Après avoir analysé les fondements philosophiques de l'anarchisme, nous entrons avec cette nouvelle séance, dans une nouvelle ère d'étude. Celle-ci centre son intérêt sur les axes de lutte du mouvement anarchiste. Parmi ceux-ci, le capitalisme comme mode d'organisation économique et sociale fait l'objet d'une lutte théorique et pratique de la part des militants anarchistes. Les cinq textes qui nous est demandé d'étudier répondent à une double logique de dénonciation du modèle capitaliste d'une part et de théorisation d'une alternative communiste libertaire d'autre part. Même si elles s'identifient à diverses branches de l'anarchisme, les réponses apportées aux maux du capitalisme sont hétérogènes et parfois contradictoires. Dans son extrait, Daniel Guérin rappelle pourtant que « mutuellisme, collectivisme, communisme ne sont que des moyens différents en vue d'atteindre les mêmes fins. » Ces textes, à des degrés divers, portent en eux la vision d'expériences vécues.
Que ce soit dans les associations ouvrières avec Proudhon ou au travers de la société de la Calanda en Espagne dans les années 1930, l'analyse anarchiste se dote d'une perspective concrète et pragmatique. Plus encore, elle répond à une situation particulière de l'anarchisme en fonction d'un Etat et d'une conjoncture économique donnée. Ainsi, nous avons la description d'une société anarchiste envisagée par des communistes libertaires dans des petits villages agricoles espagnols, dans l'ouvrage du Collectif ; et les textes de Kaminsky et De Santillan. Nous avons avec la présentation de Daniel Guérin, la vision proudhonienne de l'autogestion et de l'association ouvrière, présente en France au milieu du 19e siècle.
[...] Forces politiques contemporaines de Francis Dupuis-Déri Après avoir analysé les fondements philosophiques de l'anarchisme, nous entrons avec cette nouvelle séance, dans une nouvelle ère d'étude. Celle-ci centre son intérêt sur les axes de lutte du mouvement anarchiste. Parmi ceux-ci, le capitalisme comme mode d'organisation économique et sociale fait l'objet d'une lutte théorique et pratique de la part des militants anarchistes. Les cinq textes à étudier répondent à une double logique de dénonciation du modèle capitaliste d'une part et de théorisation d'une alternative communiste libertaire d'autre part. [...]
[...] On verra que dans la pratique cette idée sera réutilisée et mise en pratique. Dans une économie essentiellement industrielle et avec une population ouvrière du milieu du 19e siècle, Proudhon soutient la création d'associations ouvrières impulsée directement par le peuple. Proudhon qui n'est pas un adversaire du progrès technique, trouve dans le modèle associatif la réponse à la combinaison entre communauté et propriété. Cette conception libertaire de l'autogestion qui prévaudra durant la première Internationale induit la gestion des entreprises par les associations ouvrières mêmes. [...]
[...] La société peinte par Kaminsky rejoint celle de la Calanda dans le sens où les besoins de tous les hommes sont également satisfaits, non pas en argent mais en biens. Kaminsky ira jusqu'à dire que le plus sûr moyen de réaliser l'égalité générale est d'abolir l'argent[6] L'argent est remplacé par des bons distribués par le Comité. Les individus peuvent ainsi les utiliser pour aller chez le coiffeur par exemple. On retrouve également à l'image de la collectivité de la Calanda, une méfiance vis-à-vis de la bureaucratisation du Comité. Afin d'éviter des dérapages, chaque habitant est amené à participer à celui-ci pour un délai fixé. [...]
[...] En effet, celle-ci semble limitée lorsque l'individu est obligé de passer par le Comité pour obtenir et justifier l'utilisation de ses bons. L'égalisation des conditions semble prendre le pas sur la liberté des individus. Ainsi, comment évaluer le besoin d'un individu ? N'est-ce pas arbitraire et biaisé de sous-entendre que tous les hommes qui font la même tâche ont besoin de la même quantité de nourriture pour vivre ? La singularité de l'espèce humaine, n'est-ce pas justement son particularisme ? [...]
[...] A la place de celle-ci s'instaure un système de redistribution. Cette idée est importante, car on la retrouve dans les textes de De Santillan et de Murray Bookchin. Le communisme libertaire décrit ici, suppose l'instauration de la propriété collective des moyens de production et le travail en commun. La circulation monétaire est abandonnée au profit du troc comme système d'échange. Le village est administré par un comité révolutionnaire, s'apparentant à une municipalité où la démocratie directe est de vigueur. La bureaucratie capitaliste est supprimée, ce qui entraîne la mise en place d'un ensemble d'accords oraux comme pour le mariage. [...]
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