Le but de cet ouvrage réside dans la mise au jour d'un modèle de compétition politique universellement valable à travers l'espace et le temps. Par la mise en évidence de règles structurales communes à chaque société dans le contexte de la lutte pour le pouvoir, l'auteur démontre l'existence d'une organisation méthodique et intelligible de la compétition. Il opère un dépassement des expériences et doctrines politiques particulières pour construire l'objet de son étude. Celui-ci résidant, des particularités culturelles jusqu'à l'universalité structurale, dans la découverte des règles communément admises qui régissent cette compétition, la façon d'y prendre part et surtout de l'emporter. Ainsi peut-il construire son modèle de lutte pour le pouvoir
[...] En cela, il a permis à la politique de s'établir sur des bases claires et définies. C'est pourquoi nous comprendrons aisément que son ouvrage se soit inscrit et demeure aujourd'hui encore comme une référence classique et basique de la science politique. Une démystification du jeu politique Nous nous devons aussi de reconnaître à F.G.Bailey le mérite d'avoir réussi à démystifier le jeu politique en nous livrant un énoncé clair et précis de ses règles de fonctionnement. Face à l'ignorance où l'on se trouve généralement devant un jeu politique complexe et difficilement accessible pour qui n'y prend pas part, face à cette agonie que P.Lenain qualifiait de mystérieuse, d'irrationnelle, d'opaque et de peu compréhensible Bailey nous livre un véritable traité de politique appliqué dans lequel il devient possible de comprendre les règles et les modes de l'action politique ainsi que les fondements du pouvoir et ses mécanismes de dévolution. [...]
[...] A défaut de quoi, la viabilité du système ne serait plus assurée car une structure qui ne s'adapterait pas à son environnement deviendrait obsolète. Afin de conduire l'analyse de la structure, l'accent est mis sur la découverte des règles qui la régissent et la constituent. Celles-ci sont tout d'abord catégorisées selon leur nature : - Les règles pragmatiques privées, indiquant une ligne de conduite efficace pour gagner en termes de tactiques et manoeuvres. - Les règles normatives publiques, exprimant des valeurs élémentaires et reconnues publiquement, afin de délimiter le champs des actions possibles par des lignes générales de conduite morale. [...]
[...] - Démarche dynamique : il s'agit effectivement de saisir la dynamique des structures (qui plus est, la dynamique commune des structures) tout autant que le système des relations qui les constituent. - Démarche fonctionnaliste : l'importance accordée aux rôles et fonctions est primordiale, les institutions politiques étant appréhendées selon les rôles assumés. L'organisation politique est envisagée comme un aspect de l'organisation totale de la société, et l'analyse met en présence d'institutions proprement politiques et d'institutions multifonctionnelles ayant une incidence politique Sans qu'aucune de ces démarches recouvrent totalement son analyse, chacune y apporte des éléments nouveaux en même temps qu'elle contrebalance les autres, aboutissant à une modélisation la plus objective possible. [...]
[...] Il va en outre contre l'obsolescence menaçante de ces règles de fonctionnement en ce sens qu'il définit des principes généraux (bien qu'illustrés par des cas particuliers) et non des règles particulières à un espace-temps. Conclusion Ouvrage de base de la science politique, Les règles du jeu politique, de Frederick George Bailey demeure aujourd'hui encore un classique en la matière. Par une modélisation rationnelle du domaine politique via son mode de compétition, il confère à ce domaine assez méconnu du grand public des bases de scientificité. Diverses définitions, structurations et corrélations nous permettent de l'appréhender simplement. [...]
[...] Ainsi, l'auteur évoque aussi des forces dépassant les individus, et dont ceux-ci n'ont même pas conscience. Une fois érigées, ces règles peuvent en effet très bien être oubliées par les individus qui n'en ont plus conscience. Pourtant, il serait hâtif d'en conclure une surdétermination des structures sociales dans une perspective holiste où l'individu n'est lui-même que dépendant du milieu. En effet, ces structures ne sont telles que parce que les hommes ont défini les règles qui les constituent. Aussi, dans une perspective historique, il apparaît indéniable que l'analyse de Bailey laisse la primauté de la détermination à l'homme, en tant qu'entrepreneur, qu'homo politicus, contre toute surdétermination sociale. [...]
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