Les deux auteurs partent de ce que John Kenneth Galbraith appelle la “sagesse populaire” qui n'est pas forcément le reflet du vrai car les individus ont tendance à accommoder la vérité à ce qui leur fait le plus plaisir, c'est-à-dire qui va dans le sens de leur amour-propre, de leur bien-être. Cela est lié au fait que l'homme est un individu rationnel qui fait un calcul « coûts-avantages » et qui va prendre ses décisions en fonction de cela, c'est-à-dire en maximisant son profit ou utilité et en minimisant les coûts ou efforts trop importants. Il faut donc tenir compte de cette hypothèse afin de pouvoir élaborer des théories ou même seulement se poser de bonnes questions. Ils en viennent ensuite à expliquer d'où provient cette « sagesse populaire » en montrant que dans le quotidien tout est manipulation ; le journalisme, la publicité ont besoin de nouvelles informations ou de nouvelles inventions et en arrivent à falsifier certaines choses afin de servir leurs ambitions personnelles. Certains « petits » mensonges servent en effet à attirer l'attention d'un groupe ou de la population entière ou encore à produire des vagues de contestations, de révoltes… Les auteurs prennent, entre autres, l'exemple lié à l'irruption du crack dans les années 90. Les policiers n'ont cessé de dénoncer le manque de moyens et l'argent sale et les médias ont présenté le commerce de crack comme l'un des plus florissants. Or on peut remarquer que la majorité des dealers vivaient encore chez leur maman! Mais, pour répondre aux interrogations que cela suscite, il faut savoir trouver de bonnes données.
[...] Au départ, le bas nylon était très cher et très rare (théorie de la valeur et de la rareté) puis il s'est étendu à toutes les classes (volonté d'émettre un signal social, de ressembler aux couches les plus aisées et donc généralisation du produit, qui devient moins rare et donc moins cher). C'est là le rapport avec le crack : apporter de la distinction aux couches moyennes. Au départ, la cocaïne était réservée aux élites mais était peu durable, ce qui a conduit à des recherches afin de la rendre plus forte: est alors né le crack création du crack Pour permettre à ce produit de rentrer sur le marché, on l'a placé entre les mains des gangs qui vont ensuite le diffuser à l'aide d'un prix moins élevé. [...]
[...] Freakonomics, Steven D. Levitt, Stephen J. Dubner, chapitre 3 "why do drugs dealer still live with their moms?' Les deux auteurs partent de ce que John Kenneth Galbraith appelle la “sagesse populaire” qui n'est pas forcément le reflet du vrai car les individus ont tendance à accommoder la vérité à ce qui leur fait le plus plaisir, c'est-à-dire qui va dans le sens de leur amour-propre, de leur bien-être. Cela est lié au fait que l'homme est un individu rationnel qui fait un calcul coûts-avantages et qui va prendre ses décisions en fonction de cela, c'est-à-dire en maximisant son profit ou utilité et en minimisant les coûts ou efforts trop importants. [...]
[...] Mais pourquoi les dealers vivent-ils encore chez leur maman s'ils gagnent autant d'argent ? En fait, ce ne sont que ceux qui sont au sommet de la hiérarchie qui sont favorisés et les autres perçoivent très peu d'argent, certains moins que le salaire minimum aux Etats-Unis. C'est donc une organisation très semblable à n'importe quelle organisation capitaliste avec ses inégalités de revenus basées sur la place dans la hiérarchie. Les clockers ont une situation semblable à certains employés faiblement rémunérés de chez Mac Donald's même si les chefs ont les moyens de mieux les rémunérer Les conditions de travail sont déplorables et ils connaissent de surcroît un risque sur quatre de se faire tuer ; les auteurs constatent d'ailleurs avec ironie qu'il est plus dangereux de vendre du crack que de patienter dans les couloirs de la mort Mais ils endurent cela car c'est un milieu où la concurrence est élevée, et où, si l'on parvient à monter dans la hiérarchie, l'on peut rapidement gagner des sommes considérables. [...]
[...] Ensemble, ils vont se mettre d'accord sur un compromis : Venkatesh peut mener son enquête mais J. T. a accès à toutes les informations. Chacun va donc trouver un avantage dans cette sorte d'échange Il va donc vivre parmi eux pendant six ans et va se rendre compte de la difficulté de survie qui y règne. La guerre des gangs éclate aussi plus violemment et un dénommé Booty, craignant pour sa vie, lui remet des carnets où se trouvent inscrits les comptes des transactions du gang. [...]
[...] Mais la concurrence interne y joue aussi un rôle important : il y a peu de postes et une forte offre de travail. De plus, certaines récompenses sont offertes et ceux en bas de la pyramide rêvent d'une ascension. Les chefs sont conscients des opportunités qu'offrent les jobs qu'ils proposent et possèdent donc un monopole du contrôle des salaires qui ne sont aucunement soumis aux aléas du marché légal. Ils décident donc de fixer le salaire de leurs employés au minimum afin de permettre leur survie et s'assurer qu'ils continuent ce travail : c'est le prix naturel du travail que l'on retrouve dans la théorie des classiques (avec Ricardo notamment). [...]
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