Alain Garrigou est agrégé d'histoire et de sciences politiques. Professeur en sciences politiques à Paris-Nanterre, il écrit également dans « Le Monde diplomatique ». L'auteur fait partie des sociologues critiques envers l'utilisation « à outrance » des sondages dans l'environnement politique.
Il écrit et soumet à la parution son ouvrage « Histoire sociale du suffrage universel en France », en février 2002, en pleine période électorale où la « crise » de la démocratie française apparaît au grand jour : avec plus de 25 % d'abstention au premier tour et un vote éclaté, le candidat de « l'extrême droite » accède au second tour, éliminant le candidat socialiste Lionel Jospin.
[...] On évoquait un pourcentage de participation qui était censé exprimer l'intérêt porté à la compétition politique pour ensuite passer: le nom du gagnant élu pour 7 puis 5 ans. Et puis, il a fallu constater que les chiffres de l'abstention ne changeaient pas seulement selon les élections, mais qu'elle continuait de grimper continuellement, due notamment à une désaffection de la sphère politique par le peuple et, dans une moindre mesure, à la médiocrité du discours des représentants politiques essayant tant bien que mal de louvoyer pour éviter les questions afférentes à l'économie. [...]
[...] Ce que Daniel Gaxie perçoit comme étant une sorte de Cens caché puisqu'il en va de la compétence des électeurs et que tous ne partent pas d'une base commune (sans toutefois tomber dans l'écueil de l'égalitarisme forcené). Même si on peut dire qu'il à contribué à la pacification de la politique, cela s'est fait de manière graduelle, parce que des transformations sociales y ont contribué et parce que les attentes à son égard et les craintes ont diminué. De fait, la légitimité des représentants élus au suffrage universel n'est plus disputée, ce qui n'est pas le cas quant à leurs décisions pouvant rendre ces représentants justiciables quand ils ne bénéficient pas d'une immunité. [...]
[...] Alain Garrigou, Histoire sociale du suffrage universel, Paris, Seuil pp. 8-29. Alain Garrigou est agrégé d'histoire et de sciences politiques. Professeur en science politique à Paris-Nanterre, il écrit également dans Le Monde Diplomatique L'auteur fait partie des sociologues critiques envers l'utilisation à outrance des sondages dans l'environnement politique. Il écrit et soumet à la parution son ouvrage Histoire sociale du suffrage universel en France en février 2002, en pleine période électorale où la crise de la démocratie française apparaît au grand jour : avec plus de d'abstention au premier tour et un vote éclaté, le candidat de l'extrême droite accède au second tour, éliminant le candidat socialiste Lionel Jospin. [...]
[...] Dès lors, la réflexion d'Alain Garrigou sur l'histoire du suffrage universel se trouve alors en phase avec l'actualité. Bien avant la présidentielle de 2002, les cercles intellectuels ainsi que des sociologues s'étaient penchés sur ce phénomène qu'est l'abstentionnisme. Durant la crise électorale des élections présidentielles américaines de 2000 opposants G.W Bush à Al Gore (avec un fâcheux épisode en Floride), nombreux sont les chercheurs à porter au pinacle cette question dans une démocratie représentative occidentale qui semble ébranlée, voire en phase d'effondrement sur ses propres fondements. [...]
[...] Les diverses classes sociales se rendent ainsi au bureau de vote dans un esprit de liesse. Les témoins de l'époque mettent en avant la mixité sociale de ces processions : paysans, bourgeois, nobles (comme Tocqueville) et prêtres se retrouvent dans un esprit de concorde et de fraternité. La volonté des républicains de pacifier le débat politique et d'acheter la paix sociale: l'homme abandonne son fusil au profit de l'urne. Il faut dire que le pays a subi trois révolutions durant les 50 dernières années . [...]
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