Ce livre a pour objet une partie de l'histoire très fréquemment oubliée ou méconnue : l'ensemble des événements et des bouleversements, caractérisant « l'Orient arabe » (le Machrek) de 1798 à 1945 et ses rapports avec l'Europe. La première date correspond à l'expédition d'Égypte tandis que la deuxième indique la fin de la deuxième guerre mondiale, mais aussi l'affirmation du nationalisme arabe et la fondation de la Ligue Arabe.
Henry Laurens se propose de définir et d'insérer dans le contexte historique les termes « islamisme » et « arabisme » : l'un renvoie à une utilisation politique de la religion, l'autre à une conception nationaliste de l'ethnie arabe, découlant du « panarabisme ». Ces deux concepts présentent de nombreuses contradictions et des rapports presque jamais univoques : l'auteur opte pour une approche le plus possible historique, évitant tout préjugé idéologique ou toute simplification forcée.
Dans quelle mesure les idées et les actions concrètes provenant d'un monde « occidentale » ont-elles influencé le Proche-Orient dans les deux derniers siècles? Peut-on parler d'une histoire commune entre les deux rives de la Méditerranée ?
Il sera intéressant de présenter les grandes lignes du livre : les fondements du pouvoir ottoman et son inéluctable déclin (I), la formation d'un nationalisme arabe et la situation géopolitique de la zone après la première guerre mondiale (II), la formation des états arabes et l'émergence d'une composante politique à la veille du deuxième conflit mondial (III).
[...] Mais est-il suffisant d'effectuer des réformes sans rien changer dans le domaine religieux ? La genèse Islamisme et Panarabisme D'un côté, des mouvements nationalistes se développent, exaltant une hypothétique nation arabe multiconfessionnelle (arabisme) assez libérale (Azoury en Syrie et Mustafa Kamil et Lufti al-Sayyid en Égypte) ou prônant l'hégémonie de la Turquie avec des idées modernisatrices qui rejettent de s'appuyer sur l'Islam (les Jeunes Turques). De l'autre côté, les mouvements panislamistes commencent à accroître leur importance et prennent le nom de salafyya, mot désignant la première génération des compagnons du prophète. [...]
[...] Néanmoins, entre-temps les mouvements panarabistes voient des possibilités de réaliser leur rêve unitaire. D'une part, les Français mènent une politique, visant à favoriser les minorités religieuses les Maronites et les Alaouites, par exemple pour affaiblir la majorité sunnite et pour empêcher la construction d'un royaume arabe unitaire. D'autre part, les Anglais s'appuient sur les Sunnites et promettent de favoriser la naissance d'un royaume panarabe en Syrie au roi hachémite Hussein et après à son fils Faysal. D'ailleurs, il s'agit d'un double jeu stratégique comme bien le rappelle Henry Laurens - , en continuité par rapport à une politique de rivalité entre France et Angleterre. [...]
[...] Par ailleurs, il peut y avoir de liens forts entre le panarabisme et le panislamisme : il suffit de penser au syrien Rachid Rida, proposant une sorte de nationalisme arabe islamique, dont les idées réussissent à convoiter 3. L'effondrement de l'Empire ottoman et le développement du nationalisme arabe 3.1 Les mandats britannique et français À la veille de la Première Guerre mondiale, France et Angleterre, avaient déjà individué leurs zones d'influence dans l'Empire ottoman en déclin inexorable, après les nombreuses défaites dans les guerres régionales du début du siècle. [...]
[...] Peut-on parler d'une histoire commune entre les deux rives de la Méditerranée ? Il sera intéressant de présenter les grandes lignes du livre : les fondements du pouvoir ottoman et son inéluctable déclin la formation d'un nationalisme arabe et la situation géopolitique de la zone après la Première Guerre mondiale la formation des états arabes et l'émergence d'une composante politique à la veille du deuxième conflit mondial (III) L'Empire ottoman : dimension étatique versus exigence d'autonomie 1. Les institutions de l'empire Les sultans ottomans étaient les défenseurs de l'orthodoxie sunnite, bien qu'ils ne se proclament pas explicitement califes jusqu'au XVIII siècle. [...]
[...] Henry LAURENS, L'Orient arabe. Arabisme et islamisme de 1798 à 1945 Paris, Armand Colin Introduction Ce livre a pour objet une partie de l'histoire très fréquemment oubliée ou méconnue : l'ensemble des événements et des bouleversements, caractérisant l'Orient arabe (le Machrek) de 1798 à 1945 et ses rapports avec l'Europe. La première date correspond à l'expédition d'Égypte tandis que la deuxième indique la fin de la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi l'affirmation du nationalisme arabe et la fondation de la Ligue Arabe. [...]
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