Lacam analyse les rapports étroits que les hauts fonctionnaires entretiennent avec l'engagement politique. D'un côté, dans les cabinets ministériels et à la tête des administrations centrales, les « grands commis » neutres et loyaux reculent devant les militants. De l'autre, les énarques gagnent du terrain dans les gouvernements dans les assemblées. Lacam rappelle que, durant la IIIe et la IV e République, les hommes politiques et les hauts fonctionnaires ont vécu leur collaboration étroite et continue sur le mode de la séparation. Mais l' « âge d'or de l'apolitisme administratif » n'a duré qu'une cinquantaine d'années. De Gaulle a renoué avec une tradition issue du Second Empire, qui consiste en l'intervention du pouvoir exécutif dans le recrutement et le fonctionnement de la haute administration
[...] La France, une République de mandarins ? De Jean-Patrice Lacam Introduction Lacam analyse les rapports étroits que les hauts fonctionnaires entretiennent avec l'engagement politique. D'un côté, dans les cabinets ministériels et à la tête des administrations centrales, les grands commis neutres et loyaux reculent devant les militants. De l'autre, les énarques gagnent du terrain dans les gouvernements dans les assemblées. Lacam rappelle que, durant la IIIe et la IV e République, les hommes politiques et les hauts fonctionnaires ont vécu leur collaboration étroite et continue sur le mode de la séparation. [...]
[...] La première proposition vise à réduire le flux des hauts fonctionnaires, en abolissant leurs privilèges statutaires. La seconde milite plutôt pour une augmentation du flux des gens du privé en levant les contraintes qui les dissuadent de faire de la politique. Conclusion Jusqu'à quand cette fusion pourra rester hors d'atteinte de la révolution culturelle et institutionnelle qui transforme aujourd'hui notre démocratie, car depuis une vingtaine d'années, des aspects de l'exceptionnalité politique française, et pas les moindres, ont commencé à décliner sous les effets conjugués de l'intégration européenne, des progrès de l'économie de marché, de l'avènement du constitutionalisme? [...]
[...] la fin des technocrates, un néo-mandarinat : des phénomènes en question I. Une interpénétration politico-administrative A. La politisation de la technocratie d'Etat La politisation de la haute fonction publique est un processus visant, pour le pouvoir exécutif, à obtenir un assujettissement de l'administration. Cette subordination se fait de plus en plus par dilution, c'est-à-dire qu'à la différence de la bureaucratie weberienne garante de l'intérêt général et de l'impartialité de l'Etat, l'administration partisane met en œuvre un programme gouvernemental et s'en fait l'avocate. [...]
[...] L'instauration d'un Etat impartial serait, pour eux, une solution. Elle se ferait par : - la réduction du pouvoir des cabinets ministériels - la limitation et le contrôle des nominations Les partisans de la politisation rappellent que la neutralité administrative est un mythe. Le niveau élevé atteint actuellement par le taux de haute fonctionnarisation de notre classe politique fait débat. Ses défenseurs s'appuient sur la compétence technique, l'intérêt général et la consensus politique. Ses détracteurs craignent pour la démocratie représentative. Ils dénoncent la formation d'une oligarchie. [...]
[...] Ce cursus honorum par le haut comporte plusieurs degrés : - la haute administration - l'entourage d'un leader d'un parti de gouvernement si le haut fonctionnaire se situe du côté de l'opposition - le cabinet - le Parlement, puis le gouvernement (ou inversement le gouvernement, puis le Paarlement) - et enfin l'exécutif local Les hauts fonctionnaires sont plus présents : - dans l'exécutif que dans le législatif (ils ont un quasi monopole sur les fonctions ministérielles, sont massivement présents dans les entourages de l'exécutif) - à l'Assemblée nationale des députés) qu'au Sénat ou encore au Parlement européen délaissé - à l'échelon national qu'à la périphérie - dans les partis de droite que dans ceux de gauche - dans les partis de gouvernement que dans les partis hors système Les hauts fonctionnaires qui font de la politique en font en priorité au sommet, là où le pouvoir d'Etat est le plus concentré. Car ils veulent réussir vite et gouverner au niveau le plus élevé. Les partis politique externalisent de plus en plus leurs tâches traditionnelles. Les clubs de réflexion ont pour principale fonction d'approvisionner en idées les organisations partisanes. La proportion de hauts fonctionnaires (militants experts) y est très élevée. II. [...]
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