internationale aux résultats performants. Leur satisfaction quant à l'atteinte de ces résultats déterminera leur choix de vote ou non pour les politiques qui ont mis en place le programme. Alors que les entreprises responsables de la mise en place du service sont directement informées des résultats du programme (elles sont sur le terrain et assistent à son déroulement), les contribuables citoyens, eux, n'ont accès qu'à une information indirecte (ils ne sont pas présents sur le terrain) ce qui crée l'asymétrie d'information évoquée plus haut. [...]
[...] Cependant, Martens introduit un autre paramètre. Les entreprises qui fournissent le service nécessaire à la réalisation du programme représentent également un poids électoral non négligeable, car elles peuvent aider les politiques à maintenir leur positions (par exemple un soutien financier pour financer une campagne électorale). Ainsi, dans l'hypothèse où les politiques et les entreprises ont des intérêts convergents bien entendus, l'agence de l'aide, qui représente les intérêts de l'Etat, n'investit pas le rapport d'évaluation, laissant à l'entreprise le loisir de diminuer le coût de ses efforts et de maximiser son profit. [...]
[...] Par ce jeu d'acteurs, l'auteur nous a donc démontré que la performance d'un programme d'aide internationale dépend de la politique interne du pays donateur. Elle dépend d'abord de la stratégie des responsables politiques qui veulent préserver leur électorat et qui pour cela s'efforcent de satisfaire les intérêts divergents des différents bénéficiaires indirects de l'aide (contribuables et entreprises fournissant le service). Cette stratégie consiste, pour les responsables politiques, à déterminer le niveau optimal du budget à allouer à l'information fournie sur la réalisation des programmes (cette information prenant la forme d'une évaluation). [...]
[...] Le choix de l'auteur d'exclure le contexte du pays receveur est tout à fait étonnant. - Martens analyse les jeux des quatre grands acteurs et de leurs différents intérêts dans le programme d'aide. Cela offre une vision très macro-économique des choses malgré la volonté annoncée dans l'introduction d'analyser les processus d'aide à une échelle micro- économique. La démonstration semble en effet négliger les particularismes à l'intérieur même des entités. Pourtant Martens les évoquaient en parlant des divergences d'intérêt et moral hazards entre les différents acteurs d'une même chaîne d'un projet. [...]
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