L'ouvrage de Bertrand Gille a pour objet de dessiner certaines tendances de l'organisation capitaliste de la production en France qui trouvent leurs origines dès le premier XIXe siècle, et qui aboutiront à la naissance de grandes entreprises. Ces tendances observées sont les phénomènes de concentration et d'intégration dont les premiers grands groupes industriels seront issus (que l'auteur étudie au travers des exemples du groupe Talabot et celui du Paris-Orléans), mais aussi les débuts de groupements d'intérêts patronaux et autres déformations de la structure concurrentielle des marchés.
[...] Elle réunit en son sein François Bartholony, Denis Benoist, et le comte Jaubert. Tous sont de grands industriels français qui ont réalisé, selon l'auteur, l'une des plus grandes affaires de la Monarchie de Juillet : la fusion des mines de la Loire. Appuyé par le syndicat des banquiers parisiens dans un premier temps, puis abandonné par ces derniers, le groupe implosera. Enfin, il analyse les liaisons financières que peuvent tisser des sociétés pour lesquelles la fusion serait trop brutale B. Gille affirme que ces liaisons, trait du capitalisme d'aujourd'hui, n'existe presque pas. [...]
[...] Présentation des grandes idées et de leur articulation Bertrand Gille entame son récit sur la formation de la grande entreprise capitaliste en analysant les changements que connaissent les structures de l'économie française au lendemain de la première révolution industrielle et ce jusqu'au milieu du XIX° siècle. Il structure son propos autour de trois évolutions majeures : la première concerne les techniques ; la seconde, le cadre juridique ; la dernière est relative au facteur travail. La France accuse un retard technologique par rapport à l'Angleterre qui s'équipe depuis 1750 et a déjà amorti ses investissements. [...]
[...] Dans la seconde, les Anglais avaient interdit l'exportation de machines textiles. Cette prohibition ne fut levée qu'en 1842, date à laquelle les premières jennys, puis mules-jenny traversent la Manche. B. Gille consacre une partie aux nouvelles énergies et à la machine à vapeur, à laquelle il concède un rôle prépondérant dans la formation des grandes industries. Néanmoins, il ne la considère pas comme une cause de la naissance des grandes industries. Elle s'est simplement révélée indispensable à un certain moment du processus d'industrialisation. [...]
[...] Les changements structurels qui bouleversent la France industrielle du XIX° n'ont guère ému l'opinion publique dans son ensemble 29 mars 1920 30 novembre 1980 GILLE Bertrand, Petites questions et grands problèmes : la brouette, La Recherche en histoire des sciences, 1980. [...]
[...] Ces syndicats déboucheront sur la création de deux grandes associations ennemies en 1845 : l'Association centrale pour la Liberté des Echanges et l'Association pour la Défense du Travail national. Autre entrave à la dynamique concurrentielle du capitalisme qui se retrouve dès la première moitié du XIX° est la constitution (timide) de monopole, mais surtout un effort d'entente pour supprimer la concurrence. B. Gille rend compte de ses ententes secrètes par les actions en justice qu'elles ont suscitée. Ainsi, les compagnies d'assurance et les forges se mettent d'accord sur les prix. [...]
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