Dans L'Orient arabe à l'heure américaine, Henry Laurens revient sur les années 1990 au Moyen-Orient, en commençant par la guerre du Golfe de 1991 pour finir avec l'invasion américaine de l'Irak en 2003. A l'évidence, il tente de démontrer les raisons et la manière dont les Etats-Unis se sont engagés dans cette région et dont ils ont assumé leur obligation de république impériale, après la chute du communisme et de leur unique rival : l'URSS. A partir de cette période, le but de ce pays a été de s'assurer un accès aux ressources pétrolières et de trouver des marchés pour ses industries et ses services.
Le fil conducteur de cet ouvrage se veut être tout le cheminement qui a mené les Etats-Unis à envahir l'Irak, et donc, pour la première fois, à s'engager et gérer directement l'occupation d'un pays. L'occupation de l'Irak pose aujourd'hui des problèmes majeurs, qui auraient pu coûter sa réélection à Georges W. Bush, et donc, en sachant que les Etats-Unis auraient pu destituer Saddam Hussein il y a une quinzaine d'années, il va s'agir pour H. Laurens d'expliquer cet engagement en essayant de nous faire comprendre les enjeux des conflits à répétition dans l'Orient arabe et leurs mécanismes.
H. Laurens a organisé son ouvrage en deux grandes parties. La première partie se concentre essentiellement sur l'entre-deux-guerres, mettant en évidence l'aspect factuel de l'histoire, tandis que la seconde tend plus vers une approche de réflexion sur l'état de la région et de la politique américaine aujourd'hui.
[...] En somme, les ouvrages se ressemblent du point de vue du contenu en ce sens que les deux présentent l'hégémonie américaine au Moyen-Orient. Cependant, la forme n'est pas du tout la même. Tandis que Salamé procède à une analyse thématique et établit un raisonnement structuré où les idées se suivent, l'ouvrage de Laurens se présente comme une succession d'événements analysés de façon très précise qui tendent parfois à tomber dans le factuel ou à ne pas être assez bien explicités, tels que les erreurs de Netanyahu. [...]
[...] Cependant, l'hégémonie américaine n'a pas été modifiée, et dans ce cadre-là, on a assisté à une stabilisation des régimes arabes. Mais celle-ci n'était qu'apparente : le libéralisme économique a fait que les politiques étaient principalement des hommes d'affaires favorables au processus de paix qui leur permettait de diriger plus facilement le pays et de diminuer le poids de l'Etat dans l'économie, cependant la démocratisation ne s'est pas faite en raison de l'absence d'assise populaire. D'ailleurs, malgré des évolutions au Liban et en Syrie, toute volonté de libéralisme politique a été stoppée à cause de la lutte contre l'islamisme. [...]
[...] Analyse Dans L'Orient arabe à l'heure américaine, Henry Laurens revient sur les années 1990 au Moyen-Orient, en commençant par la guerre du Golfe de 1991 pour finir avec l'invasion américaine de l'Irak en 2003. A l'évidence, il tente de démontrer les raisons et la manière dont les Etats-Unis se sont engagés dans cette région et dont ils ont assumé leur obligation de république impériale, après la chute du communisme et de leur unique rival : l'URSS. A partir de cette période, le but de ce pays a été de s'assurer un accès aux ressources pétrolières et de trouver des marchés pour ses industries et ses services. [...]
[...] En outre, on assiste au Moyen-Orient à la seconde phase de transition démographique et à la réalisation de l'alphabétisation. Ceci mène au creusement d'un écart entre des dirigeants âgés et de nouvelles réalités sociales, d'où un changement indéniable mais dont les formes sont encore imprévisibles. Mais cette stabilisation aboutira-t-elle à la stabilisation politique ? On ne peut pas en être sûr dans la mesure où le problème de l'emploi crée une insatisfaction sociale importante, notamment due à la répartition inégalitaire des biens. [...]
[...] Ceci nous permet d'en savoir plus sur les ambitions réelles des Etats- Unis. En 1991, ils ont voulu un coup d'état militaire en Irak qui installe une dictature appropriée à leurs intérêts. Ensuite, durant la présidence de Clinton, on aurait pu croire en leur volonté de voir la paix se mettre en place. Mais on voit surtout que la situation empire : en 2000, Clinton tente de remettre le processus de paix sur le tapis mais Sharon arrive au pouvoir et remet en cause toutes les composantes du processus d'Oslo, des accords de Wye Plantation et de Camps David. [...]
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