"La France qui tombe", Nicolas Baverez (2003)

Résumé du document

Nicolas Baverez est né en 1961. Avocat, essayiste et éditorialiste de la droite républicaine, il est normalien, énarque, docteur en histoire et agrégé de sciences sociales. Il a écrit une biographie de Raymond Aron : "Raymond Aron, un moraliste au temps des idéologies", 1995 ; "Aron, penser la liberté, penser la démocratie", 2005.

Il est l'un des principaux représentants du déclinisme. Il signe notamment dans «Le Point» et la revue « Commentaire » des chroniques et analyses marquées par l'angoisse du déclin de la France, la critique de l'incurie de l'État et le scepticisme à l'égard de nos gouvernants. Son dernier ouvrage s'intitule "Que faire ?"

Il nourrit avec "La France qui tombe" la théorie des nombreuses crises qui frapperaient la France actuelle : crise des institutions, crise religieuse, etc. L'auteur commence par mettre l'accent, comme signe du déclin de la France, sur le profil institutionnel instable du pays depuis 1789. Il explique cette instabilité par deux facteurs : la volonté de rupture (acharnée) de la Révolution française et le conservatisme.

Extraits

[...] Quatre erreurs conduisent à ce que la France tombe. En premier lieu, la confusion des besoins et des attentes de la population de 2002 avec celle de 1995. En deuxième lieu, le fait de n'avoir pas profité du contexte favorable aux réformes de la fin de l'année 2002. En troisième lieu, le fait de poser en postulat que la France n'est pas réformable. En dernier lieu, le fait de prétendre réformer de façon détournée et masquée. Aucune réforme n'est possible si elle n'est pas claire dans l'esprit des dirigeants. [...]

[...] Ainsi pouvait lu dans le Figaro littéraire : en quatre chapitres, tout est dit, et de manière très claire. Baverez critique 1 pédagogie de l'édification Le Nouvel observateur soulignait que Baverez met son scalpel au cœur des lies sociales. Et dit souvent vrai Les Échos enfin notait que tout le mérite de cet ouvrage réside notamment dans les références à l'histoire L'ouvrage a également reçu des objections et certains auteurs ont par exemple dénoncé le manque honnêteté dans la démonstration. [...]

[...] La réaction des États-Unis qui a favorisé le progrès a permis de relancer la croissance tandis qu'en Europe, la déflation et la rationalisation du travail n'ont pu abaisser le potentiel de croissance. La France, contrairement aux États-Unis, ignore la transformation du XXIe siècle et évolue à contre-courant du monde. Sur le plan interne, la décentralisation inaboutie et la dilatation du secteur public ont conduit à rigidifier les modes d'organisation publics ou privés. Cela obstrue les possibilités de croissance et de diminution du chômage. [...]

[...] La France dispose de points forts parmi lesquels une démographie plus favorable que dans les autres pays européens, des pôles d'excellence, une épargne abondante, une main- d'œuvre performante, des infrastructures de qualité ou encore une position géographique favorable en Europe. Du point de vue européen, plusieurs champs d'action sont envisageables : refondre le contrôle de la concurrence en Europe et redéfinir les priorités économiques de l'Union. L'idée-force est de réhabiliter le travail, de réorienter l'État-providence. Il faudrait revoir les programmes sociaux en fonction des nouveaux risques et lus des catégories. L'auteur émet encore l'idée de la création d'une défense européenne. Commentaires j La France qui tombe a reçu un large succès, cet ouvrage ayant beaucoup fait parler de lui. [...]

[...] Au lieu de cela, la France a augmenté la bulle financière, distribue des droits sociaux et entretient les corporatismes. Elle est prise dans une hausse sans fin de la dette et du di publics, dont l'ampleur a été atténuée avec le passage à l'euro. C'est une totale perte de contrôle des fins publiques que la France doit assumer du PIB sont consacrés aux transferts sociaux et à la fonction pub tandis que seuls sont consacrés aux fonctions régaliennes et à l'investissement. [...]