"Du mensonge à la violence" comporte trois essais et un entretien qui ont comme point commun de traiter des événements des années 70, plus spécialement concernant les États-Unis : la guerre du Viêt-nam, les révoltes étudiantes, la lutte contre le racisme ou la recherche d'une alternative entre communisme et capitalisme. À travers ces quatre textes, l'auteur redéfinit les concepts fondamentaux de la science politique tels que le mensonge, la désobéissance civile, la violence, le pouvoir ou la souveraineté. Elle les utilise au cours de son analyse pour proposer une thèse originale : le mensonge en politique conduit à un affaiblissement du pouvoir, à la violence et à la radicalisation des luttes.
« Du mensonge en politique », le premier essai, porte sur l'utilisation du mensonge à des fins de manipulation et montre comment le mensonge se retourne contre ses manipulateurs (I). « De la désobéissance civile » examine l'esprit des lois américaines et la spécificité du consentement dans l'action politique (II). « Sur la violence » distingue le pouvoir de la violence et démontre la dimension antithétique de ces deux termes (III). Enfin, « Politique et révolution » amène quelques précisions sur la nouvelle conception de l'État qu'Hannah Arendt appelle de ses vœux (IV).
[...] Dans cet entretien, Arendt revient sur certaines idées de son essai Sur la violence où elle lie la violence non pas au pouvoir mais à son affaiblissement. Il existe des préliminaires à la révolution qui sont la menace d'effondrement des organes de gouvernement, l'usure du pouvoir, la perte de confiance du peuple dans le gouvernement et les défaillances des services publics. La perte de pouvoir et de l'autorité s'accompagne d'une énorme accumulation des moyens de violence dont disposent les gouvernements. [...]
[...] A travers ces quatre textes, l'auteur redéfinit les concepts fondamentaux de la science politique tels que le mensonge, la désobéissance civile, la violence, le pouvoir ou la souveraineté. Elle les utilise au cours de son analyse pour proposer une thèse originale : le mensonge en politique conduit à un affaiblissement du pouvoir, à la violence et à la radicalisation des luttes. Du mensonge en politique le premier essai, porte sur l'utilisation du mensonge à des fins de manipulation et montre comment le mensonge se retourne contre ses manipulateurs De la désobéissance civile examine l'esprit des lois américaines et la spécificité du consentement dans l'action politique (II). [...]
[...] La thèse majeure que défend Arendt est que la violence a essentiellement une dimension instrumentale. Contrairement aux théories classiques qui font de la violence la source du politique, elle défend l'idée que l'usage de la violence correspond à une situation de désagrégation du politique et à un affaiblissement du pouvoir. Les théoriciens politiques considèrent d'ordinaire la violence comme la manifestation la plus évidente du pouvoir. La violence est rarement envisagée comme un phénomène particulier. Max Weber définit l'Etat comme un rapport de domination de l'homme sur l'homme fondé sur le moyen de la violence légitime Traditionnellement, les formes de gouvernement sont définies comme des systèmes de domination de l'homme sur l'homme, donc sur la distinction entre ceux qui obéissent et ceux qui commandent. [...]
[...] Les Pentagon Papers est une expression populaire pour désigner le document traitant des relations entre les États-Unis et le Viêt-nam de 1945 à 1967. Ce document, qui comporte 47 volumes et qui totalise pages, fut rédigé par trente-six officiers militaires et experts politiques civils à la demande de Robert McNamara, secrétaire à la Défense entre 1961 et 1968, sous le président J. F. Kennedy. Il éclaircit en particulier la planification et la prise de décisions propre au gouvernement fédéral des États-Unis pendant la guerre du Viêt Nam. [...]
[...] Comme les tactiques de violence doivent se fixer des objectifs de très court terme, les pouvoirs établis ont tendance à céder plus facilement à des demandes déraisonnables, pourvu qu'elles permettent d'établir des réformes, alors que la violence est inefficace pour poursuivre des objectifs à long terme ou pour modifier profondément des structures. Dans le cas d'une idéologie extrémiste, le risque est que les moyens prennent le pas sur la fin : la violence s'introduit alors dans l'ensemble du corps politique et accroît la présence de violence dans le monde. Si une action violente peut parfois changer le monde, sa probabilité la plus certaine est qu'elle conduit à un monde plus violent. La violence est le résultat de la bureaucratisation de la société, car la bureaucratie supprime l'action de l'homme. [...]
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