Johanna ARENDT est née le 14 octobre 1906 à Linden en Allemagne et elle est décédée le 4 décembre 1975 à New York aux Etats-Unis. Elle a étudié la philosophie, la théologie et la philologie classique lors de ses années universitaires. Sa rencontre avec Heidegger la passionne mais elle rompt avec lui en raison de ses considérations ambiguës sur le judaïsme.
En 1933, elle quitte l'Allemagne pour la France mais internée en mai 1940 dans les Pyrénées Atlantiques, elle se dirige vers le Portugal dans l'espoir d'émigrer vers les Etats-Unis. Ce sera chose faite en 1941. Elle obtient la nationalité américaine en 1950 et publie la première édition des trois tomes de son œuvre « Les origines du totalitarisme » en 1951.
Cette œuvre majeure était composée de trois tomes et fut rééditée à trois reprises en 1958, 1966 et 1973. On s'intéressera ici à l'édition de 1958 et plus particulièrement au tome 1 « Sur l'antisémitisme ».
[...] Aussi, l'antisémitisme s'était exaspéré lorsque les Juifs perdaient leurs fonctions publiques et leur influence. En effet, Arendt considère qu'il doit être lié au développement de l'Etat Nation puisque l'on mettait souvent en avant le fait que les Juifs constituaient des soutiens précieux pour les Etats au XIXème siècle, notamment et surtout en matière financière. Théorie du bouc-émissaire. Arendt s'attache aussi à montrer les différentes théories développées avant elle sur l'antisémitisme. Ainsi évoque-t-elle la théorie du bouc émissaire, consistant tout simplement à attribuer l'antisémitisme au hasard ou plutôt à la malchance : on a longtemps cherché des responsables permettant de se décharger de tous les maux. [...]
[...] L'antisémitisme moderne avait donc des causes politiques plutôt qu'économiques. Les premières flambées d'antisémitisme eurent lieu en Prusse en 1807 après la défaite devant les armées napoléoniennes. Arendt souligne l'étrange paradoxe de la communauté juive : elle vit en marge de la société mais en relation avec l'Etat. Cela constitue l'une des explications du complot puisque cette double situation pouvait pousser à les considérer comme une sorte de mafia L'aristocratie n'a pas non plus été en reste, notamment après l'édit d'émancipation en 1812 en Prusse qui n'a fait qu'affirmer des droits et des privilèges déjà existants pour les Juifs. [...]
[...] Toutefois, il est intéressant de voir que l'auteur intègre l'antisémitisme moderne en cherchant aussi des causes intrinsèques à l'antisémitisme. Une partie du peuple Juif s'est à un moment trouvée menacée de désintégration interne et l'individualisme a primé sur le sentiment collectif. Les Juifs, L'Etat-nation et la naissance de l'antisémitisme. S'attachant tout d'abord à l'émancipation des Juifs, Arendt rappelle qu'elle a été le fruit d'un long processus et qu'elle a revêtu plusieurs significations dans l'histoire récente, passant d'égalité aux privilèges, à la destruction de l'ancienne autonomie de la communauté juive jusqu'à la conservation consciente des Juifs comme groupe séparé de la société ou encore à l'abolition des restrictions et des droits spéciaux et à l'extension de ces droits à un groupe de plus en plus vaste. [...]
[...] Arendt est très critique vis-à-vis de ces masses et elle fait d'ailleurs une distinction entre peuple et populace. La populace est un groupe où se retrouvent des résidus de toutes les classes tout comme le peuple, sauf que ce dernier se bat pour une représentation véritable alors que la populace préfère acclamer l'homme fort ou le grand chef. Il faut donc être populiste avec la populace qui hait la société et le Parlement. Arendt fait référence ici à Georges Bernanos qui voyait dans l'antisémitisme une grande pensée politique au sens où elle fut durable et massive. [...]
[...] Il n'y a à présent aucune race qui plaise, fascine, élève et ennoblisse l'Europe autant que le font les Juifs Benjamin Disraeli L'affaire Dreyfus Hannah Arendt revient dans un premier temps sur les faits, sur la longueur de l'Affaire et de ses différentes remises en cause tout au long du XXème siècle : elle n'est pas originale sur ce passage descriptif, sauf quand elle établit un parallèle entre les protagonistes de l'Affaire et ceux des romans de Balzac. Elle explique par la suite que la troisième république est tombée du fait de la continuation du sentiment antidreyfusard. [...]
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