Pouvoir d'Hitler, essai sur le charisme en politique, Ian Kershaw, Martin Brosnat, Karl Lueger, conquête du pouvoir, répression et pouvoir, reichstag, parlement allemand, génocide juif, assassinats de tziganes, parti nazi, pouvoir plébiscitaire, social-démocratie, Rome, Berlin, Mussolini, Franco, führer, chancelier du Reich, Angleterre, France, Tchécoslovaquie, Pologne, hubris du pouvoir, Michel Dobry
Ian Kershaw est un auteur britannique, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Sheffield et spécialiste reconnu de la période nazie dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale. Ses travaux sur le national-socialisme lui assurent une grande réputation. À l'origine intéressé par l'histoire sociale, ce dernier s'est lancé dans le genre controversé de la biographie avec la rédaction d'oeuvres telles qu'Hitler (tome 1 en 1999 et tome 2 en 2000) ou Le Mythe Hitler (en 2006). Considéré comme le "disciple" de Martin Brosnat (historien allemand spécialiste du nazisme), Kershaw a notamment établi ses recherches sur les structures du parti nazi et le rôle, l'image d'Hitler en son sein. De ce fait, l'auteur prend un risque important : celui d'être répétitif et que ces écrits apparaissent comme un catalogue de faits déjà connus de tous (nombreuses sont en effet les publications dont l'objet d'étude est la personne du Führer (ce mot, dont l'étymologie vient du verbe allemand "fuhren", signifie "le dirigeant", "le guide"). Pour cela, Kershaw se propose de ne pas prendre pour thème Hitler en lui-même, mais plutôt une vision plus précise et nuancée qui est : "comment Hitler a-t-il pu être possible ?" Comment a-t-il acquis (ou pas, nous expliciterons la réponse par la suite), sa légitimité ? Car la période nazie, comme l'incroyable ascension au pouvoir de cet homme, reste encore une source inépuisable de questionnements pour les historiens du monde entier. Traduit de l'anglais par Jacqueline Carnaud et Pierre-Emmanuel Dauzat, l'essai de Kershaw, intitulé Hitler, Essai sur le charisme en politique est publié en 1995. Cependant, l'oeuvre de Kershaw fut originalement éditée en 1991, suite à la demande de la maison d'édition anglaise Longmann, sous le nom Hitler : A Profile of Power (année de la chute du communisme, et donc de la Guerre Froide opposant les États-Unis et l'URSS).
[...] En effet, Hitler avait lu à maintes reprises l'ouvrage de Gustave Le Bon, La psychologie des foules, pour qui la foule est une femme. D'où cette idée d'établir une stratégie dans le but de « traiter la foule comme une femme ». Son succès lui vient donc d'une forme de séduction particulière : son charisme. Dans son journal, l'Homme dira lui-même : « Tout-à-coup, se présentait à moi l'occasion de parler devant un plus nombreux auditoire et ce dont j'avais toujours eu la prescience se trouvait aujourd'hui confirmé : je savais parler ». [...]
[...] Traduit de l'anglais par Jacqueline Carnaud et Pierre-Emmanuel Dauzat, l'essai de Kershaw, intitulé Hitler, Essai sur le charisme en politique est publié en 1995. Cependant, l'œuvre de Kershaw fut originalement éditée en 1991, suite à la demande de la maison d'édition anglaise Longmann, sous le nom Hitler : À Profile of Power (année de la chute du communisme, et donc de la Guerre Froide opposant les États-Unis et l'URSS). I/La structure de l'œuvre Ce texte, se divise en sept parties (auxquelles on peut ajouter l'introduction et la conclusion) : « Le pouvoir de “l'idée” », « La conquête du pouvoir », « Répression et pouvoir », « Le pouvoir plébiscitaire », « L'expansion du pouvoir », « Le pouvoir absolu » et « L'hubris du pouvoir ». [...]
[...] Par ailleurs, il signe de nombreux pactes dans la nécessité de trouver des alliés à l'Allemagne : pacte de non-agression avec la Pologne, valable dix ans (fortement ironique lorsque l'on sait que ce fut l'une des nations les plus opprimées par la terreur nazie), pacte anti-Kominterm avec le Japon, axe Rome-Berlin (avec Mussolini) et soutien à Franco dans la guerre civile espagnole. En outre, Hitler rétablit le service obligatoire, accélère le processus de réarmement et réoccupe militairement la Rhénanie, violant ainsi le Traité de Versailles. En face pourtant, aucune réaction. Dans son journal, Goebbels écrit : « Le Führer est rayonnant. L'Angleterre reste passive. [...]
[...] Pourtant, dans sa version originale, Kershaw exprime à plusieurs reprises un jugement de valeur morale, ce dont le lecteur ne se rend pas forcément compte à cause de la transformation en passant d'une langue à l'autre. On peut alors citer l'emploi l'expression hyperbolique « monstruosité immonde » (en anglais « monstruosity of filth »). Cet écart peut paraître déplacé pour un auteur qui se revendique historien et peut remettre en cause la notion (et la nécessité) d'objectivité. Hitler est un homme qui fascine, c'est un fait indéniable. Fascination horrible certes, mais qui ne peut être niée. Lorsque l'on considère cette période, la seule pensée qui nous vient en tête est : « Comment une telle chose a-t-elle pu être possible ? [...]
[...] Destruction également de la société, avec la répression contre les Juifs, les marxistes, les Polonais, les « vies inutiles » (malades et handicapés) et d'autres minorités. Un homme ayant disposé d'un tel pouvoir ne pouvait mourir que de deux façons : assassiné ou par le suicide. La première n'étant pas possible vu le soutien que lui manifesta le peuple jusqu'à la fin, il est logique qu'Hitler ait choisi la voie de l'autodestruction. II/Critique de l'œuvre Le principal intérêt de cet ouvrage consiste, non seulement en la reconstitution de certaines parties de la vie d'Hitler, mais surtout dans la description des forces qui traversèrent la société allemande depuis le XIXe siècle et sous la République de Weimar. [...]
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