Gaullisme, classification impossible, Gaetano Quagliariello, De Gaulle, paysage politique français
Le terme de gaullisme est un terme pluriel. Ainsi, comme le rappelle Serge Berstein, le gaullisme est un mot qui « peut signifier tout à la fois » : il peut ainsi désigner une certaine forme de fidélité à De Gaulle lui-même, renvoyer au partage des valeurs politiques qu'il a développé, ou encore à la participation à des organisations de type partisanes mises en œuvre sous son impulsion c'est à dire pas seulement de son vivant. Dans la France de la seconde moitié du XXe siècle, le gaullisme s'illustre comme un des courants politiques véritablement majeurs. Cet ouvrage se présente comme assez novateur, car il se propose d'analyser la nature du gaullisme ainsi que son héritage à partir d'un point de vue différent mettant en perspective systèmes politiques français et italien. Lorsque l'auteur s'interroge sur la nature du gaullisme, il s'intéresse principalement à essayer de placer le gaullisme sur l'échiquier politique français.
[...] Ainsi, au lendemain de la libération, les partis italiens s'illustrent comme des partis faibles alors qu'en France ces derniers apparaissent comme des partis adultes capables de devenir des protagonistes essentiels de la vie politique française. En Italie va alors s'affirmer le système électoral proportionnel comme condition indispensable à la réalisation de la démocratie alors qu'en France les conséquences des lois électorales furent la constatation d'une défaite des partis de masse et d'un effritement certain de la légitimité de la résistance. [...]
[...] Il est tout d'abord intéressant de noter que le gaullisme dès ses débuts en tant que culture de refus et d'opposition à la légalité du gouvernement de Pétain recrute dans les milieux nationalistes de droite. Aussi, paradoxalement même le RPF s'est révélé déterminant pour fixer la place du gaullisme à droite Puis le gaullisme a pendant un temps approché la gauche française avec par exemple l'entrée des communistes dans la résistance à l'origine de l'affirmation des contenus sociaux du gaullisme et du glissement progressif du gaullisme de guerre vers la gauche. [...]
[...] Le Gaullisme, un processus protéiforme qui échappe à toute classification ? De Gaulle n'ayant jamais théorisé ses conceptions politiques, pour comprendre où se situe le gaullisme sur l'échiquier politique français il est en fait nécessaire d'effectuer une analyse des aspects successifs qu'il a revêtu Les mutations du Gaullisme Gaetano Quagliariello souligne la caractéristique protéiforme du gaullisme en citant, en ouverture de son ouvrage, les propos de René Capitant dans Ecrits politiques. Ce dernier distingue trois grandes étapes dans l'évolution du gaullisme, étapes qui sont peu ou prou les mêmes que celles que l'historien Serge Berstein a distingué : d'abord le gaullisme dans la résistance, puis l'étape correspondant au RPF ou gaullisme d'opposition au printemps 1947. [...]
[...] Le terme de gaullisme est un terme pluriel. Ainsi, comme le rappelle Serge Berstein, le gaullisme est un mot qui peut signifier tout à la fois : il peut ainsi désigner une certaine forme de fidélité à De Gaulle lui-même, renvoyer au partage des valeurs politiques qu'il a développé, ou encore à la participation à des organisations de type partisanes mises en œuvre sous son impulsion c'est-à-dire pas seulement de son vivant. Dans la France de la seconde moitié du XXe siècle, le gaullisme s'illustre comme un des courants politiques véritablement majeurs. [...]
[...] Il est alors possible d'interpréter les références omniprésentes à de Gaulle dans les discours politiques d'aujourd'hui davantage comme une instrumentalisation de l'homme du 18 juin avec la constitution d'une sorte de boite à outils dans laquelle les hommes politiques se trouvent libres de pouvoir piocher tout en bénéficiant par le biais de cette référence au gaullisme d'une sorte de protection liée au lignage. En conclusion, il est possible de dire que cet essai correspond davantage à la justification d'un gaullisme indéfinissable plutôt qu'à la mise en avant d'un gaullisme inclassable. Il apparaît que si certes le gaullisme considéré dans toute la période historique pendant laquelle il s'est épanoui est inclassable, envisagé autrement c'est à dire si l'on opère par césures temporelles alors le gaullisme peut véritablement être classé sur chaque période. [...]
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