L'histoire des révolutions montre que ceux qui les dirigent ne sont pas les opprimés eux-mêmes, mais des hommes qui ne supportent pas que d'autres le soient. Il existe des préliminaires à la révolution qui sont la menace d'effondrement des organes de gouvernement, l'usure du pouvoir, la perte du confiance du peuple dans le gouvernement et les défaillances des services publics. La perte de pouvoir et de l'autorité s'accompagne d'une énorme accumulation des moyens de violence dont disposent les gouvernements. Mais ces progrès de l'armement ne peuvent pas compenser la perte de pouvoir.
Une telle situation ne conduit pas nécessairement à la révolution : elle peut aboutir à des contre-révolutions ou à des dictatures. Une révolution nécessite également l'existence d'un groupe de véritables révolutionnaires, avec une organisation en tant que révolutionnaire et des notions de ce qu'est l'exercice du pouvoir.
[...] Cet état de choses n'a rien à voir avec la division de l'opinion, mais s'explique par une perte de confiance dans le système Afin de maintenir le pouvoir, les mandatés commencent à recourir à la force : ils remplacent l'assentiment populaire par la force, c'est là le tournant critique La crise de confiance signifie que l'on ne croit plus ceux qui détiennent le pouvoir, que l'on soit ou non d'accord avec eux. Certains secrets d'Etat doivent être sauvegardés pour des raisons politiques, mais on évite de mentir ouvertement en cherchant plutôt à taire la vérité. [...]
[...] Dans les pays occidentaux, il existe des obstacles juridiques et politiques pour empêcher le processus d'expropriation d'atteindre un degré qui rendrait la vie insupportable. Le socialisme russe est un socialisme d'Etat qui conduit au même résultat que le capitalisme d'Etat : l'expropriation totale. Cette expropriation totale se produit lorsque toutes les garanties juridiques et politiques de la propriété privée ont disparu. En Russie, certains groupes peuvent bénéficier de revenus élevés, mais comme ils ne sont pas propriétaires de ce dont ils disposent, ils peuvent se retrouver à la rue du jour au lendemain. [...]
[...] En revanche, la liberté d'écrire et de publier ne se trouve pas dans ces pays. La liberté implique toujours la liberté d'exprimer son désaccord La liberté d'approbation a été remise en cause la première fois par Staline et Hitler : Hitler refusait ce droit aux Juifs, et Staline faisait abattre même les plus enthousiastes de ses partisans. Aller jusque-là ne leur a pas réussi pour autant. Aucun système ne peut être réellement totalitaire. Tout affaiblissement du pouvoir est une invite manifeste à la violence Les détenteurs du pouvoir qui sentent le pouvoir leur échapper éprouvent toujours les plus grandes difficultés à résister à la tentation de remplacer leur pouvoir par la violence. [...]
[...] L'enjeu est de connaître les limites de propriété et les droits assurés à un individu dans les conditions d'une économie moderne. La notion de propriété collective est une contradiction dans les termes. La propriété est ce qui appartient en propre : le fait d'être propriétaire est personnel, par définition Le problème est de savoir comment faire en sorte que les masses, dépossédées par la société industrielle, dans les pays socialistes comme dans les pays capitalistes, aient à nouveau accès à la propriété Le problème du choix entre le capitalisme et le socialisme est un faux problème, car ni l'un ni l'autre n'existe réellement à l'état pur. [...]
[...] Ces régions ont d'innombrables caractéristiques que l'on néglige en les englobant dans le tiers monde. La seule caractéristique commune qu'elles ont est celle du sous-développement, qui est un préjugé européen et américain. Seuls les Africains, qui se trouvent au plus bas niveau, ont un intérêt politique à affirmer l'existence du tiers monde. L'impérialisme conduit à faire table rase des différences. Pourtant cet argument de l'existence du tiers monde est repris par la Nouvelle Gauche. C'est le signe d'un refus de voir les choses telles qu'elles sont pour mieux parvenir à les classer. [...]
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