Partant de la position stratégique qu'occupe l'Iran dans la région – de part sa démographie, sa superficie et ses richesses énergétiques, l'auteur brosse un tableau des principales caractéristiques de cette puissance en s'intéressant tout d'abord à l'identité iranienne (aspects historiques, culturels, linguistiques, religieux), avant de se pencher sur les contrastes régionaux qui parcourent le pays (particularité des différentes régions, centres d'impulsion du pays), puis sur l'originalité du système politique iranien. Enfin, il dresse un récapitulatif des différents aspects de la politique extérieure de l'Iran, évoquant les relations mitigées entretenues avec les acteurs de la vie politique internationale.
[...] La particularité iranienne a). Une identité à part Le monde iranien dépasse largement les frontières de l'Etat iranien à proprement parler. Il s'agit en effet d'un espace culturel [ ] construit autour d'un même héritage culturel et historique, ferment d'unité de populations d'origines très diverses Cent millions de personnes parlent le persan en Iran et dans la région, mais il existe d'autres composantes linguistiques qui caractérisent le monde iranien : les langues turques et une minorité d'arabophones (environ de la population). [...]
[...] Le début de l'Empire perse au VIe siècle avant J-C sous la houlette de Cyrus le grand, l'invasion arabe au VIIe siècle de notre ère qui marque un tournant dans l'histoire du pays, puis un certain nombre de dynasties : le règne des Sévéfides (XVIe XVIIIe siècles) marqué par une volonté centralisatrice et modernisatrice du pays, puis la dynastie Qadjar (1794-1925) et enfin les Pahlavi, véritables fondateurs de l'Iran moderne. La révolution islamique de 1979 menée par l'ayatollah Khomeyni constitue toujours la forme de l'Etat actuel. b). [...]
[...] Quant à la politique étrangère régionale de l'Iran, elle s'oriente dans trois directions. Vers le Golfe persique, qui représente une voie de communication avec l'extérieur, les relations avec le voisin irakien restent tendues. Au Proche-Orient, l'Iran mène une politique active de soutien aux divers mouvements terroristes et a constitué ce que l'on appelle aujourd'hui l'«axe Damas-Téhéran Quant à la région Caucase- Asie centrale- Asie, tout en gardant les relations amicales avec la Russie, l'Iran collabore avec les toutes jeunes républiques (Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie ) ; bien que les relations soient plutôt difficiles avec la Turquie, le Pakistan et l'Afghanistan, elles sont en voie de normalisation avec ce dernier (l'Iran a participé à l'aide à la reconstruction du pays après la chute des taliban). [...]
[...] Cependant, les régions orientale et occidentale du pays restent en marge. L'Est est une région peu peuplée, aride et pauvre, dont les seuls revenus sont quasiment issus de la criminalité transfrontalière avec l'Afghanistan et le Pakistan. Quant au Zagros, à l'Ouest, il est très peuplé notamment à cause de l'afflux de réfugiés pendant la guerre Iran-Irak dans les années 1980, mais souffre également du trafic illicite avec l'Irak et la Turquie. c). Le modèle politique iranien Pour Mohammad-Reza Djalili, il ne fait aucun doute que le modèle iranien reste, pour l'heure, unique, propre au seul pays qui a connu une révolution islamique et qui de surcroît est, depuis 1501, le seul Etat officiellement chiite du monde musulman En effet, depuis 1979, le régime politique de l'Iran est celui de la République islamique. [...]
[...] Critique Simple et clair, cet ouvrage offre un aperçu synthétique mais très complet de la situation en Iran. Sans faire l'impasse sur les particularités culturelles indispensables à la compréhension des représentations géopolitiques de la nation iranienne, l'auteur parvient à mettre en lumière les atouts stratégiques du pays aux niveaux régional et mondial. En identifiant les causes qui empêchent l'Iran de rentabiliser toutes ses potentialités, à savoir des obstacles d'ordre politique (isolement diplomatique) et géopolitique (un arc de conflits et d'instabilité dans la région), il suggère des pistes de réflexion sur la question. [...]
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