Pierre Rosanvallon, né en 1948, est directeur d'études à l'école des hautes études en sciences sociales et président de l'atelier intellectuel international « La République des idées ». Il est depuis 2001 professeur au Collège de France, la célèbre institution, titulaire de la chaire d'histoire moderne et contemporaine du politique. Il tient un discours inaugural le jeudi 28 mars 2002, discours entièrement retranscrit dans le court opuscule : Pour une histoire conceptuelle du politique.
[...] Pierre Rosanvallon tente ainsi de réaliser une approche globalisante du politique. Politique qu'il considère comme un champ, que constitue la vie sociale des individus, et comme un travail : les processus qui amènent à l'élaboration de règles qui donnent forme à la vie de la cité. Vers la fin de son discours, il réalise des constatations : la toute puissance croissante des forces du droit et du marché, avec par opposition un affaiblissement du politique, l'attrition et non pas l'exacerbation du politique C'est par ces zones grises ces dérives immobiles ces décompositions discrètes qu'il conviendrait alors d'aborder le politique. [...]
[...] Si ses premiers travaux avaient pour objet l'histoire intellectuelle de la démocratie, il orienta ensuite ses réflexions sur l'histoire du modèle politique français et des rapports entre État et société. Il s'attaqua enfin aux problèmes de la justice sociale dans le monde contemporain à travers plusieurs ouvrages. Il perçoit néanmoins son entrée au Collège de France comme un nouveau départ, une sorte de nouveau rebond dans ses recherches et non comme une finalité, une conclusion à sa carrière. Pour ce nouveau départ, ce nouvel élan dans l'étude du politique (qu'il considère être à mi-parcours de sa carrière), Pierre Rosanvallon dresse un bilan de ce champ d'investigation, puis explique et justifie son angle d'analyse du politique, son caractère et ses principes. [...]
[...] Il tient un discours inaugural le jeudi 28 mars 2002, discours entièrement retranscrit dans le court opuscule : Pour une histoire conceptuelle du politique. Dans un premier paragraphe, une tenterons de situer l'œuvre par rapport à son auteur. Dans un deuxième temps, nous situerons l'ouvrage par rapport à cette discipline qu'est la science politique. Enfin, après avoir étudié la forme et émis une critique externe dans ce deuxième paragraphe, nous nous intéresserons au fond de ce discours, dans un troisième paragraphe. [...]
[...] Si auparavant, le temps était souvent considéré comme un élément neutre, sinon mineur dans les études du politique, Pierre Rosanvallon considère au contraire nécessaire de l'appréhender. Il distingue ainsi le temps- ressource et le temps-contraintes ce qui soulève une nouvelle tension au sein de la démocratie : son temps serait susceptible d'accuser un double déphasage : trop immédiat pour le soucie du long terme, trop lent pour la gestion de l'urgence Ce discours inaugural n'est donc finalement rien d'autre qu'un plan de route méthodologique. [...]
[...] Il distingue ainsi son projet, sa contribution, des apports de l'histoire des sciences sociales, de la sociologie, de la théorie politiques ainsi que de l'histoire des idées et des doctrines. Son analyse du politique se veut dans la lignée d'une tradition empiriste et en même temps se refuse d'appliquer la méthode de l'idéal type de Max Weber, considérant que cette méthode ne permet pas une compréhension ainsi qu'une pensée totale du politique, une vision totale, que seul l'histoire permettrait d'acquérir. [...]
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